- Mosquée Ketchaoua
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La mosquée Ketchaoua ou Ketchawa à Alger est une mosquée qui de 1832 à 1962 a été l'ancienne cathédrale catholique d‘Alger, sous le nom de Cathédrale Saint-Philippe.
Sommaire
Histoire
La première mosquée Ketchaoua d'Alger a été bâtie par la tribu Rebai en 1436[1], auprès de l'emplacement d'une source, au lieu-dit "Le plateau des chèvres", d'où son nom en langue turque. Un bâtiment plus important a été construit vers 1613 sous le gouvernement de la Régence ottomane. Elle a été de nouveau reconstruite en 1794 sous le gouvernement de Hasan Pacha[2]. Son architecture est inspirée des mosquées construites en Turquie dans le style byzantin.
Elle fut convertie en église catholique en Décembre 1832, dès la fin de la conquête de l'Algérie par la France et devint la cathédrale Saint-Philippe d'Alger. Il y eut prise de force de cette mosquée par les troupes armées françaises en 1831. Les réclamations et la résistance de la population d'Alger face à la réquisition de cette mosquée, décidée en 1831 par Savary, duc de Rovigo, n'obtinrent pas gain de cause. Le 17 Décembre 1831, le duc donne l'ordre d'occuper la mosquée. Quatre mille musulmans environ s'y étaient barricadés. La Mosquée Ketchaoua représentait pour la population d'Alger le plus important lieu de culte musulman de la ville. Invoquant ses droits protégés par la convention du 4 Juillet 1830 signée par Bourmont lors de la prise d'Alger, la population a refusé jusqu'à la dernière minute de donner son accord pour la réquisition de l'édifice[3]. À partir de 1844, des remaniements pour l'adapter à son usage d'église catholique ont fait disparaître le minaret de style maghrébin à section carrée d'origine, construit les deux tours de la façade, et un chœur dans le prolongement de la salle de prières. Elle est redevenue une mosquée en 1962, au moment de l'indépendance[4]. Le retour au culte musulman fut un évènement populaire. L'orgue installé en 1929, en cours de démontage, fut détruit au cours de la cérémonie[5].
Édifice surprenant par le mélange des styles romano-byzantin et turco-arabe, la mosquée Ketchaoua fut le centre d’un quartier animé entre la citadelle et la rade d’Alger. Témoin et mémoire de l’histoire d’Alger, elle raconte les frères Barberousse, les deys ottomans, puis la période coloniale qui la voua au culte chrétien dès 1832, et enfin son retour à l’islam après l’indépendance de l’Algérie en 1962.
La mosquée Ketchaoua a été classée monument historique par l'administration française en 1908[6]. Elle fait partie du site de la Casbah d'Alger, inscrite à l'inventaire du patrimoine mondial de l’Unesco[7]. Depuis 2008, des travaux de consolidation ont été entrepris pour arrêter la dégradation des tours de la façade[8].
Les obsèques de Camille Saint-Saëns y furent célébrés en 1921.
Avant sa retransformation en mosquée, la grande cloche de la cathédrale Saint-Philippe d'Alger a été offerte à la chapelle bretonne des Sept-Saints, lieu d'un célèbre pèlerinage islamo-chrétien en France, comme symbole d'unité entre l'Islam et la Chrétienté.
Notes et références
- http://www.elwatan.com/Les-travaux-de-confortement
- en ligne Lucien Golvin, Le legs des Ottomans dans le domaine artistique en Afrique du Nord, Persée, 1985
- Nabila Oulebsir,"Les usages du patrimoine : Monuments, musées et politique coloniale en Algérie (1830-1930)", Edition de la Maison des Sciences de l'homme, 2004
- Histoire de la cathédrale d'Alger, La dépêche d'Algérie, aout 1962.
- Orgues de la cathédrale Saint-Philippe d'Alger
- Site Strabon, sites et monuments historiques d' Algérie
- CNDP fiche pédagogique
- El Moudjahid 21/09/2008
Voir aussi
Liens connexes
- Archidiocèse d'Alger
- Cathédrale du Sacré-Cœur d'Alger, l'actuelle cathédrale catholique d'Alger.
Liens externes
- Site Alger-roi.net Images anciennes de la cathédrale Saint-Philippe
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- Bâtiment d'Alger
- Ancienne cathédrale
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