- Murray N. Rothbard
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Murray Rothbard
Murray Newton Rothbard (2 mars 1926 - 7 janvier 1995) est un économiste et un philosophe politique américain, théoricien de l’école autrichienne d’économie (élève de Ludwig von Mises), du libertarianisme et de l’anarcho-capitalisme.
Son œuvre majeure, qui expose la théorie anarcho-capitaliste fondée sur le droit naturel, est l’Éthique de la Liberté. Outre ses œuvres dans les domaines de l’économie et de la politique, Rothbard s’est également intéressé à l’histoire économique. Il est un des rares auteurs qui ait disserté dans son œuvre Perspective autrichienne sur l’histoire de la pensée économique sur les écoles qui ont précédé Adam Smith, telles que celles des scolastiques et des physiocrates.
Ses autres ouvrages marquants sont Man, Economy, and State, Power and Market, America’s Great Depression, For a New Liberty: The Libertarian Manifesto, Sociology of the Ayn Rand Cult, The Mystery of Banking.
Il fut un théoricien très influent sur le Ludwig von Mises Institute of Alabama. Il eut pour élève Hans-Hermann Hoppe.
Sommaire
L'économiste du laissez-faire
Article détaillé : laissez-faire.En économie, Murray Rothbard a popularisé la pensée de Ludwig von Mises, dans un langage et avec des arguments plus propres à convaincre les économistes contemporains, formés à l'empirisme. Dans son premier essai économique, un recueil d'articles publié en 1956 sous le nom de Towards Liberty, un article intitulé Toward a Reconstruction of Utility and Welfare Economics contestait les notions d'« externalités » et de « services collectifs » — parfois aussi appelés biens publics -, soutenant que ces concepts refusent le seul critère objectivement observable de l'accroissement d'utilité — l'action volontaire — au profit de gloses arbitraires sur des préférences dont la prétendue mise en forme mathématique fait trop souvent oublier qu'en réalité on ne peut pas les mesurer, ni les comparer : selon lui, l'action volontaire, et elle seule, permet de connaître ces préférences, elle en est la preuve authentique et unique.
Le critère de la préférence démontrée comme seule preuve de l'action productive permettra à Rothbard de dépasser son maître Mises dans la compréhension du monopole. Mises admettait la possibilité d'un "monopole" sur un marché libre ; dans le chapitre 10 de Man, Economy and State, intitulé Monopole et concurrence, Rothbard démontre que le concept est contradictoire — et il l'est depuis ses origines grecques : toute forme d'organisation contractuelle est a priori productive (et conforme à la justice naturelle), tout acte de violence agressive fausse la concurrence (et viole la justice naturelle) et de ce fait mérite qu'on l'appelle « privilège de monopole ».
C'est ainsi que Murray Rothbard établit le caractère productif de tout acte pacifique, et l'impossibilité de prétendre scientifiquement qu'un acte qui viole le consentement d'un propriétaire ajouterait à une quelconque "production totale". Ce qui lui permet de conclure que le laissez-faire capitaliste réalise la production maximum, et que quiconque affirme que l'intervention de l'Etat pourrait accroître cette production est ipso facto un charlatan.
À l'imitation de L'Action humaine de Mises, Rothbard entendait mettre en avant un « système complet » d'économie politique. D'où les deux tomes de Man, Economy and State, complétés par Power and Market, développement des effets destructeurs de l'intervention étatique déjà évoqués à la fin du premier Traité. Rothbard y fait un large usage du raisonnement à l'équilibre, mais dans les conditions énoncées par Mises. Il y développe aussi la théorie autrichienne de la conjoncture, et le caractère nécessaire du revenu d'intérêt.
L'historien de la pensée économique
Dans sa monumentale Histoire de la Pensée Economique, Murray Rothbard s’oppose à la présentation des manuels traditionnels. L’origine de la science économique n’est pas de tradition britannique, dit-il, ce ne sont pas les Adam Smith, David Ricardo ou John Stuart Mill qui sont les inspirateurs de la science économique, mais bien plutôt les œuvres des Scolastiques espagnols et portugais aux XVIe et XVIIe siècles (école de Salamanque), et les penseurs libéraux français des XVIIIe et XIXe siècles : Turgot, Étienne Bonnot de Condillac, Jean-Baptiste Say ou Frédéric Bastiat.
Citations
- L’axiome de non-agression
Le Credo libertarien repose sur un axiome central : aucun individu ni groupe d’individus n’a le droit d’agresser quelqu'un en portant atteinte à sa personne ou à sa propriété. On peut appeler cela « axiome de non-agression », « agression » étant défini comme prendre l’initiative d’utiliser la violence physique (ou de menacer de l’utiliser) à l’encontre d’une autre personne ou de sa propriété.
Le concept même de « Droits » est défini négativement, il délimite le domaine d’action d’une personne où nul ne peut s’immiscer. Aucun homme n’a donc le Droit de forcer quelqu’un à accomplir une action positive puisque l’individu ainsi contraint subirait une violation de son Droit sur sa personne et sa propriété (Ethique de la Liberté, chapitre 14).
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- L'Éthique de la Liberté, traduction française
- L'éclat de Turgot par Murray Rothbard
- Textes et analyses sur Catallaxia
- (en)Ressources de Murray N. Rothbard sur le site du Ludwig von Mises of Alabama
- (en)Remembering Rothbard: Antiwar Archive
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