- Maât
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Maât Divinité égyptienne Nom en hiéroglyphes
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Translittération unicode Mȝˁ.t Représentation Femme, en général assise sur ses talons, mais ayant, dans tous les cas, la tête surmontée d'une plume. Couleur ocre jaune modifier Maât est, dans la mythologie égyptienne, la déesse de l'ordre, de l'équilibre du monde, de l'équité, de la paix, de la vérité et de la justice. Elle est l'antithèse de l'isfet (le chaos, l'injustice, le désordre social, …).
Sommaire
Maât, la Déesse
Maât est une entité symbolisant la norme universelle : l'équilibre établi par le Créateur, la justice qui permet d'agir selon le droit, l'ordre qui fait conformer les actes de chacun aux lois, la vérité, la droiture et la confiance.
Maât est toujours anthropomorphe, comme la plupart des concepts abstraits personnifiés : c'est une femme, en général assise sur ses talons, ou debout. Elle est la plupart du temps vêtue de la longue robe collante des déesses et porte leurs bijoux habituels. Maât confère aux autres dieux certaines de ses qualités, mais ne leur prête pas son aspect et ne prend pas non plus l'apparence d'autres divinités. Son attribut est la plume-nom (la même est portée par Shou). Elle tient souvent le signe de vie. L'élément de Maât est l'Air et la couleur de sa peau est ocre jaune.
Au-delà de cette première approche, le concept est un peu plus complexe. Maât est d'abord de dimension divine : elle est la mère de Rê dont elle est aussi la fille et l'épouse, elle est aussi la sœur mystique de pharaon, elle assure l'équilibre cosmique et c'est donc grâce à elle que le monde fonctionne de façon harmonieuse. Elle est également la lumière que Rê apporte au monde.
De ce fait, elle est fondamentalement liée à l'institution pharaonique, le premier devoir de pharaon étant de faire respecter la loi de Maât dans toute l'Égypte. C’est pourquoi, sur les murs des temples, pharaon est représenté faisant l'offrande de Maât à une divinité : c’est dire que, dans ses actes, il se conforme aux exigences de la déesse. Ainsi, lorsque Séthi Ier, dans le temple d'Abydos, offre Maât aux dieux principaux, sous forme d'une statuette de la déesse, il leur démontre sa compétence ; en retour, les dieux lui procurent vie et domination (Osiris) et force victorieuse (Horus).
La mission de pharaon relève de Maât : « in maât » (amener Maât, organiser le pays et assurer son unité), « der isfet » (repousser Isfet, notamment repousser les ennemis) ; la célèbre palette de Narmer transcrit cette double mission. On peut évoquer aussi l'hymne solaire du Moyen Empire :
« Ré a installé le souverain sur la terre des vivants à jamais et à toute éternité de sorte qu'il juge les hommes et anéantisse Isfet. »
— B. Menu
Précisément, et c'est sa seconde dimension, terrestre celle-là, Maât est aussi l'expression sociale et juridique de l'ordre établi et le symbole de la justice et de l'équité. Dans les faits, c'est le rôle du vizir, qui porte le titre de « Prophète de Maât », que de rendre la justice au nom de la déesse et donc de pharaon qui l'incarne :
« Pratique la justice et tu dureras sur terre.
Apaise celui qui pleure ; n'opprime pas la veuve ;
Ne chasse point un homme de la propriété de son père ;
Ne porte point atteinte aux grands dans leur possession ;
Garde-toi de punir injustement. »Dans la pesée de l'âme, Maât, aussi légère qu'une plume, est le contrepoids du cœur qui doit être aussi léger qu'elle pour que le ka, l'âme du défunt, puisse accéder au monde des bienheureux. Elle est représentée par une femme coiffée de la plume d'autruche ou simplement par cette plume elle-même.
À une époque plus tardive, « maât » signifie également la vérité ou la connaissance juste de soi.
La loi de Maât
La loi de Maât peut être retrouvée dans le chapitre 125 du livre des morts des Anciens Égyptiens, aussi appelée les « 42 lois de Maât », la « déclaration d'innocence » ou les « confessions négatives ».
Bibliographie
- Ouvrages cités dans le texte
- Bernadette Menu, Maât, l'ordre juste du monde, Michalon, 2005
- François Daumas, La civilisation de l'Égypte pharaonique, Arthaud, 1965
- Autres ouvrages
- Jan Assmann, Maât, l'Égypte pharaonique et l'idée de justice sociale, Paris, Julliard, 1989 (épuisé) (réimpr. Maison de vie, Paris, 1999) (ISBN 2-909816-34-6) [présentation en ligne]
- Anne Mancini, Maât, la philosophie de la justice de l'Ancienne Égypte, Buenos Books International, 2007 (ISBN 978-2-915495-29-4) [présentation en ligne]
Liens externes
- Liste des 42 principes de la Maât (confessions négatives)
Catégories :- Divinité égyptienne
- Divinité de la justice
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