- Météorisation
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Le mot météorisation désigne des phénomènes dans deux aires d'activité.
- La météorisation est le gonflement de l'abdomen par accumulation anormale de gaz.
- La météorisation est l'altération des roches par exposition aux agents atmosphériques (également dénommés "météores").
Sommaire
Physiologie bovine
La météorisation (différent du météorisme) est le gonflement de l'abdomen par accumulation anormale de gaz dans la panse. Ce phénomène est fréquent chez les ruminants, notamment les bovins, chez lesquels les gaz de fermentation des aliments, notamment le méthane peuvent s'accumuler dans la panse.
Les causes de la météorisation chez les bovins sont multiples. En particulier, elle peut provenir d'un arrêt de la rumination pour diverses causes, comme en cas de frayeur notamment, ou comme un obstacle physique (obstruction de l'œsophage par un corps étranger) ou l'accumulation de mousse (météorisation spumeuse) à la suite de l'ingestion de certaines plantes dont la fermentation s'accompagne de la production abondante de mousse...
La météorisation peut entraîner la mort rapide de l'animal par asphyxie, car le gonflement de l'appareil digestif comprime les poumons. L’intervention d'urgence consiste à évacuer les gaz par trocardage, c'est-à-dire par la mise en place d'un trocart, canule posée par le vétérinaire traversant la paroi abdominale. On peut aussi sauver l'animal par un sondage bucco-œsophagien pour évacuer le gaz s'il y a obstruction de l'œsophage. Beaucoup de bergers pratiquaient le trocardage de leurs moutons eux-mêmes, et pour cela avaient toujours sur eux un long et fin poignard appelé trocart ; c'est pour cette raison que le couteau de Laguiole « trois pièces » a un trocart (poinçon).
Processus géomorphologique
En géomorphologie, la météorisation rassemble l’ensemble des processus mécaniques, physico-chimiques ou biologiques de réduction élémentaire des roches et des minéraux à la surface de la Terre ; ils constituent la réponse des minéraux d’une roche pour trouver un équilibre s’ajustant avec les conditions d’eau et d’air à la surface terrestre. La météorisation se divise donc en trois grandes catégories de processus :
- Mécaniques
- Ces processus entraînent un débitage ou une désagrégation de la roche en matériaux de taille plus réduite, mais sans changement appréciable dans la composition chimique ou minéralogique ; suivant Roger Coque[1], on y regroupe les fragmentations d’origine thermique (la gélifraction sensu lato et la thermoclastie) et les fragmentations d’origine hydrique (haloclastie et hydroclastie), les auteurs anglo-saxons y ajoutant les phénomènes de détente (exfoliation).
- Physico-chimique
- Dit aussi processus d’altération, ils provoquent une transformation de la roche saine en produits secondaires, c’est-à-dire une modification irréversible des propriétés physiques et chimiques des roches et minéraux. Le principal agent de météorisation physico-chimique est l’eau atmosphérique qui agit à la fois comme un réactif chimique, comme un vecteur de transmission d’autres réactifs (le transport de dioxyde de carbone par exemple), et comme un agent d’évacuation des produits libérés par la météorisation (solutés). Certains auteurs, souvent géologues, restreignent la météorisation à cette seule altération physico-chimique des roches : la météorisation est alors un processus supergène (de surface et d’origine externe) par lequel les minéraux primaires, d’origine magmatique, métamorphique ou sédimentaire, rendus instables dans la partie supérieure de la croûte, sont détruits et remplacés par des minéraux secondaires plus stables et généralement associés avec une nouvelle porosité.
- Actions biologiques
- Qu’elles soient mécaniques (fragmentation par l’action disjonctante des racines des arbres, par les forces tractrices exercées par les rhizines des lichens, par la pression exercée par l’augmentation de la biomasse des colonies fongiques occupant les fissures des minéraux ou, autre exemple, désagrégation granulaire par la radula des mollusques), ou qu’elles soient biochimiques par le biais de la respiration (libération de CO2) ou des sécrétions enzymatiques des micro-organismes. On parle de biométéorisation pour cette dernière catégorie de processus.
La météorisation, dans son ensemble, est donc une combinaison de phénomènes de destruction et de synthèse[2].
Ce terme est la traduction de l'anglais weathering et de l'allemand Verwitterung, il a été proposé par Jean Tricart et André Cailleux en 1955 sur le modèle du terme portugais meteorização [3]. Les phénomènes biologiques avaient été exclus de la définition originelle proposée par ces auteurs, considérant qu'ils ressortaient plutôt du domaine de la pédologie.
Notes et références
- COQUE, Roger, 1993, Géomorphologie, Armand Colin
- ETIENNE, Samuel, 2001, Les processus de météorisation des surfaces volcaniques en Islande, approche épistémologique de la géomorphologie des milieux froids. Thèse nouveau régime, Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 477 p.
- TRICART Jean et CAILLEUX André, 1955. Cours de géomorphologie. Introduction à la géomorphologie climatique. CDU, Paris, p.44
Voir aussi
Articles connexes
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