- Mouvement des meres de la place de Mai
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Mouvement des mères de la place de Mai
Le mouvement des mères de la place de Mai (en espagnol : Asociación Madres de la Plaza de Mayo) est une association des mères argentines dont les enfants ont « disparu », assassinés sous la dictature militaire des années 1976-1983, pendant la guerre sale.
Les militaires ont admis que plus de 9 000 personnes kidnappées ne sont toujours pas reconnues. Depuis la chute du régime dictatorial, le gouvernement civil a estimé le nombre de disparus à 11 000. De leur côté, les mères de la place de Mai estiment que ce nombre avoisine 30 000.
Sommaire
Origine
Les mères de la place de Mai est l'unique organisation de femmes en Argentine, activiste des droits de l'homme. Depuis près de trente ans, les mères se sont battues pour retrouver leurs enfants enlevés par la dictature militaire.
En signe de protestation, elles portent des foulards blancs (à l'origine : les langes en tissu de leurs bébés)... pour commémorer la disparition de leurs enfants. Le nom des organisations vient de la Plaza de Mayo (Place de Mai) au centre de Buenos Aires. Elles se rassemblent tous les jeudis après-midis et tournent sur la place pendant une demi-heure, dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, remontant ainsi symboliquement le temps et critiquant l'impunité des militaires responsables des massacres et des tortures.
L'association des mères de la place de Mai avait été formée dans l'espoir de trouver les fils et filles disparus, enlevés par des agents du gouvernement argentin pendant la guerre sale, de 1976 à 1983. La plupart ont été torturés et tués. Les 14 fondateurs de l'association, Azucena Villaflor de De Vincenti, Berta Braverman, Haydée García Buelas, María Adela Gard de Antokoletz, Julia Gard, María Mercedes Gard et Cándida Gard (4 sœurs), Delicia González, Pepa Noia, Mirta Baravalle, Kety Neuhaus, Raquel Arcushin, Sra. De Caimi, ont commencé les manifestations sur la place de Mai, devant le palais présidentiel Casa Rosada, le 30 avril 1977. Villaflor avait passé 6 mois à chercher l'un de ses fils et sa nièce avant la création de l'association. Elle a été emmenée au camp de concentration ESMA le 10 décembre 1977. Deux autres fondatrices du mouvement ont aussi « disparu ».
En janvier 2003, le cadavre de la nonne française Leonie Duquet, une supportrice du mouvement, a été exhumée, sans que son identité fut alors établie. Sa disparition avait causé un scandale international envers le gouvernement militaire argentin. Les tests ADN ont ensuite bien conclu, le 30 août, que le corps exhumé était celui de Duquet.
Le corps d'Azucena Villaflor, avec ceux des deux autres fondatrices Esther Careaga et María Eugenia Bianco, ont été aussi identifiés mi-2005. Les cendres de Villaflor ont été enterrées au pied de la pyramide de Mai, sur la Place de Mai, le 8 décembre.
Division du mouvement et radicalisation politique
Ces dernières années, l'association s'est agrandie, et est devenue plus insistante dans ses demandes de réponses sur les enlèvements pendant la Guerre Sale, après que les militaires eurent abandonné le pouvoir au profit d'un gouvernement civil en 1983.
En 1986, le mouvement a formé deux nouvelles entités :
- Les mères de la place de Mai, ligne fondatrice, qui a pour principal objet la législation pour aider à récupérer les corps, et amener les anciens dirigeants devant la justice.
- L'Association des mères de la place de Mai essaie de faire survivre les rêves, et les idées politiques des fils disparus. Elle est dirigée par Hebe de Bonafini, et a donc une approche politique. Ces mères sont convaincues que leurs enfants sont morts, et sont conscientes que la plupart ont été torturés et assassinés. Néanmoins, ils refusent l'aide du gouvernement, compensatrice de la disparition de leurs enfants. La plupart disent ne pas vouloir reconnaître la mort de leurs enfants, tant que le gouvernement ne reconnaîtra pas sa faute, et les connexions avec la guerre sale et ses disparitions forcées. Un spécialiste du mouvement, M. G. Bouvard, a écrit que l'association veut une « complète refonte de la culture politique en Argentine », et embrasse une « vision d'un système socialiste, libéré de la domination des intérets individuels ». L'association est soutenue par de jeunes militants, proches idéologiquement de la révolution cubaine. Hebe de Bonafini rejettent jusqu'à la définition des droits de l'homme, et défend les actions qu'ils jugent anti-impérialistes des attentats du 11 septembre. [1]
Le journal des mères de la place de Mai est entré en 2005 dans le réseau de presse « non-alignée » du Réseau Voltaire.
Les Grand-mères
Les Grand-mères de la Place de mai est une organisation apparentée. Elle a été fondée en 1977, pour tenter de retrouver les petits-enfants kidnappés pendant la répression et les renvoyer vers leurs familles. Leur travail a permis d'identifier 10% des 500 enfants kidnappés ou nés en détention durant la période militaire et adoptés par les familles des bourreaux de leurs parents.
Le 10 décembre 2003, la présidente de l'association, Estela Barnes de Carlotto, a reçu le Prix des droits de l'Homme de l'ONU.
Liens externes
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