Medjugordje

Medjugordje

Apparitions mariales de Međugorje

Église de Međugorje

Međugorje ou Medjugorje (prononciation /ˈmɛdʑu.ɡɔːrjɛ/ selon l'API ou /méh’-djou-gor-yéh/) est une paroisse catholique de la municipalité de Čitluk en Bosnie-Herzégovine. C'est un lieu de pèlerinage important qui revendique plusieurs millions de pélerins depuis 20 ans[1](Lourdes en reçoit 6 millions par an selon le secrétariat général des sanctuaires[2]) ; Marie de Nazareth y apparaîtrait à six Croates d'Herzégovine depuis le 24 juin 1981[3]. Ces apparitions ne sont pas reconnues par l'Église catholique. Elles auraient lieu quotidiennement selon trois des voyant(e)s.

L'évêché de Mostar, dont dépend la paroisse de Medjugorje, a interdit en juin 2009 que ce lieu soit qualifié de « sanctuaire ». Les relations sont de plus en plus difficiles entre l'évêché, seule autorité valable dans la hiérarchie catholique, et l'ordre des Franciscains, qui organise une grande partie des pèlerinages[4]. Les autorités diocésaines interdisent notamment aux Franciscains de diffuser les messages des prétendues visions et de les commenter.

Sommaire

Histoire des apparitions

L'histoire des apparitions a commencé en 1981. A l'époque, la Yougoslavie était encore sous régime communiste athée, et Međugorje n'était que la réunion de quelques hameaux qui vivaient essentiellement du tabac, de la vigne, et de l'élevage.

Quelque temps avant le début des événements, l'évêque de Mostar avait voulu reprendre cette paroisse aux franciscains pour en faire une paroisse diocésaine. Les franciscains refusèrent et entrèrent en conflit avec leur évêque.

Le mercredi 24 juin 1981, Ivanka Ivanković (née le 21 juin 1966), Mirjana Dragičević (née le 18 mars 1965), Vicka Ivanković (née le 3 septembre 1964), Marija Pavlović (née le 1er avril 1965), Ivan Dragičević (né le 25 mai 1965) et Jakov Čolo (né le 6 mars 1971), partis sur la route de Bijakovici à Cilici, déclarèrent avoir aperçu sur la colline du Podbrdo une silhouette blanche et silencieuse.

Après avoir entendu le récit, et d'abord suspicieux, le père Jozo Zovko, curé de la paroisse, croira relativement vite à l'authenticité de ces apparitions. Dans le contexte politique de l'époque, cette histoire n'est pas prise à la légère par le pouvoir communiste. Le Père Jozo est arrêté et condamné à trois ans de prisons. Il est relâché un an et demi après. Mais, très vite, des pèlerins commencent à affluer du monde entier. Des scientifiques (comme le cancérologue français Henri Joyeux) et des théologiens (comme le Père René Laurentin, spécialiste en mariologie) s'intéressent au phénomène[5],[6] et finalement le pouvoir relâche la pression.

Pendant la guerre de Bosnie seul ce petit village aurait été épargné par les bombes [7]. Ce qui a été interprété comme un effet des manifestations de Marie.

Position de l'Eglise catholique

Église de Međugorje et les stations du Rosaire.

L'actuel évêque du lieu, Monseigneur Ratko Perić, à l'instar de son prédécesseur, est sceptique face aux phénomènes de Međugorje[8].

Par ailleurs le 10 avril 1991, la Conférence des évêques de l'ex-Yougoslavie a rendu un rapport dans lequel elle conclut à un non-constat de supernaturalité.

Selon la réponse donnée en 1998 par la Congrégation pour la doctrine de la foi, présidée à l'époque par le cardinal Joseph Ratzinger, les pèlerinages officiels, notamment diocésains, ne sont pas autorisés, mais les pèlerinages privés encadrés par des prêtres sont permis, à condition qu’ils ne soient pas considérés comme une authentification d’événements en cours qui demandent un examen par l’Église.

Une commission conjointe au Vatican et à la conférence épiscopale de Bosnie-Herzégovine devrait être constituée à la rentrée 2006 pour étudier à nouveau le dossier [réf. nécessaire]. Benoît XVI a autorisé le Père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale, à organiser en juillet 2007 un séminaire destiné aux prêtres du monde entier. Au dernier moment, le père Cantalamessa a préféré annuler sa participation à la retraite qu'il devait prêcher à Međugorje. Sa venue n'était pas souhaitée par l'évêque du lieu [9].

Éléments du dossier

Les messages de 1981 à 1983

La paroisse de Međugorje est administrée par les franciscains, historiquement influents dans cette région à majorité musulmane. Quelque temps avant les apparitions, l'évêque du lieu voulait reprendre cette paroisse aux franciscains pour en faire une paroisse diocésaine. Suit un refus des franciscains qui sont alors entrés en conflit ouvert avec leur évêque. Mais ce point reste difficile à déterminer car jusqu'en 1984 il n'existe pas de compilation exhaustive des messages de la Gospa. De même, c'est entre 1981 et 1983 que l'apparition aurait dit aux voyants que c'était la dernière fois qu'elle apparaissait sur la terre. À partir de 1984 les messages délivrés à Međugorje ont été compilés.

Les apparitions ne seraient pas attachées au lieu mais à la personne des voyants. Ces derniers déclarent qu'ils voient où qu'ils se trouvent sur la planète.

Un grand signe attendu

Au début des apparitions, les « voyants » ainsi que quelques résidents locaux affirment que de nombreux signes ont été vus par les habitants de Međugorje et les pèlerins. Le mot paix (mir en croate) se serait dessiné en lettres de feu dans le ciel. La grande Croix située au sommet du mont Križevac aurait disparue ou tourné sur elle-même. Elle aurait même disparu provisoirement et Marie de Nazareth serait apparue à sa place. Des boules lumineuses se seraient détachées du lieu de la première apparition (colline de Podbrdo). Le soleil aurait dansé. Selon certains, ces signes seraient de petits signes avant-coureurs d'un grand signe à venir[10] . Les critiques mettent en avant que l'apparition se serait plusieurs fois contredite sur la date du grand signe annoncé. ceci serait toutefois difficile à confirmer ou infirmer dans la mesure où il n'y a pas de compilation exhaustive des messages donnés de 1981 à 1983. Reste que, d'après un message du 4 septembre 1981, le signe devrait être donné à la fin des Apparitions.

Longévité du phénomène

Le phénomène dure depuis 26 ans. Pour certains, cette longévité serait suspecte car exceptionnelle. Mais une telle longévité s'est déjà produite : notamment au XVIIe siècle en France à Notre-Dame du Laus quand Marie est apparue à Benoîte Rencurel pendant 54 ans, apparitions reconnues officiellement par l'Église catholique le 4 mai 2008[11].

Contenu des messages

Les messages tels qu'ils sont connus et compilés depuis 1984 ont pour thèmes principaux :

Bibliographie

  • Međugorje, récit et message des apparitions par le Père René Laurentin, Editions ŒIL, Paris, 1986.
  • Međugorje: que dit l'Eglise ?, par Sœur Emmanuel et Denis Nolan, chez Ephèse diffusion, 1995.
  • Međugorje, le triomphe du cœur, les années 90, par Sœur Emmanuel aux Editions des Béatitudes, 1996.
  • Enquête sur les Apparitions de la Vierge, Yves Chiron, J'ai lu, 1998.
  • Je vois la Vierge, Vicka interviewée par le Père Janko Bubalo, chez Editions L'Œil F-X de Guibert, 1999.
  • Međugorje ou la fabrication du surnaturel, par Joachim Bouflet, Editions Salvator, 1999.
  • Paroles du Ciel par Cyrille Auboyneau, aux Editions des Béatitudes, 2000.
  • Les guerres de la vierge : une anthropologie des apparitions, Elisabeth Claverie, Gallimard, 2003.
  • Les voyants de Međugorje : au banc d'essai de la science, film de Michael Mayr réalisé par Martin Auer, 2005.
  • Međugorje: è tutto falso, par Marco Corvaglia, Anteprima, 2007 (en italien).

Liens externes

Notes et références

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