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Noir animal
noir d'os Général Synonymes C.I. 77267 No CAS No EINECS Propriétés chimiques Formule brute Ca3(PO4)2 et C Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. Le noir animal ou Charbon d’os est une matière riche en carbone obtenue « par la calcination à l’abri de l’air des os dans un creuset pour empêcher l’accès de l’air ». [1]. Il était utilisé pour ces capacités de filtration qui permettait la décoloration. Il servait également comme engrais ou comme pigment noir.
Sommaire
Fabrication
Le principe de sa fabrication repose sur le même principe que la fabrication du charbon de bois : chauffage à relativement haute température à l’abri de l’air d’un composé organique.
La matière première est généralement des os dégraissés en les faisant bouillir [2]. Henry Watts en 1872, note que les os doivent être frais et que les os ayant subit une décomposition ne donnent pas d’aussi bons résultats. Il recommande également l’utilisation d’os longs et cylindriques. Les côtes, les crânes et les vertèbres ont un moins bon rendement et doivent être réservées pour la préparation de la gélatine [3]. Il peut être fabriqué également avec de l’ivoire : « avec les rognures d’ivoire mises au rebut par les tabletiers… » [4] Il est alors appelé par plusieurs auteurs « charbon d’os ».
Les os sont placés dans des marmites hermétiques. Elles sont placées dans un four qui est souvent décrit comme un four à réverbère : « On remplit de ces matières premières des marmites en fonte d’une capacité de 25 kilogr. environ, qu’on empile les unes sur les autres, dans la chambre d’un four à potier. Le foyer est de niveau avec la sole du four ; un mur en briques réfractaires sépare le foyer de la chambre où sont entassées les marmites…On chauffe au rouge jusqu’à ce qu’il ne dégage plus de produits volatils. Après 36 heures de feu, on extrait le charbon des marmites pour le renfermer dans des étouffoirs. » [5].
Le charbon est ensuite broyé avec des méthodes variant en fonction de son utilisation ultérieure.
Utilisation
Décoloration
L’utilisation principale du noir animal est la décoloration de liquide. Il a été notamment extrêmement utilisé pour la décoloration des sirops de sucre : « Une des principales applications du noir animal consiste dans la faculté remarquable dont il jouit de décolorer les liquides… il suffit de le mettre en contact avec le liquide que l’on veut décolorer et de prolonger le contact pendant un temps suffisamment long pour que si l’on vient à le filtrer, le liquide passe incolore. Si l’on agite une dissolution d’indigo, de teinture de tournesol ou de vin rouge ordinaire avec du noir animal, ces liquides sont entièrement décolorés en quelques minutes. » [6]. L'auteur ne précise pas si la décoloration est différente pour les vins supérieurs.
Le noir animal comme une résine échangeuse d’ion se sature après un certain temps d’utilisation. Il peut être régénéré, on dit dans ce cas précis "revivifier", par divers procédés. Leplay et Cuisinier mentionnent par exemple des revivification à l’aide de « dissolution faible d’alcool caustique bouillant , de vapeur d’eau ou une « dissolution faible d’acide chlorydrique » [7].
Colorant
Le noir animal fut utilisé de la même manière que le noir de fumée ou le charbon de bois comme colorant noir. Le noir d’ivoire utilisé comme colorant est parfois appelé noir de Cologne [8].
Girardin mentionne par exemple des recettes de cirage « anglais » (« celui qui se sèche et se polit avec une brosse ») noir à base de noir d’os, de mélasse, d’acide sulfurique, de noix de Galles concassées, de sulfate de fer et d’eau [9].
Engrais
Le noir d’os, substance riche en carbone et diverses substances minérale a été utilisé comme engrais : « A l’égard des terres neuves ou de bruyère, le noir animal complète les principes éminemment fertilisants, mais de nature végétale seulement, que contient la terre de bruyère, en lui fournissant sous une forme promptement assimilable, les éléments… qui lui manquent, et notamment l’azote que dégage sous forme d’ammoniaque l’albumine du sang. Il devance et accroît, dans une proportion considérable, l’action régulière, mais lente et restreinte de l’air, de la pluie et des autres agents météorologiques. » [10].
Références
- ↑ MMlles B.Bussard et H.Dubois, Leçons élémentaires de chimie de l'enseignement secondaire des jeunes filles, 5e édition, librairie Eugène Belin, Paris, 1906, page 40.
- ↑ Auguste Cahours, Leçons de chimie générale élémentaire, tome premier, Mallet-Bachelet imprimeur libraire, 1865, page 314 (consultable sur Gallica : [1]).
- ↑ Henry Watts, a dictionnairy of chemistry and the allied branches of other sciences, vol. I, second edition, Longmans greens and co, London, 1972 page 624 (consultable sur Gallica : [2]).
- ↑ M.J. Girardin, Leçon de chimie élémentaire appliquée aux arts industriels, 5e édition, tome I : chimie minérale, métalloïdes, G.Masson éditeur, 1873, Paris, page 364 (consultable sur Gallica : [3]).
- ↑ M.J. Girardin op. cit., page 364 et 365
- ↑ Auguste Cahours, op. cité, page 315.
- ↑ MM H. Leplay et J. Cuisinier, Mémoire sur un nouveau mode d’épuration des liquides sucrés, jus et sirop, et sur un nouveau moyen de revivification du noir animal employé dans la fabrication du sucre, in Comptes rendus hebdomadaire des séances de l'académie des sciences, tome cinquante quatrième, janvier-juin 1862, page 270. (Consultable sur Gallica : [4]).
- ↑ Charles-Louis Barreswil, Aimé Girard, « Dictionnaire de chimie industrielle » tome second, pages 75, Dezobry, Fd Taudon et cie Libraires-éditeurs, Paris, 1862. (Consultable sur Gallica : [5]).
- ↑ M.J. Girardin op. cit., page 365
- ↑ M.A. de Romanet, Du noir animal résidu de raffinerie, de sa nature, de son mode d’action sur les végétaux, de son emploi en agriculture et des avantages économiques qui doivent résulter de cet emploi in Comptes rendus hebdomadaire des séances de l'académie des sciences, tome cinquante quatrième, janvier-juin 1852, page 270. (Consultable sur [6].
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