- Mérenptah (grand prêtre de Ptah)
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Mérenptah (Aimé de Ptah), est un grand prêtre de Ptah de Memphis pendant la XXIIe dynastie.
Deux hypothèses sont possibles concernant sa place dans la succession des grands prêtres memphites de cette période selon la lecture du cartouche royal qui apparaît dans le seul texte qui le concerne et qui soit parvenu jusqu'à nous. En effet, la lecture admise de ce cartouche comme étant celui de Takélot II serait à revoir. Selon une étude de 1987 de K. Jansen-Winkeln sur le protocole royal et le tombeau découvert à Tanis au nom d'un Takélot[1], le cartouche cité ici serait celui de Takélot Ier ce qui change sensiblement la chronologie et l'ordre de succession :
- Dans l'hypothèse admise généralement du règne de Takélot II, à la mort de Sheshonq, fils d'Osorkon II et tenant de la charge de grand prêtre de Ptah, son fils Takélot aurait été trop jeune pour prendre la tête du temple de Ptah[2]. Ce serait donc un autre dignitaire, Mérenptah, qui aurait été nommé grand pontife de Memphis, par Osorkon II lui-même. Les liens entre tous ces personnages restent peu clairs et ce n'est qu'à la disparition de Mérenptah que Takélot est intronisé à la place éminente du clergé égyptien, sous le règne de son cousin Sheshonq III (qui succéderait donc à Takélot II sur le trône d'Horus).
- Mérenptah est le grand prêtre de Ptah qui a exercé ses fonctions sous le règne de Takélot Ier, père d'Osorkon II. Il aurait succédé à la lignée de Chedsounéfertoum dont les descendants occupaient la charge sous les règnes précédents d'Osorkon Ier et de Sheshonq Ier. L'ordre de succession des grands prêtres devient cohérent avec celui des souverains[3]. Reste que la présence de ce personnage n'est attesté ni dans la généalogie de Pasenhor, ni dans celles d'Ânkhefensekhmet et d'Achaoutakh[4].
Dans ces deux hypothèses il convient donc d'en conclure que Mérenptah, dont le nom le rattache clairement au dieu de Memphis, n'avait cependant aucun lien avec les grandes familles libyennes qui ont occupé la charge pontificale pendant cette période, ni d'ailleurs avec la famille royale, exception notable dans la succession des grands prêtres de Ptah pendant cette XXIIe dynastie.
Notes
- NRT I de la nécropole royale de Tanis Voir la tombe
- C. Maystre, § 66. Merenptah et Takélot, p. 168-169 Cf.
- Osorkon II et de Sheshonq III, on aurait donc une succession directe entre Sheshonq et son fils Takélot Sous les règnes d'
- O. Perdu, catalogue 35, p. 152-154 ; pour la généalogie d'Ânkhefensekhmet cf. C. Maystre p. 93 de l'ouvrage pour une synthèse de ce monument et les critiques généalogiques liées, et p. 375-377 pour une version abrégée en hiéroglyphe et traduction ; pour celle d'Achaoutakh cf. Ibidem, p. 99 de l'ouvrage pour la synthèse et p. 377-379 pour une transcription et une traduction Ces trois documents sont essentiels pour comprendre les liens qui unissaient les familles de prêtres avec la dynastie régnante ; pour la stèle de Pasenhor, cf.
Bibliographie
- Olivier Perdu, Tanis l'or des Pharaons, Association Française d’Action Artistique, 1987 ;
- Karl Jansen-Winkeln, « Thronname und Begräbnis Takeloth I », dans Varia Aegyptica III, 1987 ;
- Charles Maystre, Les Grands prêtres de Ptah de Memphis, Freiburg, Orbis biblicus et orientalis - Universitätsverlag, 1992.
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