Naomi Kawase

Naomi Kawase

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Naomi Kawase au Festival international du film de Tōkyō en 2010.

Naissance 30 mai 1969
Nara, Japon
Nationalité Japonaise
Profession Réalisatrice, écrivain
Films notables Suzaku,
Shara,
La Forêt de Mogari

Naomi Kawase (河瀬 直美, Kawase Naomi?, aussi appelée Naomi Sento durant son mariage avec le producteur Takenori Sento) est une écrivain et réalisatrice japonaise née le 30 mai 1969 à Nara. Elle s'est distinguée aussi bien pour ses fictions que pour ses documentaires autobiographiques.

Sommaire

Biographie

La jeune Naomi, abandonnée par ses parents, fut élevée par sa grande-tante et son grand-oncle (cette famille adoptive sera le sujet de ses premiers documentaires). Elle étudia la photographie à l'École des Arts Visuels d'Ōsaka, dont elle obtint le diplôme en 1989, après avoir réalisé quelques courts métrages expérimentaux[1]. Elle enseigna dans cette école pendant quatre ans[2]. Elle se maria en octobre 1997 avec le producteur Takenori Sento puis divorça en mars 2000.

Les premiers films de Naomi Kawase furent rapidement primés, d'abord au Japon, où elle obtint en 1993 le prix d'encouragement au Festival de l'Image de Tōkyō pour Dans ses bras et remporta la même année le prix de la presse FIPRESCI durant le Festival International du film Documentaire de Yamagata. Ensuite en Europe, où Suzaku, sa première longue fiction, obtint en 1997 la Caméra d'or à Cannes[3] (première japonaise et plus jeune lauréate à obtenir ce prix[4]) et un prix FIPRESCI à Rotterdam[5]. Elle obtint de nouveau un prix FIPRESCI en 2000 au festival de Locarno (en Suisse) pour Les Lucioles[6], et Shara fut en compétition officielle à Cannes en 2003[7] (mais ne fut pas primé au cours de ce festival).

Elle obtint finalement le Grand prix lors du Festival de Cannes 2007 pour son film La Forêt de Mogari.

Ses réalisations, aux budgets relativement modestes, sont produites et distribuées par des indépendants (dont son ex-mari Takenori Sento) ou par des chaînes de télévision. La chaîne ARTE France, en particulier, a co-produit trois de ses documentaires (Dans ses bras, La Danse des souvenirs et Naissance et maternité), et il est arrivé que des chaînes japonaises (telles que NHK et TV Tokyo) participent.

Naomi Kawase a novélisé le film Suzaku et prépare une novélisation de son film Les Lucioles[8].

A l'automne 2010, elle présente son dernier long métrage Genpin, au Festival International de San Sebastian (du 17 au 25 septembre). Elle y recueille les confidences des femmes suivies par le médecin obstétricien YOSHIMURA Tadashi, qu'elle filme au plus près, caméra 16 mm à l'épaule[9].

Les Pyrénées sont décidément à l'honneur, puisque Genpin est projeté en avant-première nationale française, en présence de la réalisatrice, le lundi 27 septembre 2010 au cinéma d'art et essai Le Méliès (Pau), à l'occasion de la Quinzaine Cin'espaces "Paysage et Cinéma japonais"[10].

Thèmes et style

Les œuvres de Naomi Kawase se présentent parfois sous la forme de documentaires autobiographiques, voir de journaux intimes, et abordent fréquemment des thèmes liés à la filiation et à la disparition d'une personne proche. Ainsi Dans ses bras narre son parcours à la recherche du père qui l'a abandonnée. Shara parle de la disparition d'un enfant, et Naissance et maternité décrit au quotidien les liens, quasiment charnels, de maternité et filiation qu'elle entretient avec sa grand-mère et son jeune fils Mitsuki. D'autre part, son approche autobiographique du documentaire peut la conduire à filmer ses relations avec d'autres artistes. Elle a par exemple réalisé This World en 1997 à partir de sa correspondance filmée (en 8 mm) avec le réalisateur Hirokazu Kore-Eda, et filma à sa demande les derniers instants du photographe Kazuo Ishii, hospitalisé en phase terminale d'un cancer (La Danse des souvenirs, 2002).

On reconnaît généralement au travail de Naomi Kawase une attention particulière pour l'intimité et la sensibilité des personnages, qu'elle sait rendre authentiques et touchants, plutôt qu'à la sophistication de l'intrigue. Cela se traduit en pratique, par exemple, par l'utilisation fréquente de très gros plans prolongés sur les personnages (aussi bien dans ses fictions et que dans certaines interview documentaires, comme dans Les Enracinés de la montagne et Naissance et maternité), et éventuellement par une empathie, voir une implication de la réalisatrice. Ainsi, pour plus d'authenticité, Kawase choisit un casting presque exclusivement amateur (sauf un acteur) lors son premier long métrage de fiction Shirazu, et vécut avec son équipe dans le village où se déroulait le film pendant plusieurs mois avant le début du tournage.

Kawase tourna la plupart de ses premiers films en Super 8 ou en 16 mm et exceptionnellement en 35 mm (Hotaru). Ce partis pris lui donnait une certaine indépendance : indépendance financière, car la pellicule et le matériel 35 mm sont plus coûteux, et indépendance « physique », les caméras 8 mm sont plus légères, elle peuvent être portées à l'épaule pendant longtemps, et facilitent son style de documentariste du quotidien, très mobile, sans nécessiter une grande équipe pour le tournage. Les films réalisés en 16 mm peuvent être ultérieurement transférées sur une pellicule de 35 mm pour la projection en salle de cinéma (ce fut le cas de Suzaku et de Shara).

Filmographie (partielle)

Les dates indiquées pour la sortie de ses films peuvent varier selon les sources (par exemple entre IMDB et JMDB) ; cela s'explique en partie par les spécificités du marché vidéo (par lequel son travail est généralement distribué). En cas d'ambiguïté, nous retenons les dates qu'elle indique elle-même dans la filmographie de son site personnel (en japonais) et dans le dossier de presse de La Forêt de Mogari.

Longs Métrages

Documentaires

  • 1992 : Dans ses bras aussi appelé Étreinte (につつまれて, Ni tsutsumarete)
  • 1993 : White Moon (白い月, Shiori tsuki), moyen métrage
  • 1994 : Escargot (かたつもり, Katatsumori)
  • 1995 : Regardez le ciel (天、見たけ, Ten, mitake), court métrage
  • 1996 : This World (現しよ, Arawashi yo ou Utsishiyo) co-réalisé avec Hirokazu Kore-Eda
  • 1998 : Les Enracinés de la montagne (杣人物語, Somaudo monogatari)
  • 1999 : Kaleidoscope (万華鏡, Manguekyo)
  • 2001 : Dans le silence du monde (きゃからばあ, Kya ka ra ba a), moyen métrage
  • 2002 : La Danse des souvenirs parfois appelé Lettre d'un cerisier jaune en fleur (追臆のダンス, Tsuioku no dansu)
  • 2004 : Ombre (影-Shadow, Kage-Shadow)
  • 2006 : Naissance et maternité (垂乳根, Tarachime)

Prix

Bibliographie

  • (it) Maria Roberta Novielli (dir.), Kawase Naomi: I Film, Il Cinema, Cantalupa, Effata, 2002 (ISBN 978-8874020126) 
  • (es) José Manuel López (dir.), Kawase Naomi: El cine en el umbral, Madrid, T&B Editores, 2008 
  • (fr) Éloge de Naomi Kawase, Érik Bullot, in Renversements 1, Paris Expérimental, 2010, pp. 79-91. (ISBN 978-2-912539-39-7)

Anecdotes et citations

  • « Dans l'industrie cinématographique japonaise, réaliser des films est considéré comme quelque chose dont il faut se défausser, ou qu'il faut faire en souffrant – vous êtes supposés perdre les nécessités basiques de la vie au passage. Cette condition, poursuivre un rêve, sans s'économiser, est quelque chose qui serait pardonné à un homme, mais pas à une femme. Cette sorte d'intolérance de la vieille génération est toujours apparente au Japon et c'est toujours une grande barrière à dépasser. » (interview de Naomi Kawase à Rotterdam[11]).
  • « Je pense que le cinéma a une histoire trop brève pour qu'on s'y réfère. La façon dont la littérature japonaise raconte des histoires, décrit les émotions humaines est très différente. Raconter des histoires c'est dire comment les gens vivent, souffrent, s'unissent et se séparent. »[12].
  • En 2004 le cinéaste français Vincent Dieutre termine la réalisation d'une vidéo Les accords d'Alba, commencée en avril 2002, sur ses rapports artistiques avec Naomi Kawase.
  • A l'occasion de la remise de prix au festival de Cannes 2007 : « Dans une vie, beaucoup de choses vous font hésiter ou trébucher sur le chemin. Je crois, dans ces moments-là, qu’on cherche quelque chose au fond de soi qui peut nous redonner de la confiance et de la force. On essaie de se trouver des forces – ce n’est pas l’argent, des voitures ou des vêtements – ce n’est pas forcément quelque chose de visible. Ça peut être le vent, la lumière, le souvenir des Anciens. Et quand on trouve ce point d’appui dans le monde, on peut être tout seul et continuer. »
  • En 2008 Laetitia Mikles réalise le documentaire Rien ne s'efface, (prod. Zeugma Films, Prix Découverte de la Scam 2010), suite de rencontres avec Naomi Kawase sur les thématiques intimes qui travaillent son cinéma.

Liens externes

Notes

  1. Mini biographie de Naomi Kawase.
  2. Naomi Kawase, Fluctuat.net. Consulté le dimanche 7 septembre 2008
  3. Voir la fiche du film Suzaku sur le site du Festival de Cannes.
  4. Comme le relève pertinemment sa notice pour le Osaka European Film Festival.
  5. Les indications détaillées des prix qu'elle a reçu sont précisées sur le (en) site personnel de Naomi Kawase.
  6. Cf. le site du FIPRESCI.
  7. Sa biographie officielle, pas à jour, n'en fait pas état. Mais l'information est vérifiable par exemple sur la fiche du film sur le site du Festival.
  8. Indiqué dans la biographie de son site personnel.
  9. ( en ) Voir la fiche du film Genpin sur le site du 58ème Festival de San Sebastian Donostia Zinemalda.[1].
  10. La Quinzaine Cin'espaces est le fruit d'une étroite collaboration entre le cinéma d'art et essai Le Méliès (Pau) et le CAUE64 (Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement des Pyrénées-Atlantiques). Deux soirées avec Naomi Kawase [2]
  11. (en) Interview de Naomi Kawase par Robin Gatto et Emi Yuki, Festival de Rotterdam, 2001 (traduit par Wikipédia).
  12. Robin Gatto et Emi Yuki, op. cit.

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Naomi Kawase de Wikipédia en français (auteurs)

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