- Mouvement pour la coopération
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Mouvement pour la communauté
Le Mouvement Pour la Communauté (MPC) créé le 13 mars 1959 par Jacques Dauer, a pour vocation politique, de réconcilier les deux communautés Algériennes et Européennes. Ce mouvement couvre très rapidement des éléments de l'ancien groupe de protection "Le Talion", pris par le milieu et les agissements des formations clandestines telles que le CDR et l'OCC, utiliseront des méthodes très dures comme plasticages, enlèvements et tortures [1] . Sous la direction de Maître Lemarchand, un groupe de 200 combattants non authentifiés par le gouvernement en place, bien que soutenu par les ministres Roger Frey et Alexandre Sanguinetti.
Sommaire
Historique
Ces agents ,qui pouvaient être des militants ou des mercenaires sous la direction de Lucien Bitterlin et André Goulay étaient chargés de contrer et de démanteler les réseaux formés par l'Organisation armée secrète qui prenait racine dans la population pied noir en Algérie et qui de surcroît, menaçait la politique du pouvoir Français. Le MPC ayant carte blanche pour mener à bien ses actions fut rebaptisé Mouvement pour la Coopération pour les besoins de ses activités mais surtout, il fut chargé d’infiltrer le mouvement OAS et d’en éliminer des membres actifs subversifs. Tout en poursuivant en métropole la diffusion du gaullisme, Jacques Dauer prit sa distance avec Bitterlin et tous ceux qui risquaient d'utiliser le nom du MPC pour des actions armées, comme le montre le communiqué qu'il publia alors. Les activisites furent par lui désavoués. Basés dans la villa Andréa (Dar Es Saada), sur les hauteurs de El-Biar aux environs d’Alger, les membres engagés dans ce mouvement composé de policiers volontaires mais aussi de personnes peu recommandables et difficilement contrôlables furent confrontés à une violence sans merci de part et d’autre. Le cycle du contre-terrorisme où tous les coups sont permis, entraîne les tortures les plus violentes, appliquées jusqu’à la mort du supplicié en de rares occurrences. L’affaire Camille Petitjean révélée par tous les quotidiens français et plus particulièrement le journal L'Écho d'Alger révolte et indigne l’opinion des français et principalement la classe politique. Quatre années après, d'enlèvements et de tortures, sur une question posée par un député, le Ministre de l'Intérieur Roger Frey répond à la tribune de l'Assemblée nationale le 7 mai 1966 :
- "J'affirme solennellement, une fois pour toutes, qu'il n'y a pas en France de police parallèle et qu'il faut que cessent ces calomnies odieuses, ces racontars déshonorants, ces histoires de barbouzes, qui n'ont même plus le mérite d'être drôles. Il faut que le pays sache qu'il n'y a en France que les forces régulières de la Sûreté Nationale, de la Préfecture de Police et de la Gendarmerie Nationale ". Par ailleurs, le MPC va même bénéficier du soutien de plusieurs indépendantistes algériens (désavoués par le F.L.N.) ,ce qui va se révéler précieux au niveau du renseignement.
La Délégation Générale française publie un communiqué niant l’existence de polices parallèles en Algérie, mais après cette annonce, les membres du Mouvement pour la Communauté (MPC) désignés barbouzes par l’OAS furent destitués et rappelés en France. Ce retour fut aussi la conséquence des combats acharnés entre O.A.S. et MPC qui ont amené l'élimination de près de la moitié de cette dernière organisation. Cette opération aura coûté plus 150 millions d’euros à cette période. Pendant l'implantation du MPC une mission de police composée de 200 fonctionnaires envoyés de Paris va largement profiter de l'observation de la lutte O.A.S.-MPC et en profitera pour porter des coups sérieux à l'organisation terroriste de l'Algérie française.L'origine du mouvement est la suivante :vers la fin de la 4ème république une organisation de jeunes gaullistes issus du R.P.F. va se radicaliser ,voire se gauchiser sous l'étiquette de leurs journaux ,"Paris-Jeunes" et "Le télégramme de Paris". Ils deviendrons le "Front du Progrès ",après le retour du général de Gaulle au pouvoir et seront la base du MPC Le Front du Progrès aura une attitude critique vis-à-vis du MPC à la fin de son existence. Il se relance en 1966 comme le Front du progrès (avec le journal "Le télégramme de Paris"), qui fusionnera plus tard avec d'autres partis au sein du mouvement Socialisme & participation. Jacques Dauer, mort le 3 septembre 2008, a été le secrétaire général de l'Académie du gaullisme.
Bitterlin dira plus tard, avoir été financé sur les fonds de la délégation générale d‘Algérie (Jean Morin) [2]; Le réseau constitué à cette occasion servira aussi pour la création de l'association de solidarité franco-arabe ,du périodique "France-Pays Arabes",de France-Palestine et de divers mouvements de solidarité avec les pays arabes et les Palestiniens entre 1967 et 2003,dans une alliance avec les amis de "Témoignage chrétien" ,des socialistes de gauche ,voire quelques gauchistes ou marginaux de droite.
Bibliographie
- 1999 : Jean Morin-De Gaulle et l'Algérie - Mon témoignage, 1960-1962 : François Coulet - Editions : Albin Michel - ISBN2-226-10672-3
-Histoire des Barbouzes ,Lucien Bitterlin ,éditions du Palais royal, 1972
- Nous étions tous des terroristes, Lucien Bitterlin, éditions du Témoignage chrétien, 1983
- Le Hussard du Général. Entretiens de Jacques Dauer avec Stéphane Giocanti, La Table Ronde, 1994.
Sources
Voir aussi
Catégories : Guerre d'Algérie | Ancien parti politique français | Parti politique de la Cinquième République | Mouvement gaulliste | Parti politique fondé en 1959
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