- Natalisme
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Populationnisme
Le populationnisme est une doctrine politico-sociale, favorable à l'accroissement de la population d'un territoire ou d'un État par la natalité et/ou l'immigration. Elle est le plus souvent opposée au malthusianisme.
Le populationnisme n'est pas une doctrine élaborée, mais est plutôt une composante d'autres systèmes de pensée, avec souvent une arrière pensée militaire, économique, raciste ou nationaliste.
Sommaire
Histoire
Quand il s'est agi de l'organisation politique des cités et États, les penseurs et philosophes, soucieux de l'équilibre du nombre de producteurs et de consommateurs, adoptèrent en général des attitudes plus nuancées que les politiques, sensibles à la puissance que donne le nombre de soldats et de cultivateurs. Les grands empires de l'Antiquité étaient populationnistes, mais procédaient par conquêtes plutôt que par croissance interne. À la Renaissance, les États nationaux en formation eurent aussi une attitude populationniste, y compris pour leurs colonies, et acceptaient toutes les formes de migrations pour peupler les régions qu'il fallait mettre en valeur. Le mot de Jean Bodin Il n'est de richesses que d'hommes est plus représentatif de la pensée des princes de l'époque que de l'auteur lui-même, plus intéressé, comme son contradicteur Machiavel, aux questions de politique que de population.
Une forte population eut la faveur des mercantilistes, qui y voyaient le moyen d'encourager la production et les exportations, donc l'afflux d'or. Colbert légiféra en ce sens, en dotant de faveurs fiscales les mariages, la procréation, l'immigration, y compris forcée pour les colonies, et en tentant de restreindre le nombre de clercs voués au célibat. Plus modérés, Vauban et Fénelon considérèrent l'accroissement de la population comme un signe de bonne politique, et non comme un but en soi.
Au siècle des Lumières, cette attitude prévalut, avec des variantes nombreuses. Le souci de lutter contre le célibat ecclésiastique justifia souvent des arguments populationnistes, de même que la critique du système politique accrédita longtemps l'idée d'une dépopulation de la France, propagée par Montesquieu. Ni Cantillon ni Condillac ne mirent la population au centre de leurs préoccupations, mais ils étaient favorables au développement d'une population aussi considérable que ce que la production nationale d'un État peut entretenir dans l'aisance. Les physiocrates s'opposèrent aux thèses populationnistes, les richesses étant motrices et relativement indépendantes de la population.
Avec Malthus s'accomplit la séparation des préoccupations démographiques et économiques, si bien que le populationnisme ne reparut que comme doctrine morale, pour faire pièce à la laïcisation montante, et à un certain féminisme, et surtout comme doctrine politique, associée au nationalisme, voire à l'impérialisme. En France, la rivalité avec l'Allemagne créa un important courant populationniste, plus favorable à la natalité qu'à l'immigration, sauf après l'hécatombe de 1914-1918, quand l'idée se répandit d'accueillir des populations « assimilables » pour combler les brèches de la pyramide des âges. Encore aujourd'hui la France est sensiblement plus populationniste que ses voisins et partenaires, encore que les thèses natalistes d'un Michel Debré aient souvent fait sourire, avant que le rapport Spidla[1] rédigé en 2004 pour la Commission européenne ne mette en évidence les problèmes que pourraient causer le vieillissement puis la diminution rapide (ou crash démographique) de la population européenne, dans le domaine du financement des retraites ou de la consommation.
Religion
L'ordre de Dieu à Noé Croissez et multipliez, et remplissez la terre (Genèse 9,1) , fondement du natalisme chrétien, témoigne d'une attitude fréquente dans de nombreuses religions et philosophies antiques, conjurant à l'origine le risque d'extinction des petits groupes qui formaient l'humanité primitive.
Notes et références
Bibliographie
- Joseph J. Spengler, Économie et population. Les doctrines françaises avant 1800, INED, Travaux et documents, cahier n° 21, 1954.
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