- Mort en mer
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Noyade
Une noyade est une mort par immersion prolongée dans un liquide, généralement de l'eau.
La noyade n'entraine pas nécessairement la pénétration de grande quantité d'eau dans les poumons. La pénétration d'eau, même en infime quantité, dans les voies respiratoires, provoque une apnée réflexe : l'épiglotte se ferme pour protéger les voies respiratoires, empêchant de respirer même lorsque la tête se retrouve hors de l'eau. Par conséquent, l'oxygène disponible dans l'organisme diminue : on parle d'hypoxie.
Les séquelles persistant après la noyade de la victime sont fonction de l'importance de l'hypoxie et de sa durée, mais l'éventuelle présence d'eau dans les poumons cause un œdème pulmonaire traumatique. Cet œdème, ainsi que l'eau ayant pénétré, gênent les échanges gazeux au niveau de la paroi alvéolaire et maintiennent le déficit d'oxygène même si la personne respire spontanément.
Quatre stades de la noyade sont généralement distingués : l'aquastress, la petite hypoxie, la grande hypoxie et la noyade anoxique.
Sommaire
Les différentes étapes de la noyade
Lors d'une noyade la victime passe souvent par 4 phases.
- La 1ère phase appelée aquastress : la victime panique, a des gestes désordonnés, et fait ce qu'on appelle « le bouchon » : s'enfoncer dans l'eau puis remonter successivement.
- La 2ème phase, appelée petite hypoxie : la victime commence à être épuisée, elle est toujours à la surface de l'eau, toujours consciente mais elle a déjà inhalé ou bu plusieurs fois de l'eau.
- La 3ème phase, appelée grande hypoxie : la victime ne se maintient plus à la surface, elle est complètement épuisée. Elle a déjà inhalé beaucoup d'eau et elle est de moins en moins consciente.
- La 4ème phase, appelée anoxie : la noyade dure depuis un certain moment. La victime n'est plus consciente, ne respire plus, et ne montre plus de signe d'activité cardiaque.
Les victimes ne passent pas forcément par toutes ces étapes, dans des cas extrêmes d'hydrocution, d'arrêt cardiaque ou autre, l'inconscience, l'absence de respiration et de circulation sont immédiates.
Les causes les plus fréquentes
Les chutes accidentelles à l'eau (piscines privées, etc.), la surestimation de ses capacités (en mer souvent), la sous-estimation des risques sur le lieu de baignade, suite d'un accident syncopal, d'un exercice d'apnée, etc.
Prévention du risque
Apporter une vigilance constante pour les piscines privées, ne pas se surestimer, prévenir un responsable de la sécurité du lieu de baignade lors d'apnées ou bien pour les personnes sujettes à crises de spasmophilie ou d'épilepsie. Nager dans de bonnes conditions (pas de coup de pompe, etc.) ne pas jouer avec les jeunes enfants dans une eau trop profonde. Un nageur solitaire peut prévoir un sucre dans une pochette plastique, pour faire passer une crampe éventuelle.
Sauvetage
Face à une personne en danger dans l'eau
Article détaillé : Sauvetage aquatique.Le sauveteur d'une personne en proie à la panique risque de se faire agripper et entraîner sous l'eau. Quand c'est possible, il vaut mieux tendre une perche, lancer une corde ou une bouée que de s'exposer soi-même.
Face à un noyé hors de l'eau
Les personnes qualifiées pour la pratique des gestes de premiers secours pourront commencer par les appliquer. Pour tous, prévenir les secours au plus tôt (en France : sapeur-pompiers, SAMU, secours en mer). Voir aussi le personnel qualifié en mer, en piscine ou sur des plans d'eau surveillés (BNSSA, BEESAN).
La noyade comme moyen d'exécution capitale
La noyade fut utilisée comme moyen rapide et économique pour tuer les condamnés. Le cas le plus fréquemment cité est celui des noyades de Nantes, ordonnées par Jean-Baptiste Carrier, pour vider les prisons des Vendéens qui s'y trouvaient. Ceux-ci étaient conduits au bord de la Loire, et, après avoir été dépouillés de leurs vêtements, étaient embarqués dans des barges que les bourreaux remorquaient avec des barques jusqu'au centre du fleuve. Là, les barges étaient coulées avec les condamnés, et les bourreaux achevaient à coup de sabre ceux qui cherchaient à nager.
Parfois, pour s'amuser, les bourreaux pratiquaient le « mariage républicain », où un homme et une femme, attachés ensemble face à face, étaient ainsi précipités dans le fleuve.
Carrier avait baptisé la Loire la « baignoire républicaine ».
La noyade était également un mode d'exécution classique à Venise, où elle se pratiquait le plus souvent de nuit, les condamnés étant transférés déjà à l'intérieur d'un sac lesté des prisons à une embarcation qui allait les jeter à l'eau dans le Rio degli Orfani, canal où la péche était strictement interdite.
Ce supplice se pratiquait aussi à Constantinople sous la période ottomane pendant laquelle notamment les femmes adultères du harem étaient jetée à l'eau dans le Bosphore une pierre autour du cou.
La noyade fut aussi utilisée dans les procès de sorcellerie. Une sorcière étant plus légère que l'eau, selon la légende, on lui attachait les pieds et les mains ensemble, puis on la précipitait dans l'eau. Si elle flottait, on avait affaire à une sorcière, qui était aussitôt conduite au bûcher.[réf. nécessaire]
La noyade fut aussi naturellement le moyen utilisé par les pirates pour se débarrasser des survivants des navires arraisonnés, lorsqu'ils ne présentaient aucune valeur d'otage. Soit ils étaient précipités à la mer, lorsque le navire était conservé par les pirates, soit ils étaient noyés avec leur bâtiment.
Ajoutons enfin la brasse sicilienne, mode d'exécution extrajudiciaire de la "mafia" et qui consiste à jeter à la mer les condamnés les pieds prisonniers dans un seau de ciment à prise rapide[réf. nécessaire].
Voir aussi
Liens externes
- Cours sur les Noyades, V. Hubert, CHU Necker
- Enquête sur 1000 noyades en France métropolitaine
- noyade : prise en charge préhospitalière
- Surveillance épidémiologique des noyades accidentelles en France en 2004
- La noyade, un article du site Société Internationale de Sauvetage du Léman SISL
- Enquête noyades 2003 (document PDF, 130p, 1,7 Mo) de l'Institut de veille sanitaire (InVS)
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