- Musée des Sciences (Laval)
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Musée des Sciences de Laval
Le musée des Sciences de Laval possède plus de 100 000 pièces, confinées dans les réserves du bâtiment, ainsi qu'une bibliothèque scientifique.
Sommaire
Le bâtiment
Les collections sont actuellement conservées dans un important bâtiment de style néogrec, construit entre 1890 et 1899 par l’architecte lavallois Léopold Ridel[1]. Ce monument fut érigé sur la demande du peintre Charles Landelle (remarqué à la fois par Louis-Philippe et par Napoléon III) qui voulait y exposer ses œuvres. Ce bâtiment coûta au total 400 000 francs. Il sera inauguré en 1899, sous la présidence de Félix Faure. Le bâtiment est conçu en trois parties. La première concerne un avant-corps qui s'impose par son aspect massif, dû à l'emploi de larges pilastres doriques et de colonnes cannelées à chapeaux ioniques. Les murs en grand appareil dépourvus de décoration contribuent à donner une impression de sobriété. L'entablement est très avancé. Les deux autres parties sont représentées par deux ailes en retrait et qui sont ornées également de pilastres doriques. Mais à l'inverse du corps principal, ces ailes comportent des frises.
En décoration extérieure, nous pouvons observer des lions ailés en acrotère (œuvre du nantais Joseph Vallet, ami de Ridel), mais surtout deux sculptures animalières situées de chaque coté de l'escalier (œuvre de Georges Gardet). Elles représentent un tigre attaquant un bison et une panthère essayant de capturer une tortue.
La décoration intérieure est constituée également de sculptures (œuvre d'Ourlier) qui par son ornementation contraste avec la blancheur des murs. On peut remarquer, entre autres, les superbes guirlandes de feuilles de chêne.
Les collections
Historique
Les collections trouvent leur naissance en 1801 dans l'école centrale située dans l'ancien couvent des Ursulines de Laval . Puis elles déménagent une première fois en 1833 pour aller à l'Hôtel de ville, puis une seconde fois en 1840 pour la bibliothèque municipale, située place Saint-Tugal. C'est à ce moment que le musée s'est véritablement constitué. Il occupait tout le rez de chaussé de la bibliothèque et était divisé en un musée d'histoire naturelle et un musée d'archéologie. Il déménagea une troisième fois vers 1912 pour occuper les salles du Vieux-château. Les collections d'histoire naturelle déménagèrent une nouvelle fois en 1974 pour être présentés et conservés dans l'ancien musée des beaux-arts situé au 21 rue du Douanier Rousseau.
Naturellement les collections n'ont pas cessé de s'enrichirent durant ces plus de deux cents ans d'existences.
Les collections d'industries lithiques et osseux trouvés lors des fouilles dans les grottes de Saulges sont mis en dépôt au centre de dépôt de fouilles du musée département d'archéologie de Jublains.
Catalogue des collections
- Ornithologie : La collection contient environ 600 oiseaux naturalisés[2] dont la plupart proviennent de la collection Griveau (ces oiseaux ont été tués essentiellement entre 1880 et 1890). Le reste provient des anciens fonds du Lycée de Laval, de l'association Mayenne-Sciences et quelques naturalisations récentes. Ce sont principalement des espèces que l'on peut trouver en Mayenne, avec toutefois quelques individus exotiques.
- Oologie : Le musée contient également une collection d'œufs d'oiseaux[3]. Elle a été constituée exclusivement par Louis Dreux. La collection comprend environ 2 000 œufs provenant essentiellement d'espèces paléarctiques. La quasi totalité des oiseaux nicheurs de la Mayenne et de France y est représentée. Mais on trouve aussi des pontes provenant d'espèces d'oiseaux exotiques et, ce qui fait d'ailleurs l'originalité de cette collection, une soixantaine de pontes d'oiseaux de volière.
- Mammologie : La collection de mammifères naturalisés provient pour l'essentiel, du cabinet d'histoire naturelle de M. Griveau et de la collection de Monguyon. Elle comprend 100 spécimens. Nous pouvons trouver, entre autres, un phoque moine et surtout une louve et trois louveteaux (ce spécimen représente un des derniers loups tués en Mayenne).
- Entomologie : La collection d'insecte n'est pas très importante, environs 1 000 spécimens, mais surtout elle a été constituée relativement tard, au milieu du XXe siècle. De plus, elle est très mal référencée, perdant ainsi, une grande partie de sa valeur scientifique. D'où la réalisation depuis 2003 d'une collection de référence d'insectes[4] (essentiellement des coléoptères et lépidoptères) pour le département ; avec l'aide du groupe entomologique de l'association Mayenne Nature Environnement (MNE).
- Malacologie : Le musée contient une importante collection de mollusques (environ 7 000 spécimens) recueillis essentiellement dans les années 1880-1890, dans les quatre coins du globe. Nous pouvons trouver en particulier des échantillons de brachiopodes récoltés lors des expéditions scientifiques de 1880, 1881, 1882, 1883 sur le Travailleur et le Talisman et en 1886, 1887, 1888 sur le yacht l'Hirondelle du prince Albert 1er de Monaco).
- Botanique : Elle est constituée d'environs 30 000 échantillons (planches d'herbier, graines, échantillons de bois…). La grande majorité des herbiers présents dans le musée a été collectée dans le département de la Mayenne ; ce qui fait, pour partie, leur intérêt[5]. Une collection de bois, élaborée par A. Allardin comprend la plupart des arbres originaires d'Europe mais aussi d'Asie (Japon, Chine, Inde, Perse, Cambodge, Indochine), d'Afrique (Algérie, Angola, Cameroun, Côte d'Ivoire, Gabon, Bengale, Mozambique, Sénégal, Madagascar), d'Amérique (Canada, États-Unis, Chili, Sierra-Léone, Brésil, Venezuela, Argentine, ) et d'Océanie (Australie, Nouvelle Zélande, Nouvelle Calédonie, Java).
- Minéralogie : Il y a environ 2 000 échantillons dont des échantillons de stibines et d'or provenant de la mine de la Lucette[6] (le Genest-st-Isle, Mayenne).
- Paléontologie : C'est la collection la plus intéressante du musée. Elle est quantitativement très importante, estimée à plus de 60 000 fossiles. Mais aussi, elle est qualitativement remarquable par la présence de nombreux espèces types. De plus, tous les étages géologiques sont représentés (Cénozoïque, Mésozoïque, Paléozoïque). Cette collection a été constitué essentiellement par Daniel Œhlert et par ses collaborateurs : de Farcy, de Viennay, Triger, Davoust et Tanquerel des Planches. Une très grosse partie des fossiles ont été trouvés dans les sols du département mayennais. Nous pouvons également trouvés dans cette collection les ossements et les industries lithiques et osseux collectés lors des fouilles anciennes dans les grottes de Saulges.
- Géologie : C'est une collection qui numériquement est également conséquente, avec plus de 12 000 échantillons. Notons la Collection Blavier qui contient 327 roches collectées dans le département de la Mayenne. Et la collection Œhlert qui présente toutes les roches de la Mayenne (environ 1 300 échantillons).
- Ostéologie : Cette collection contient 340 pièces dont des montages de squelettes entiers, des crânes et des ossements de divers d'animaux (essentiellement des mammifères et des oiseaux). Cette collection a été récemment enrichie de 4 squelettes humains : squelettes d'Anne d'Alègre et de son fils Guy XX de Laval, le squelette d'un gaulois trouvé dans une grotte à Voutré[7],[8] et enfin un squelette daté de plus de 1000 ans trouvé à St-Denis-d'Anjou.
- Technologie : La collection est constituée de 336 pièces dont 25 vélocipèdes anciens, de nombreux instruments de physiques anciens, une horloge astronomique, un vieil appareil photo, une lunette astronomique…
La bibliothèque scientifique
La bibliothèque scientifique est composée pour une grande partie des ouvrages achetés et utilisés par Daniel Œhlert[9]. Elle est constituée d'environ 6 000 livres : 31 ouvrages datent du XVIIIe siècle, parmi lesquels figurent les œuvres de Buffon et de Linné et environ 2 000 ouvrages datés du XIXe siècle dont ceux de Cuvier et de Lamarck.
Notes et références
- ↑ J. Tréguier, 2003 - Collections scientifiques et techniques de Laval, historique et catalogue, Imprimerie municipale de Laval, 105 pages.
- ↑ J. Tréguier, 2002 - Les oiseaux de la Mayenne au Musée des Sciences de Laval (comparaison entre les espèces nicheuses actuelles et celles présentes au Musée). Biotopes 53, n°18, année 2000, p. 38 à 50.
- ↑ J. Tréguier, 2004 - Inventaire de la collection d'œufs de Louis Dreux conservée au Musée des Sciences de Laval. Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France, nouvelle série, tome 26, n°2- avril-mai-juin, 2004, p. 99-117.
- ↑ J. Tréguier, O. Duval, Y.Barrier & D. Landemaine, 2005 - La collection entomologique de référence du Musée des Sciences, Naissance et inventaire, Campagne 2004. Biotope 53, n°22, 2004, p. 33-39.
- ↑ J. Tréguier, 2000 - Historique des botanistes de la Mayenne avec mise en parallèle des herbiers présents au Musée des sciences de Laval. Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France, nouvelle série - tome 22 , n°1- janvier-février-mars 2000, p. 13 à 28.
- ↑ J. Tréguier & S. Pruvot, 2008 – Or et stibine en Mayenne, La mine de la Lucette. Maine-découvertes n°58, sept.-oct.-nov. 2008, p. 47-52.
- ↑ J. Tréguier, J-P. Bouvet & A. Levillayer, 2007 – La grotte de Voutré, "re"découverte du squelette humain. Maine découvertes, n° 55, déc. 2007, janv. - fév. 2008, p. 9-13.
- ↑ J. Tréguier, 2007 – "Redécouverte" d'une partie du squelette humain trouvé dans la grotte de Voutré en 1878. Oribus, n° 70, déc. 2007, p. 48.
- ↑ N. Villeroux, 2001 - La bibliothèque du Musée des Sciences de Laval. Maine-découvertes n°29, juin-juillet-août 2001, p. 4-5.
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