- Narcisse jaune
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Narcissus pseudonarcissus Narcisse jaune Classification de Cronquist Règne Plantae Sous-règne Tracheobionta Division Magnoliophyta Classe Liliopsida Sous-classe Liliidae Ordre Liliales Famille Liliaceae Genre Narcissus Nom binominal Narcissus pseudonarcissus
L. 1753Classification APG III Ordre Asparagales Famille Amaryllidaceae Sous-famille Amaryllidoideae D'autres documents multimédia
sont disponibles sur CommonsLe narcisse jaune (Narcissus pseudonarcissus) est une plante à bulbe monocotylédone du genre des narcisses et de la famille des Amaryllidacées. La classification APG III le place dans la sous-famille probable des Amaryllidoideae.
C’est le narcisse le plus commun d'Europe.
Sommaire
Répartition et habitat
Le narcisse jaune apparaît souvent en colonies printanières importantes, dans les prés et les forêts. Comme beaucoup de narcisses, il est fréquemment appelé à tort « jonquille », nom vernaculaire de Narcissus jonquilla qui pousse en région méditerranéenne.
Sa répartition en Europe est très hétérogène : il peut être très commun par endroits et très rare en d'autres. On considère relativement commun ce narcisse dans presque toute la France jusqu’à 2 000 m d’altitude. Sa cueillette est pourtant réglementée dans le Doubs, le Jura et la Haute-Saône entre autres. Il est protégé en Mayenne, par exemple, et dans quelques régions d’Allemagne. Une sous-espèce, Narcissus pseudonarcissus nobilis, est protégée en Hongrie.[réf. souhaitée]
Les narcisses vosgiens, appelés jonquilles, sont très abondants des chaumes aux prairies grasses, en particulier sur le versant occidental. Certains secteurs alsaciens, telles les ruines du Hollandsbourg depuis le XVIe siècle, sont renommés pour l'exceptionnelle densité de narcisses jaunes. L'espèce en outre-Rhin est par comparaison quasiment absente.
On rencontre le narcisse jaune autant dans les prairies que les forêts, dans les taillis et les bords des chemins. Il est très cultivé dans les jardins, après introduction de bulbes sauvages. Il est alors adventice et peut rester assez longtemps si le terrain est assez humide. La floraison a lieu de mars à mai (elle dépend de la zone géographique et de l'écotype local).
Description
Racine et tige
Ce narcisse est une herbacée vivace grâce à un bulbe ovoïde.
La tige est glabre. Elle est assez aplatie, deux angles sont visibles le long de la hampe. La plante fait généralement entre 20 et 40 cm de haut.
Les feuilles
Les feuilles sont plates et plutôt charnues. Leurs extrémités sont arrondies. Elles sont toutes linéaires, larges de 4 à 15 mm. Elles dépassent parfois la tige en longueur. Elles sont regroupées par 2, 3, 4 ou 5, toujours à la base de la plante. Elles sont de couleur bleu-vert.
La plante est assez polymorphe. Selon l’éclairage, le terrain, elle aura une touffe de feuilles plus ou moins dense, la fleur sera érigée plus ou moins haut.
La fleur
La fleur est grande et jaune, de 4 à 6 cm de diamètre, entourant une couronne cylindrique crénelée de 2 cm de long. Chaque fleur, de couleur jaune, est solitaire au sommet d'une tige nue. La fleur sort d'une spathe membraneuse régulière, penchée, à tube soudée à l'ovaire, formée de six divisions soudées à leur base. Il se trouve parfois des échantillons à fleurs doubles, à étamines transformées en pièces florales.
La fleur possède une couronne ou cloche à l'entrée de la gorge est érigée à l'extrémité d'une longue hampe florale. Elle donne l’impression de pendre au bout de la tige. Une fleur est composée de 3 pétales et 3 sépales pétaloïdes, soient 6 tépales. Ceux-ci sont surmontés d’une paracorolle qui prend la forme d’un tube central évasé. Cet entonnoir a le contour dentelé ou lobé. Les 6 tépales sont soudés sur la moitié de leur longueur puis se déploient en étoile autour du tube central. Chaque pièce du périanthe, c'est-à-dire les tépales et le tube, ont même longueur : entre 15 et 25 mm. Les 6 tépales sont d’un jaune plus pâle que le tube central. La bractée à la base de chaque fleur est de surcroît d’un jaune encore plus pâle. Enfin au cœur de la paracorolle, 6 courtes étamines attachées sont visibles. Le mince style et son stigmate sont assez réduits. Les fleurs sentent plus ou moins. L’odeur à effet narcotique est entêtante, même si on ne s’en rend compte qu’après coup.
Le fruit
L'ovaire à maturation donne un fruit capsulaire à trois loges contenant les graines. La capsule est un peu trigone et charnue. La dissémination est barochore: les graines tombent au pied de la plante.
Utilisation par l’homme
Les propriétés émétiques du bulbe ont été signalées par les grands médecins antiques, parmi lesquels Pline, Dioscoride et Galien. L'usage en faisait aussi un purgatif extrêmement violent. Depuis les temps modernes, aucune utilisation interne n'est recommandée. Les fleurs possèdent des propriétés antispasmodiques. Elles étaient utilisée en thérapie comme calmants et sédatifs. On les emploie traditionnellement et à dosage strict dans certains occasions contre l'asthme et diverses affections nerveuses, également contre la coqueluche.
Le narcisse jaune est principalement employé pour l'ornementation, la décoration. Des variétés commerciales permettent de produire des bouquets au printemps. En intérieur, on utilise des fleurs coupées de plantes sauvages ou cultivées. En extérieur, on peut planter des bulbes de provenance sauvage. La réussite est alors conditionnelle.
On cultive plus généralement dans les jardins, des espèces dérivées ou des hybrides, plus grands, plus robustes et de couleurs plus variées. Ces variétés sont plus ou moins odorantes.
La Fête des Jonquilles est organisée tous les deux ans par la ville de Gérardmer (Vosges). La manifestation attire des milliers de personnes, elle consiste en un défilé de chars décorés avec des narcisses.
Toxicité
Le narcisse contient des composés chimiques toxiques paralysants, parfois même urticants pour certaines personnes, ainsi que dans son bulbe des alcaloïdes isoquinoléiques, dont la galanthamine et la lycorine, et un autre alcaloïde puissant, la narcétine. Ainsi le bulbe est très toxique. Son ingestion entraîne nausée et vomissements, à l'instar de l'ingestion de quelques feuilles vertes ou le fait de sucer une tige. Dans de rares cas, l'ingestion du bulbe entraine de graves accidents nerveux tétaniformes qui mènent à l'état létal.
Les fleurs, feuilles et tiges sont toxiques. Mais c’est le bulbe qui est la partie la plus toxique de la plante. Les animaux comme les humains sont concernés. Toutefois, il faut signaler que l'ancienne culture paysanne des hauteurs vosgiennes, parfaitement connaisseuse de ses caractéristiques, a préservé cette plante qu'elle n'a jamais crainte. Le narcisse abondant des prairies n'est pas brouté par le bétail. De plus, les feuilles ont disparu à la fenaison. Les bulbes sont enfouis sous les racines des graminées. Les narcisses ne causent aucune détérioration des prairies de fauche. Mieux, les bulbes jouent un rôle dans la stabilisation des sols de prairies aux abords des ruisseaux.
Le bulbe principalement, mais aussi toute la plante est vénéneux. Le bulbe est recouvert d'aiguilles d'oxalate[précision nécessaire] qui causent des inflammations douloureuses. La toxicité du bulbe ingéré se signale par des douleurs abdominales, des vomissements, des étourdissements ou des frissons. Le vomissement permet généralement le rejet des morceaux de bulbe ingéré, ce qui atténue le danger. Sinon les symptômes peuvent être plus graves. Les personnes fragiles peuvent avoir des dermites au contact de tout organe de la plante.
Le parfum du narcisse jaune est plus ou moins discret mais il peut s'avérer entêtant et endormant pour certaines personnes. La présence d’un bouquet de narcisses jaunes dans une pièce close est ainsi parfois déconseillée. Cette propriété endormante n'a semble-t-il jamais été utilisée en médecine.
Étymologie
La désignation Narcisse jaune est bien sûr due à la couleur ordinaire de la fleur. Le terme de Trompette provient de la paracorolle évasée. Le terme narciz est attesté en moyen français en 1363 selon le glossaire de Du Cange.
On dit souvent que le mot Narcisse est un hommage direct au Narcisse mythologique. Le nom latin narcissus, dérivé du nom grec narkissos de la plante souligne déjà la faculté à endormir de la fleur : le verbe grec narkaô signifie assoupir.
Confusions possibles
Il ne faut pas le confondre avec Narcissus bicolor L., autrefois nommé Narcissus. pseudonarcissus L. ssp. bicolor Baker. Ce narcisse est souvent plus grand et le contraste de couleur entre le tube central et les tépales est encore plus grand.
On désigne aussi sous le nom de coucou la primevère officinale (Primula veris).
Noms vernaculaires
Le narcisse a un nombre très important de noms vernaculaires :
- Aillault ou Ailault, en référence à l'ail.
- Bonhomme.
- Chaudron, sans doute à cause du tube central évasé.
- Claudinette, ancienne appellation familière des Vosges et Lorraine. Les botanistes Godfin et Petitmangin la décrivent encore sous ce nom en 1909.
- Clochette des bois, pour la même raison que celle du "chaudron".
- Coucou ou Fleur de coucou, les fleurs ressemblent à d'énormes fleurs de primevère officinale (appellation inconnue dans les Vosges où la primevère est d'abord désignée par le mot d'enfant coucou)
- Gauglés (en dialecte vosgien qui insiste sur la "plante à bulbe", caché la plupart du temps)
- Glockeblueme (Fleur à clochette) en dialecte alsacien. Ce nom populaire alsacien tend à l'englober avec les campanules)
- Oschdablum (Fleur de Pâques) en francique lorrain.
- Jeannette jaune. « Jeannette » est une vieille appellation vosgienne rappelant qu'il s'agit d'une plante fréquente en montagne, « Jeannette » désigne aussi simplement le narcisse des poètes.
- Jonquille. La jonquille est normalement Narcissus jonquilla. Cela dit, le mot jonquille est autant utilisé pour le narcisse jaune, peut-être même plus pour celui-ci. Le terme français jonquille s'est imposé à partir du début du XXe siècle dans les Vosges touristiques. Il s'est ensuite imposé sous l'influence journalistique.
- Marteau (vieille appellation vosgienne)
- Märzglocke (clochette de mars en dialecte alsacien) pour rappeler le mois de sa floraison précoce dans les vallées. Sur la corniches des crêtes vosgiennes, le narcisse n'apparaît parfois qu'en juin-juillet.
- Narcisse (appellation d'ancien français en Lorraine et Alsace)
- Narcisse des bois, Narcisse des prés, Narcisse sauvage… Pourtant le narcisse jaune n’a pas le monopole d’un terrain…
- Narcisse faux Narcisse ou Faux narcisse. Cette désignation n’est pas meilleure que les autres.
- Narcisse trompette.
- Porillon.
Bibliographie
- Roland Carbiener, Article "Jonquille", in Encyclopédie d'Alsace, édition Total, Strasbourg, 1984.
- Gérard Debuigne, François Couplan, Petit Larousse des plantes qui guérissent, éditions Larousse, 2006. 896 pages. Article "Narcisse" page 798. ISBN 987-2-03-582256-7
Liens externes
- recensement des stations de jonquilles en Franche-Comté
- Référence Tela Botanica (France métro) : Narcissus pseudonarcissus L., 1753 (fr)
- Référence ITIS : Narcissus pseudonarcissus L. (fr) ( (en))
- Référence NCBI : Narcissus pseudonarcissus (en)
- Référence GRIN : espèce Narcissus pseudonarcissus L. (en)
Catégories :- Liliaceae (Cronquist)
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