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Miroslav Tichý
Pour les articles homonymes, voir Tichy (homonymie).Miroslav Tichý (né le 20 novembre 1926 à Nětčice, en Moravie) est un photographe tchèque dont la particularité est de fabriquer lui-même ses objectifs et ses appareils photo à partir d'objets divers. Il ponce ses lentilles d'objectif avec de la cendre de cigarette et du dentifrice. Ses photos dégagent une grande sensibilité et les femmes qu'il a photographiées sont très sensuelles[1].
Élève de l'Académie des Beaux-Arts de Prague, il arrête ses études à l'éte 1948, probablement pour des raisons personnelles et politiques (Coup de Prague). Durant les années 1950, peintre, il imite Picasso, Cézanne et Matisse, suit les tendances cubistes et impressionnistes. Il expose pour la dernière fois ses peintures, à Brno, pour une exposition collective des jeunes artistes tchécoslovaque (Umění mladých umělců Československa). Il passe au dessin et au thème exclusif de la femme.
Il passe à la photographie dans les années 1970 quand il est forcé de quitter son atelier dans la maison familiale, celui-ci étant destiné à être transformé en atelier de fabrication pour une coopérative. Tichý explique ainsi le passage à la photographie : « les peintures étaient peintes, les dessins dessinés. Qu'avais-je à faire ? Je cherchais un autre moyen. Avec la photographie, j'ai trouvé quelque chose de nouveau, un nouveau monde. » Il constyruit alors, lui-même son agrandisseur à partir d'appareils divers, de plaques de métal, de verre optique pour lunette, etc.
Le thème de ses photographies est quasi-exclusivement la représentation de femmes que Tichý aborde dans les rues de Kyjov ou à la piscine. Il photographie aussi Kyjov et fait des natures mortes. Pour économiser, il choisit pour format de pellicule photographique des films de 60 mm qu'il coupe en deux. Comme Jan Saudek, il retouche lui-même ses photos au crayon.
Il travaille comme un voyeur, dégainant son appareil caché sous son pull, au moment propice, prenant un cliché sans regarder au travers du viseur, se disant capable, par ce moyen, de « prendre une hirondelle en plein vol. » Cette méthode explique le style de Tichý, sous-exposé, peu net, à partir de négatifs abimés. Il explique : « j'avais une norme, tant de clichés par jour, tant tous les cinq ans. Et quand j'ai eu rempli mon plan, j'ai arrêté. » Il arrête ainsi de créer au début des années 1990.
Dans sa ville natale, il est considéré au mieux comme un « fada » et au pire comme un voyeur dont la photographie n'est que la façade à sa paraphilie. Son travail, découvert par Roman Buxbaum à la fin des années 1990, est rapidement reconnu en Europe : première exposition personnelle à la biennale de Séville de 2004, rétrospective personnelle à la Kunsthaus de Zurich en 2005, première exposition personnelle en Tchéquie en 2006, à Brno avec un concert du compositeur et interprète britannique Michael Nyman. Tichý a été exposé aux Rencontres photographiques d'Arles en 2005 où il reçoit le « prix découverte » de l'année. Une exposition a eu lieu au Centre Pompidou à Paris entre le 25 juin et le 22 septembre 2008.
Notes
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