Ngouabi (Marien)

Ngouabi (Marien)

Marien Ngouabi

Marien Ngouabi est un homme d'état congolais, le 31 décembre 1938 et mort assassiné le 18 mars 1977. Il fut Président de la République du Congo (Congo-Brazzaville), du 1er janvier 1969 à sa mort.

Ancien président de la République du Congo (Brazzaville), Marien Ngouabi est le 31 décembre 1938 à Ombellé (département de la Cuvette) en pays Mboshi d'une famille modeste.

Il devient président après le réalignement révolutionnaire et militaire de 1968 qui marginalise puis destitue Alphonse Massamba-Débat lors d'un coup d'état. Son régime, marqué par une analyse objective des concepts marxistes de lutte des classes et de dictature du prolétariat, est basé sur un parti-élite à la soviétique, le PCT, parti congolais du travail, qui devient parti unique. Ses organisations de masse telles que l'UJSC (Union de la jeunesse socialiste congolaise), l'URFC (Union révolutionnaire des femmes du Congo) ou l'UNEAC (Union nationale des écrivains et artistes du Congo) encadrent la population.

Ngouabi, personnage complexe et cultivé, que son extrême simplicité et son accessibilité rendent comparable à Agostinho Neto (Angola) ou Thomas Sankara (Burkina Faso), termine comme eux tragiquement sa carrière politique. Après les tentatives avortées de coup d'État de Kinganga (1970) et Ange Diawara (1972-1973), pris entre intérêts pétroliers naissants, rivalités discrètes entre Occident et URSS, et conflits latents entre micro-nationalismes congolais Nord-Sud, il est assassiné le 18 mars 1977 dans sa résidence de l'état-major à Brazzaville. Il existe aujourd'hui un musée à son nom à Brazzaville.

Sommaire

Qui était Marien Ngouabi ?

« Cétait un homme modesteUne silhouette quon apercevait parfois au petit matin en train de courir, seul, dans les rues de sa capitaleUn étudiant en sciences dune trentaine dannées qui se glissait sans bruit sur les bancs de luniversité au milieu de ses pairs. Un militaire, toujours vêtu dun simple treillis sur lequel il narborait aucune décoration. Un chef dEtat, enfin, qui se gardait bien de céder au goût du faste et de la mégalomanie si répandu parmi les dirigeants, en particulier ceux du tiers-monde. Bref, un homme politique atypiqueMais, alors quil était estimé par un grand nombre de ses compatriotes, il a été assassiné. Cétait il y a tout juste une trentaines d'années, dans un petit pays dAfrique qui, malgré les apparences et un régime politique autoritaire, avait gardé des liens profonds avec la France

Marien Ngouabi, Président de la République populaire du Congo avait 39 ans. Et on ne sait toujours pas exactement qui la tué ni surtout qui a commandité son assassinat...

Ngouabi est devenu un mythe au Congo, le Congo-Brazzaville comme on lappelait pour le différencier de son grand voisin, lex-Congo belge. Un mythe parce quil est mort jeune et quon saccorde généralement pour considérer que cétait un dirigeant honnête, tout entier dévoué à son pays, même si sa pratique politique prêtait parfois à sourire. Mais les pays sont ainsi faits quils ont besoin de héros. Surtout lorsquils les ont dévorés[1]! »

— Patrick Pesnot, Rendez-vous avec X

« Sil est vrai que les espoirs, peut-être exagérés, de développement quavait fait naître larrivée au pouvoir de Marien Ngouabi ne se sont pas réalisés, il faut objectivement reconnaître, en se penchant sur le passé avec le recul de lhistoire, que laction courageuse et persévérante, quil a menée pendant plus de huit ans à la tête de lEtat congolais justifie pleinement le culte exceptionnel que les Congolais vouent et continueront à vouer à la mémoire dun homme qui, fidèle à ses convictions révolutionnaires, oeuvra avec un désintéressement total au progrès économique et social de son pays[2]. »

— Pierre Platon, Marchés tropicaux et méditerranéens

Biographie

31 décembre 1938 : naissance à Ombélé, village situé à une dizaine de kilomètres du district dOwando (alors baptisé Fort-Rousset) de Osséré mOpoma (Osséré Dominique) et de Antoinette Mboualé-Abemba.

1947-1953 : études primaires à Owando

14 septembre 1953 : entrée à lEcole des enfants de troupes « Général Leclerc » à Brazzaville.

1957 : Affectation à Bouar (en Oubangui-chari actuellement République Centrafricaine).

1958-1960 : Service militaire au Cameroun

Septembre 1960 : Entrée à lEcole Militaire Préparatoire de Strasbourg (France)

Septembre 1961 : Entrée à lEcole Inter-armes de Coëtquidan Saint-Cyr.

1962 : retour au Congo avec le grade de Sous-Lieutenant et affectation à la Garnison de Pointe-Noire en qualité dAdjoint au Commandant du Bataillon dInfanterie.

1963 : Marien Ngouabi est promu au grade de Lieutenant

1965 : Marien Ngouabi crée le premier bataillon parachutiste

Avril 1966 : Réduction de Ngouabi au grade de Soldat 2ème classe suite à son refus dune nouvelle affectation à Pointe-Noire.

29 juillet 1968 : arrestation du Capitaine Marien Ngouabi et du Sous-Lieutenant Eyabo

31 juillet : Libération de Marien Ngouabi par un détachement de Para-commandos. Il entre dans lHistoire en tant que « LHomme du 31 juillet »

5 août 1968 : Création du Conseil National de la Révolution (CNR).

3 septembre 1968 : démission du Président Massamba-débat. Marien Ngouabi devient Président du Conseil National de la Révolution.

1er Octobre 1968 : Le Capitaine Ngouabi est promu Commandant, un grade quil conservera jusquà son assassinat le 18 mars 1977.

31 décembre 1968 : Le Commandant Marien Ngouabi devient Chef de LEtat

31 décembre 1969 : Création du Parti Congolais du Travail

19 mars 1976 : Marien Ngouabi sort indemne dun accident dhélicoptère qui coûtera la vie à deux personnes

18 mars 1977 : Marien Ngouabi est assassiné à sa résidence de lEtat major à 14 heures 30 minutes.

Citations

« Lorsque ton pays est sale et manque de paix durable, tu ne peux lui rendre sa propreté et son unité quen le lavant avec ton sang. »

— Marien Ngouabi, 13 mars 1977 : dernier discours à la place de lhôtel de ville de Brazzaville

« Lunité nationale, la seule vraie, cest la conjugaison des efforts de tout le peuple, à travers les 9 régions du pays, sur la base du travail en vue de laugmentation de la production nationale. Et la paix sociale ne peut se maintenir que dans un contexte général de travail. »

— Marien Ngouabi, 31 décembre 1976

« Il nest pas possible dobliger les masses à accepter tel ou tel cadre, comme le représentant valable de lavant-garde prolétarienne.

Le respect des masses se gagne. Aucun prestige ne vient du ciel. Cest notre pratique qui nous le confère ou, au contraire, nous le refuse. Les masses veulent retrouver chez leurs dirigeants, sinon limage de ce quelles sont actuellement, du moins celle de ce quelles désirent devenir pour que la société soit meilleure.

Lautorité du Parti sera toujours contestée tant que ses cadres nauront pas ce rayonnement qui crée des disciples et les militants à toute épreuve. »

— Marien Ngouabi, décembre 1974

« Du haut de la résidence présidentielle, assis sur lune des terrasses principales qui offrent une vue merveilleuse sur le fleuve Congo, je me suis senti profondément touché par un spectacle pourtant régulier et monotone propre à lAfrique noire, à toute lAfrique tout simplement. Ce spectacle me bouleverse parce que, en tant que responsable politique et cadre de ce pays, le Congo, je me trouve directement concerné par ce que jobserve. Je ne suis pas dans larrière-pays, je me trouve à Brazzaville, capitale de la République Populaire du Congo. Je suis dans une ville des plus agitées de lAfrique, une ville très tôt, dès 1963, les masses populaires ont osé bravé les canons de limpérialisme pour décider elles-mêmes de leur propre histoire, lhistoire de leur pays. Je suis à Brazzaville , depuis bientôt huit ans, le socialisme scientifique nest plus un vain mot, une doctrine inconnue de notre peuple, et mieux de notre jeunesse intellectuelle dynamique et révolutionnaire. Mais ce spectacle me hante tellement aujourdhui que je suis obligé de commencer décrire précocement lexpérience de notre Révolution, ce qua été notre Révolution, et ce que pourra et doit être notre Révolution. En face de moi, pendant que jécris, il y a des femmes, des femmes paysannes qui sont , depuis des heures, au bord du fleuve Congo, coupe-coupe et houe à la main, fatiguées mais laborieuses. Des femmes qui travaillent pour se nourrir, pour shabiller, pour vivre, pour faire lhistoire du Congo, lhistoire dune étape de notre Révolution, lhistoire dune Afrique exploitée. Elles sont dès les premières heures de la journée, avec tous leurs enfants et même leurs tout petits enfants. Elles transforment la nature, elles créent, elles travaillent pour la production. Il y a aussi quelques hommes affairés pour la même besogne et tous ici, dans notre capitale, font bien partie de la paysannerie pauvre qui est la couche la plus importante de notre société. Je me suis rendu compte quil y a une grande différence entre ce que je veux et ce que jobtiens, entre ce que je dis et ce qui se fait réellement ou concrètement. Je me suis rendu compte et je me rends de plus en plus compte quil risque dexister un vide entre les directives et lexécution, entre la théorie et la pratique. »

— Marien Ngouabi, Samedi 19 juin 1971 (16h16)

Origine du pseudonyme

Le président Marien NGOUABI, par son pseudonyme "OBALA A MBOUALE", "OBALA" désigne le clan fondateur, celui des primo-arrivants, du village "OKOUMA", à quelques six kilomètres de la ville d'OWANDO (ex FORT ROUSSET), dont sa mère "MBOUALE" est originaire, n'est pas inscrit dans la sphère "MBOSHI" stricto sensu. Son père "OSSERE M'OPOMA" appartient au clan "MORO " du village "OMBELLE". Tous ces clans sont KOYO. Ainsi tous les symbolismes de l'autochtonie désigne Marien NGOUABI comme "KOYO". Ici on se dénomme plus précisément, et en conscience, "KOYO - NGOMBE" et non pas "MBOSHI". Cette identification ethnique singulière correspondrait à leur origine ancestrale, celle du dernier espace socio-culturel dans lequel s'origine leur migration, avant que cette population ne s'installe dans la Cuvette congolaise septentrionale actuelle. Cet espace est celui des "NGOMBE", situé à l'Est, dans l'actuelle République démocratique du Congo. Certes, Mboshi et Koyo sont tous des "NGALA", mais ces populations ont une conscience d'elles-mêmes bien distinctes. Toute détermination induit, comme on le sait depuis SPINOZA, une négation. Les KOYO-NGOMBE se sont installés dans la Cuvette congolaise vers le XIIe siècle, lors d'une éclipse solaire, "le Soleil guerroyait contre la Lune", et avaient pour chef "BOUKHA MENI EKAKHA". Ce sont des populations d'eau, excellents piroguiers et pêcheurs, contrairement aux Mboshi qui n'excellent que rarement en ces domaines.

Sources et références

  1. Patrick Pesnot, France Inter – « Rendez-vous avec X », émission du 4 mai 2004
  2. Pierre Platon, Marchés tropicaux et méditerranéens : « Congo 1982 » n° spécial 1912 du 2 juillet 1982, p 1758

Bibliographie

  • R. Bazanguissa-Ganga, Les voies du politique au Congo, Karthala, 1997
  • T. Obenga, Vie de Marien Ngouabi, Présence Africaine, 1977.
  • Portail de la politique Portail de la politique
  • Portail du monde contemporain Portail du monde contemporain
  • Portail de l’Afrique Portail de lAfrique
Ce document provient de « Marien Ngouabi ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Ngouabi (Marien) de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужно решить контрольную?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Ngouabi, Marien — ► (1938 77) Militar y político del Congo Brazzaville. Fue presidente del Congreso Nacional Revolucionario en 1968. Convirtió el Congo en República Popular. Jefe de Estado en 1969 77, en que fue asesinado …   Enciclopedia Universal

  • Ngouabi — Ngouabi, Marien …   Enciclopedia Universal

  • Ngouabi — Marien Ngouabi, auch N Gouabi (* 1938 in Ombele; † 18. März 1977 in Brazzaville) war von 1968 bis 1977 Staatschef der Republik Kongo. Inhaltsverzeichnis 1 Soldat 2 Präsident 3 Tod 4 Literatur …   Deutsch Wikipedia

  • Ngouabi — (Marien) (1938 1977) homme d état du Congo Brazzaville. Président du Conseil national de la révolution en août 1968, chef de l état en janv. 1969, il fut assassiné …   Encyclopédie Universelle

  • Marien Ngouabi — Flag of the Congo Army (1970 1992) used during Ngouabi s rule. Marien Ngouabi (or N Gouabi) (December 31, 1938 – March 18, 1977) was the military President of the Republic of the Congo from January 1, 1969 to March 18, 1977. Contents …   Wikipedia

  • Marien Ngouabi — est un officier et homme d état congolais, né le 31 décembre 1938 à Ombele, mort assassiné le 18 mars 1977 à Brazzaville. Il a été Président de la République du Congo (puis de la République populaire du Congo) du… …   Wikipédia en Français

  • Marien Ngouabi University — (French: Université Marien Ngouabi, UMNG) is the only state funded university in the Republic of Congo.[1] It is located in the capital of Brazzaville. History The University of Brazzaville was founded on 4 December 1971 amidst desires to assert… …   Wikipedia

  • Marien Ngouabi — Marien Ngouabi, auch N Gouabi (* 1938 in Ombele; † 18. März 1977 in Brazzaville) war von 1968 bis 1977 Staatschef der Republik Kongo. Inhaltsverzeichnis 1 Soldat 2 Präsident 3 Tod …   Deutsch Wikipedia

  • Marien — may refer to: Domkirche St. Marien (English: St. Mary s Cathedral), the modern Roman Catholic cathedral in Sankt Georg, Hamburg, Germany Mariendom (Hamburg) (English: St. Mary s Cathedral), the ancient cathedral in Altstadt, Hamburg, Holy Roman… …   Wikipedia

  • Université Marien-Ngouabi — L’Université Marien Ngouabi est une université située à Brazzaville, la seule actuellement en activité en République du Congo. Créée en 1971 à partir des différents établissements de la FESAC (Fondation de l enseignement supérieur en Afrique… …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/1230434 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”