- Nivellement général de la France
-
Le nivellement général de la France (NGF) constitue un réseau de repères altimétriques disséminés sur le territoire français métropolitain continental, ainsi qu'en Corse, dont l'IGN a aujourd'hui la charge. Ce réseau est actuellement le réseau de nivellement officiel en France métropolitaine.
On distingue cependant deux réseaux :
- NGF - IGN69 pour la France métropolitaine, le « niveau zéro » étant déterminé par le marégraphe de Marseille ;
- NGF - IGN78 pour la Corse, le « niveau zéro » étant déterminé par le marégraphe d'Ajaccio.
L'accès aux fiches signalétiques de chaque point peut se faire depuis début 2007 via le géoportail (surcouche "repères de nivellement").
Sommaire
Histoire du nivellement en France
Depuis 1857, trois réseaux de nivellement général se sont succédé en France métropolitaine :
- Le réseau Bourdaloue, établi de 1857 à 1864 par Paul-Adrien Bourdaloue. Le zéro de nivellement fut fixé par une décision ministérielle du 13 janvier 1860 donnant comme niveau moyen de la Méditerranée, le trait de 0,40 m de l'échelle de marée du Fort Saint-Jean à Marseille. Ce zéro fut appelé « zéro Bourdaloue ».
- Le réseau Lallemand, établi de 1884 à 1922 par Charles Lallemand. Le zéro de nivellement Lallemand dit « zéro normal » a été fixé d'après l'observation marégraphique à Marseille du 1er février 1885 au 1er janvier 1897. Ces observations ont permis de déterminer un zéro correspondant à la cote 0,329 m de l'échelle de marée du Fort Saint-Jean. Il se trouve donc 71 mm au-dessous du « zéro Bourdaloue ».
- En complément du marégraphe, Charles Lallemand a imaginé le médimarémètre. Il s'agit d'un tube dont le fond poreux laisse filtrer lentement l'eau tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre. Les oscillations extérieures dues à la marée sont ainsi considérablement réduites d'amplitude et présentent un retard de phase car le fond poreux laisse filtrer l'eau plus lentement que la variation de niveau de la marée. Le niveau est déterminé journellement par une tige graduée que l'on plonge dans le tube, ce qui nécessite la présence régulière d'un opérateur.
- Le réseau de premier ordre du nivellement général de la France comprend 19 marégraphes et 11 médimarémètres.
- La marée est très faible en Méditerranée (8 à 10 cm) et très forte au Mont-Saint-Michel (13,50 m en vives eaux, 6 m en mortes eaux). Le record du monde se situe dans la baie de Fundy au Canada (19,6 m).
- En 1961, la Direction de la Géodésie de l'Institut géographique national mit en évidence un taux de 10 à 30% de repères disparus.
- Le réseau IGN 1969 : établi de 1962 à 1969 par l'Institut géographique national. On a conservé comme point de départ le « zéro normal » défini par Lallemand. Le zéro de nivellement est à 1,661 m sous le repère fondamental situé dans le local du marégraphe de Marseille. Ce réseau est régulièrement recalculé (calcul de compensation). Ainsi, les cotes des repères de l'IGN 69 par rapport au « zéro normal » peuvent avoir été modifiées depuis la première détermination de l'altitude des repères en 1969.
- En Alsace le réseau allemand Normalnull basé sur la Mer du Nord.
Différents types de repères
La réalisation du NGF a nécessité l'observation et le calcul de plus de 450 000 repères en France métropolitaine et en Corse.
Les repères sont placés généralement sur des « points durs » tels que des ponts, des soubassements de bâtiments à environ un mètre du sol. Tous ont (ou ont eu) une plaque indiquant l'altitude du lieu. Leur forme permet de s'en servir comme appui pour y poser une mire devenant ainsi un « point connu » d'un cheminement.
Les deux types de repère les plus fréquents
Repères insolite
Suit ci-dessous une listes de repères insolites du NGF :
- Sur la tombe de Bourdaloue au cimetière des Capuciens à Bourges [1].
- Dans le hall de l'École Nationale des Sciences Géographiques [2].
- Sur la façade de l'Ecole Supérieure des Géomètres et Topographes (deux repères [3] et [4]).
Voir aussi
Catégories :- Topographie
- Repère géographique
Wikimedia Foundation. 2010.