- Michel Bellin
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Michel Bellin
Michel Bellin est un auteur français qui écrit et publie depuis une dizaine d’années.
Sommaire
Biographie
Né le 4 juillet 1947 à Annecy (Haute-Savoie), l'auteur y a d’abord vécu avant de venir s’installer en région parisienne en 2000. Il entendait lier le début du nouveau millénaire à un tournant décisif de sa vie (divorce et coming-out) et à une activité littéraire désormais prioritaire.
Après avoir quitté le ministère sacerdotal en 1978, tout en écrivant (piges dans un journal local), il s’est occupé de sa famille en exerçant diverses professions (doreur sur bois, encadreur, assistant maternel...).
Michel Bellin est membre aujourd'hui de l’Association des parents et futurs parents gays et lesbiens et de la Société des gens de lettres de France.
Inspiration
L'écriture de M. Bellin est très (trop ?) liée à son parcours et aux nombreuses bifurcations qu’il a successivement assumées : sacerdoce, rupture avec l’Église catholique, mariage, paternité (4 enfants), divorce, coming-out, athéisme postchrétien et militance homo…
Pour chaque nouvel ouvrage (12 livres publiés à ce jour), l’auteur tient à explorer un genre littéraire inédit : roman, nouvelles, aphorismes, théâtre, vrai-faux journal romanesque…
Son audience reste encore assez confidentielle et les critiques officiels ignorent ce trublion de l’édition sauf dans les médias gays où les recensions sont souvent élogieuses, que ce soit en France ou au Canada.
En France, 2 critiques dans Têtu (Marc Le Quilec), Pagaye Infos (critiques d'Éric Garnier in N°56, N°96), recension d'Yves Remillon dans Illico du 17/11/O6. Au Québec, recensions dans Fugue (2 papiers de Benoît Migneault), dans RG (critique de Richard Chartier en décembre 2006), dans Info-Culture Biz (recension d'Yves Gauthier du 23/09/08).
Style
Le style de Michel Bellin se caractérise par une grande maitrise (« une virtuosité dans le verbe qui confine à l'orgasme », dixit B. Migneault dans Fugues) qui n’évite pas toujours la préciosité voire un lyrisme ronflant. Volontiers provocateur (prédicateur !), adorant la facétie au risque de tomber parfois dans le calembour facile, souvent partial vis-à-vis des religions et de l’establishment abhorrés, l’auteur semble en fait toujours marqué et secrètement blessé par sa vocation brisée et les nombreuses déceptions infligées par l’institution catholique. Son dessein - qui vire à l'obsession égolâtrique selon certains de ses détracteurs : écrire sa vie et vivre son écriture.
Ses thèmes de prédilection demeurent la foi, l’incroyance, la sensualité gay, la liberté, la rébellion, les sortilèges de la musique, le temps qui passe, les affres de la séparation, du vieillissement, des amours impossibles…
Personnalité
Moraliste voire moralisateur, Michel Bellin est à la fois narcissique et généreux, hédoniste et indolent mais très battant dès qu’il s’agit de s’engager pour une cause qui lui semble juste et urgente (homoparentalité, clandestins sans papiers, antisarkozysme…).
Les quelques citations qui suivent - récurrentes dans son œuvre - illustrent la personnalité complexe de cet auteur hors-normes :
- « Pour une larme versée sur le Dieu que je perds, mille éclats de rire au fond de moi fêtent la divinité que j’accueille partout » (Marcel Jouhandeau).
- « J’ai engendré trois enfants, adopté un quatrième, accueilli deux ou trois autres… L’idéalisme chrétien m’a fait aimer au-dessus de mes moyens. Seul est dégrisé, je redeviens celui que je n’aurais jamais dû cesser d’être : un petit homme ordinaire, conquérant de l’inutile, disqualifié et piteux, homme-enfant immature, éternel prématuré dévoré de rêves et malhabile à vivre » (extrait de son recueil d’aphorismes Vous reprendrez bien un petit aphoricube ? à la lettre B comme Bilan).
- « Trois qualités sauvent et légitiment l’autobiographie : le travail stylistique, la portée universelle, le ferment subversif de sorte que le lecteur, devenu alter ego, soit séduit, impliqué, désaliéné » (idem).
- « J’ai toujours un compte à régler avec le christianisme qui stigmatise le corps, le sexe, le plaisir. Or, je veux dire : la sexualité entre mecs (en fait, ma vraie et seule sexualité, celle qui m’épanouit et me revitalise… comme on remet son portable en charge !), donc l’érotisme c’est bon, drôle, jouissif, varié, irrésistible, inoffensif… C’est ma nouvelle façon de « croire », croire à la vitalité et à la sacralité du corps. L’âme n’existe pas ou si peu… Seul le corps, les humeurs, les muscles, les odeurs, la peau. La peau c’est ce qu’on a de plus profond ! La peau aimante sur le parchemin de nos corps. Elle ne saurait mentir ! Ceci est mon corps… prenez et lisez » (extrait d’une interview accordée à l’association La Rive opposée en mars 2005).
- « Je ne me fais éditer que pour le plaisir égoïste de collectionner mes œuvres. Plus les lecteurs sont rares et chiches mes droits d'auteur, plus l'opus m'apparaît précieux » (extrait de son recueil d’aphorismes Vous reprendrez bien un petit aphoricube ? à la lettre B comme Best-seller).
- « En ces temps de déprime hexagonale, la pensée et la médication que je souhaite léguer à la postérité sont celles de mon maître Chamfort : « La plus perdue de toutes les journées est celle où l'on n'a pas ri. » - citation qu’il faut immédiatement et impérativement compléter par celle d’Henri Bergson « La seule cure contre la vanité, c'est le rire, et la seule faute qui soit risible, c'est la vanité » (dans une chronique du monde.fr parue le 06/06/2009).
Conclusions
Afin de ne pas se couper du réel, parallèlement à ses travaux d’écriture, Michel Bellin s’occupe aujourd’hui d’une personne amnésique ainsi que d’un enfant autiste auprès de qui il expérimente une méthode originale d’accompagnement (“pianothérapie”). Peut-être sa manière à lui de se sentir plus adulte et de rester fidèle à sa vocation en offrant aux plus vulnérables un peu de son attention.
« Si la terre tournait mieux, si les choses avaient été mieux conçues depuis le début, en un mot s’il y avait un Bon Dieu, on ne vivrait pas comme ça ! En fait, on commencerait d’abord par naître vieux pour devenir et rester ensuite d’éternels ados. Plus que l’enfance et son écœurant sirop, l’adolescence ébouriffée et ses herbes sauvages… Avec l’obsession de tout comprendre tout de suite, d’aimer pour toujours et de ne se renier jamais. L’adolescence pour l’insolence. Pour l’écart. La fragilité aussi… Ainsi sois-je ! » (dernières lignes de Impotens deus).
Dans une chronique parue récemment dans le quotidien en ligne du Monde (du 18/06/09), l'auteur explique à quelle occasion il a décidé de mettre un terme à son journal en ligne sur son site (de septembre 2006 à juin 2009) : « En fait, ce que je ne supporte plus, c'est cette mondialisation du zapping décervelé - lecture clip et fast book, psy show et box-office, virtuel Peace and Love et happening compassionnel - que je contribue... que je contribuais sans doute à accélérer par mes éruptions égotiques, mes indignations d'opérette et mes textes kleenex. Mais aujourd'hui, c'est fini : la bonne conscience à très haut débit, non merci ! Je vais essayer de sauver le réel en retroussant mes manches ».
Bibliographie
- J. l’apostat, fragments d’une errance, journal, post-face de Jacques Gaillot, Golias, 1996.
- Come-out, La Ravoire, 1998.
- Communions privées, nouvelles érotiques, H&O, 2002.
- Charme et splendeur des plantes d’intérieur, nouvelles érotiques, H&O, 2003 ; Gap, 2008 (nouvelle édition revue et augmentée).
- Le Premier Festin, nouvelles, ouvrage collectif, H&O, 2003.
- Le Messager, roman, H&O, 2003.
- Le Duo des ténèbres, théâtre, Alna, 2005.
- Raphaël ou le dernier été, théâtre, Alna, 2005.
- Don Quichotte de Montclairgeau, théâtre, Alna, 2006.
- Vous reprendrez bien un p’tit aphoricube ?, aphorismes illustrés par Romain Boussard, Gap, 2006.
- Ieschoua mon amour, récit, Gap, 2007 (livre distribué par l’auteur).
- Impotens deus, de l’angélisme chrétien à l’homophobie vaticane, mélanges pamphlétaires, Alna, 2006 ; L’Harmattan, 2008 (version revue et complétée).
- Cet été plein de fleurs, journal romanesque (1919-1920), L’Harmattan, 2009.
- Émois, émois, émois…, chroniques hypertrophiques, préface de Pierre Weill. Florilège de textes parus sur le blog de l’auteur et sur le site du quotidien Le Monde (parution à l’automne 2009)
Lien externe
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