- Mission d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo
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La Mission d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo (MINUK, en anglais UNMIK) est une autorité administrative de l'ONU, déployée dans l'ex-province yougoslave du Kosovo.
Elle a été créée par la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU du 10 juin 1999 à la fin de la guerre du Kosovo.
Sommaire
Missions
Le Conseil de sécurité a confié à la Mission des Nations unies le soin d’administrer le territoire et les populations du Kosovo, tous les pouvoirs législatifs et exécutifs, ainsi que les pouvoirs judiciaires.
Jamais auparavant l’ONU n’avait-t-elle été investie de pouvoirs aussi vastes, considérables et importants. Comme l’a souligné l'ancien Secrétaire général, Kofi Annan, l’Organisation a "l’immense" tâche de restaurer un semblant de vie normale dans cette province serbe.
La MINUK était mandatée pour les tâches suivantes:
- faciliter l’instauration au Kosovo d’une autonomie et d’une auto-administration substantielles;
- exercer les fonctions d’administration de base;
- faciliter un processus politique visant à déterminer le statut futur du Kosovo;
- faciliter la reconstruction des infrastructures essentielles et l’acheminement de l’aide humanitaire et de secours;
- maintenir l’ordre public (mission UNCIVPOL élargie);
- promouvoir les droits de l’homme;
- veiller à ce que tous les réfugiés et personnes déplacées puissent rentrer chez eux en toute sécurité et sans entrave.
Sa mission a néanmoins été entendue au sens large, puisque dès l'automne 1999, Bernard Kouchner, représentant spécial du Secrétaire général et chef de la MINUK, déclarait:
« Il ne s'agit pas uniquement de rétablir la paix et d'assurer le retour de populations chassées par la guerre, mais de reconstruire une société complètement disloquée, de créer un environnement démocratique, de remettre sur pied une économie ruinée et d'assurer la renaissance d'une culture dont le droit à l'existence a trop longtemps été nié[1]. »
Piliers de la MINUK
La MINUK, qui travaillait étroitement avec la KFOR, sous commandement de l'OTAN, reposait sur quatre piliers[1]:
- « l'administration civile, sous l'égide des Nations Unies proprement dites »;
- « l'aide humanitaire, dirigée par le HCR »;
- « le renforcement de la démocratie et des institutions, chapeauté par l'OSCE »;
- « et le développement économique, qui bénéficie de l'apport de l'Union européenne »; la Commission européenne était le principal donateur, avec la création d'une « Equipe d'intervention au Kosovo », disposant d'un budget de 150 millions de dollars pour 1999[1].
L'UNICEF, l'OMS et des ONG ont également participé au rétablissement des infrastructures d'éducation et de santé[1].
Activités
La MINUK a mis sur pied, le 16 juillet 1999, un Conseil de transition du Kosovo, « plus haut organe consultatif politique placé sous la houlette de la MINUK » selon le directeur de cette dernière, Bernard Kouchner[1]. Selon Kouchner (1999):
« Il offre aux principaux partis politiques et groupes ethniques - à savoir la Ligue démocratique du Kosovo, l'Armée de libération du Kosovo, des membres des communautés serbe, bosniaque et turque, des indépendants et d'autres représentants du Kosovo - l'occasion de contribuer directement au processus décisionnel de la MINUK[1]. »
A l'automne 1999, dans le cadre de la mission UNCIVPOL, elle avait également établi une Police internationale des Nations Unies (UNIP) forte de 3 500 hommes armés, chargée du maintien de l'ordre et de la mise sur pied d'un Service de police du Kosovo (KPS) en collaboration avec l'OSCE [1]. L'UNIP effectuait des patrouilles conjointes avec la KFOR, et a progressivement pris en charge les détentions effectuées par cette dernière (voir Behrami c. France et Saramati c. France, Allemagne et Norvège, 2006)[1]. Les effectifs de la police CIVPOL de la MINUK étaient descendus à 2 500 hommes en avril 2000.
Liste des représentants spéciaux du secrétaire général de l'ONU au Kosovo, chefs de la MINUK
- Bernard Kouchner, France (septembre 1999 - janvier 2001)
- Hans Haekkerup, Danemark (janvier 2001 - décembre 2001)
- Michael Steiner, Allemagne (janvier 2002 - juillet 2003)
- Harri Hermanni Holkeri, Finlande (août 2003 - juin 2004)
- Søren Jessen-Petersen, Danemark (juin 2004 - juin 2006)
- Joachim Rücker, Allemagne (septembre 2006 -...)
- Représentant spécial adjoint : Steven Schook, États-Unis (avril 2006 -...)
Notes et références
- Bernard Kouchner, Le défi posé par la reconstruction du Kosovo, Revue de l'OTAN, Edition Web, Vol. 47 - No. 3, Automne 1999, p. 12-15
Liens internes
- Behrami c. France et Saramati c. France, Allemagne et Norvège, 2006
- Administration transitoire des Nations unies au Timor oriental
Liens externes
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