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Master (France)
Le master est distinct du mastère spécialisé et du MSc accrédités par la Conférence des grandes écoles, ainsi que du magistère.
Dans l’enseignement supérieur français, le terme master fait référence à deux notions distinctes : le grade de master qui est l’un des quatre grades de l’enseignement supérieur français et qui sanctionne diverses formations durant cinq années après le baccalauréat ; et le diplôme national de master qui est un diplôme - généralement universitaire - obtenu après 2 ans d’études après la licence.
Grades universitaires français - Doctorat
- Master
- Licence
- Baccalauréat
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Historique
- Créée en 1966, la maîtrise était délivrée en un an après la licence. Les étudiants s’orientaient alors soit vers un diplôme d'études approfondies (DEA, créé en 1964 en sciences et 1974 pour les autres disciplines, préparant à la recherche) soit vers un diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS, créé en 1979, préparant à l’insertion professionnelle).
- En 1999, il est créé un grade nommé « mastaire ». Puis en 2002, avec la réforme LMD, ce grade est renommé « master » par Jack Lang[1]. La même année, le diplôme national de master est créé, remplaçant le DEA et le DESS. Quant à la maîtrise, elle existe toujours formellement, sous la forme d’un diplôme intermédiaire.
Le grade de master
Le grade de master a été introduit en France en 1999 sous le nom de mastaire[2] par Claude Allègre en s'ajoutant au trois autres grades préexistant créés sous leur forme moderne par Napoléon (baccalauréat, la licence et le doctorat) entre la licence et le doctorat. Sa création s'inscrit dans le cadre de la construction d'un « espace européen de l'enseignement supérieur » suite à la déclaration de Bologne du 19 juin 1999.[3]. Elle s'inspire de la proposition de « nouvelle maîtrise » faite dans le rapport Pour un modèle européen d'enseignement supérieur (dit Rapport Attali) de 1998[4]. Son but est de « de rassembler sous une appellation unique un ensemble de diplômes et de titres, de niveau comparable, délivrés au nom de l'Etat et bénéficiant de sa garantie ». Son positionnement a été réaffirmé en 2002 par Jack Lang, qui modifia son orthographe en « master », lors de la création du diplôme de master[5],[6]. Depuis 2007 (Loi relative aux libertés et responsabilités des universités), le deuxième cycle de l’enseignement supérieur correspond par définition aux études post-licence menant au master.[7]. Le deuxième cycle associe formation générale et formation professionnelle. Il doit permettre aux étudiants de compléter leurs connaissances, d’approfondir leur culture et doit les initier à la recherche scientifique correspondante[8].
Le grade de master est conféré par l’État au titulaire d’un diplôme dont la liste actuelle est la suivante :
- diplôme national de master (voir paragraphe suivant)[2],
- diplôme d'études approfondies[2],
- diplôme d'études supérieures spécialisées[2],
- diplôme d’ingénieur[2],
- diplôme de fin d’études délivré par un des instituts d’études politiques[2],
- diplôme d’État d’architecte[9],
- diplôme de fin d’études de certaines écoles supérieures de commerce[10],
- diplôme de deuxième cycle de l’École du Louvre[11],
- diplôme de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr[12],
- diplôme d’études fondamentales vétérinaires[13],
- diplôme de restaurateur du patrimoine[14],
- diplômes propres de l’université Paris-Dauphine[15].
Le diplôme de master
Objectifs
Le diplôme national de master a été créé par le décret 2002-603[16] et l'arrêté du 25 avril 2002[17] sous le ministère de Jack Lang. Les objectifs du diplôme de master sont d'abord ceux du grade correspondant (voir plus haut).
La formation dispensée en vue du diplôme national de master comprend des enseignements théoriques, méthodologiques et appliqués et, lorsqu'elle l'exige, un ou plusieurs stages. Elle comprend également une initiation à la recherche et, notamment, la rédaction d'un mémoire ou d'autres travaux d'études personnels. Le diplôme de master ne peut être délivré qu'après validation de l'aptitude à maîtriser au moins une langue vivante étrangère. Les parcours types de formation doivent comprendre des enseignements permettant aux étudiants d'acquérir cette aptitude.
Les enseignement menant au diplôme national de master comprennent deux voies :
- une voie à finalité professionnelle débouchant sur un master professionnel ;
- une voie à finalité recherche débouchant sur un master recherche[18].
Organisation
Le diplôme de master sanctionne un niveau correspondant à l’obtention de 120 crédits européens au-delà du grade de licence[19]. D’après le principe sur lequel repose le système européen de transfert et d'accumulation de crédits selon lequel le travail à fournir par un étudiant à plein temps pendant une année universitaire correspond à 60 crédits[20], la préparation du master dure deux années universitaires (ou quatre semestres) après l’obtention de la licence, cette durée n’est cependant pas explicitement énoncée par les textes réglementaires.
Le diplôme de master porte une dénomination nationale arrêtée par le ministre chargé de l’enseignement supérieur précisant, d’une part, sa finalité, d’autre part, le domaine de formation concerné. Comme le note le comité de suivi du master, «l’usage et les circulaires de la direction de l'enseignement supérieur ont conduit à introduire des formulations complémentaires comme celles de mention (mot utilisé dans l’arrêté sur les licences) ou de spécialité. La notion de parcours, quant à elle, est définie dans le décret du 8 avril [2002].» La circulaire de la direction de l’enseignement supérieur du 8 décembre 2006 stipule à ce sujet que « dans le corps du diplôme, pour la licence et le master, est mentionnée la dénomination précise du domaine telle qu’elle résulte des arrêtés d'habilitation, lequel est suivi de l’indication de la mention et le cas échéant de la spécialité lorsque celle-ci est expressément prévue par les arrêtés d’habilitation. Lorsqu’un master a été habilité avec l’indication d’une finalité recherche ou professionnelle, celle-ci doit figurer sur le diplôme. »
Dans le cadre de l’application nationale de la construction de l’Espace européen de l'enseignement supérieur (décret 2002-482), les formations préparant à un master sont organisées sous la forme de « parcours types », ensembles cohérents d’unités d’enseignement. Chaque « unité d'enseignement » a une valeur définie en « crédits européens, au niveau master ».
La création des parcours de formation menant aux masters s’est souvent faite à partir des enseignements préexistants menant aux maîtrises et aux diplômes d’études approfondies. Pour cette raison, l’intitulé des mentions des masters sont souvent identiques aux intitulés des maîtrises préexistantes et les parcours type de deuxième année de master ont repris les enseignements et les intitulés de diplôme d’études approfondies (pour la voie recherche) et de diplôme d’études supérieures spécialisées (pour la voie professionnelle). L’intitulé des parcours n’apparait cependant pas sur les diplômes.
Contrairement à la licence, la possibilité de seconde session d’examen, de compensation ou de redoublement n’est pas mentionnée dans le texte réglementaire.
Le contenu des enseignements, les modalités de contrôle de connaissance, d’entrée et de progression sont définies par chaque université puis soumis à habilitation auprès du ministère chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Pour être inscrits dans les formations conduisant au diplôme de master, les étudiants doivent :
- posséder un diplôme national conférant le grade de licence dans un domaine compatible avec celui du diplôme national de master ; ou
- passer une procédure de validation des acquis.
Dans les EPSCP
Le diplôme de master a vocation à être délivre par les établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP). Il peut également faire l’objet d’une co-habilitation entre un EPSCP et un autre établissement public d’enseignement supérieur[21]. Cent trente masters sont ainsi délivrés par une université et une école[22].
Dans les universités
Dans une université, l’accès de l’étudiant titulaire de la licence, dans le même domaine, est de droit pour la première année[23] (dite en abrégé « M1 » ). Celle-ci peut être sanctionnée par le diplôme intermédiaire de la maîtrise[24].
L’admission en 2e année (dite « M2 ») débouchant sur le diplôme national de master, est prononcée par le chef d’établissement sur proposition du responsable de la formation[23].
La circulaire de novembre 2002 rappelle que : «la mise en œuvre du master n'a pas modifié les règles de sélection, ni dans un sens, ni dans l'autre. Lorsqu'un programme master intègre en son sein un parcours sélectif, la sélection s'opère de la même façon qu'auparavant : pour un parcours de type MST, MSG, MIAGE, IUP dès l'entrée en master ; pour un parcours de type DEA dès la différenciation en master recherche ; pour un parcours de type DESS dès la différenciation en master professionnel. Bien entendu, cette organisation doit prendre en compte et favoriser les mobilités étudiantes. »
Le quatrième et dernier semestre est souvent l'occasion d'un stage en entreprise ou en laboratoire de recherche, donnant lieu à la rédaction d'un mémoire.
En dehors des EPSCP
Le diplôme peut être délivré par d’autres établissements, à condition qu’ils proposent déjà un diplôme ayant le grade de master[25].
Ainsi, le master sciences et technologies peut être délivré par des établissements délivrant le diplôme d’ingénieur comme :
- Centre international d'études supérieures en sciences agronomiques,
- École des mines de Nantes,
- Institut des sciences et technologies de Paris,
- Télécom Bretagne,
- Institut supérieur des sciences agronomiques, agroalimentaires, horticoles et du paysage,
- École nationale supérieure d'ingénieurs de Bourges et École nationale supérieure de chimie de Clermont-Ferrand,
- Centre international d'études supérieures en sciences agronomiques et École nationale d'ingénieurs des travaux agricoles de Bordeaux,
- Centre international d'études supérieures en sciences agronomiques et École nationale du génie rural, des eaux et des forêts,
- Centre international d'études supérieures en sciences agronomiques et Institut supérieur des sciences agronomiques, agroalimentaires, horticoles et du paysage[26].
Notes et références
- ↑ Décret n° 2002-480 du 8 avril 2002 modifiant le décret n° 99-747 du 30 août 1999 relatif à la création du grade de mastaire et le décret n° 2001-295 du 4 avril 2001 portant création de la commission d’évaluation des formations et diplômes de gestion (lire sur légifrance)
- ↑ a , b , c , d , e et f Décret n°99-747 du 30 août 1999 relatif à la création du grade de master (lire sur Légifrance)
- ↑ Rapport au Premier ministre relatif au décret no 99-747 du 30 août 1999 relatif à la création du grade de mastaire [1]
- ↑ « a) La Nouvelle Maîtrise (Bac + 5) La Nouvelle Maîtrise sera accessible sans sélection à tout étudiant ayant obtenu une licence. Elle aura deux vocations bien distinctes : préparer son titulaire à accéder à des fonctions de responsabilité dans le secteur privé ou public, ou l'aider à devenir enseignant et chercheur, et donc à s'engager en formation doctorale. Elle ne sera pas la pure et simple continuation des études du premier niveau, mais elle constituera une période de spécialisation plus marquée par l'approfondissement d'un champ disciplinaire, voire de plusieurs étroitement liés, déjà abordés en cycle de licence. Certaines Nouvelles Maîtrises seront très liées à la recherche, d'autres conduiront à des études à l'orientation professionnelle plus marquée. Elles pourront, le cas échéant, être abordées après un passage de quelques années dans le monde du travail. Certaines pourront même poser comme condition à l'admission l'obligation d'avoir passé préalablement quelques années dans une entreprise. La Nouvelle Maîtrise sera préparée en deux ans (six mois d'études, six mois de stage et un an de recherche ou d'études complémentaire). Les stages pourront être divisés en plusieurs périodes. Ils ne seront pas nécessairement accomplis dans une entreprise mais aussi dans un centre de recherche. Le stage doit être une formation et non un apprentissage. Les entreprises devront assurer l'encadrement pédagogique d'étudiants dont elles seront ultérieurement les principales bénéficiaires. Comme on ne peut sans doute espérer plus qu'un doublement du nombre des stages d'ingénieurs, tels qu'ils se pratiquent à l'heure actuelle, il faudra donc vraisemblablement concevoir pour les maîtrises de ces champs disciplinaires des stages de types nouveaux, s'apparentant par exemple aux formules pratiquées aujourd'hui dans quelques grandes écoles de commerce. Certains cursus ne les exigeront pas. La deuxième année sera consacrée soit à la recherche, soit à une formation complémentaire dans des matières décisives pour l'insertion dans une entreprise mais étrangères à la spécialisation originelle de l'étudiant (par exemple le droit ou la comptabilité pour des étudiants scientifiques). Un cursus particulier de Nouvelle Maîtrise sera réservé aux étudiants se destinant à l'enseignement dans le secondaire et désireux, à cette fin, de préparer le concours d'agrégation dans les mêmes conditions qu'aujourd'hui : les deux ans de leur Nouvelle Maîtrise se répartiront en un an de recherche (sur le modèle actuel des maîtrises en lettres ou en sciences humaines) et un an de préparation proprement dite du concours.»
- ↑ Décret n° 2002-481 du 8 avril 2002 relatif aux grades et titres universitaires et aux diplômes nationaux (lire sur Légifrance)
- ↑ Décret n° 2002-482 du 8 avril 2002 portant application au système français d'enseignement supérieur de la construction de l'Espace européen de l'enseignement supérieur (lire sur Légifrance)
- ↑ Article L612-1 du code de l’éducation (lire sur Légifrance)
- ↑ Article L612-5 du code de l’éducation (lire sur Légifrance))
- ↑ Décret n° 2005-734 du 30 juin 2005 relatif aux études d’architecture (lire sur Légifrance)
- ↑ voir les références de École supérieure de commerce en France
- ↑ Arrêté du 17 octobre 2006 relatif à l’attribution du grade de master aux titulaires du diplôme de deuxième cycle de l’École du Louvre, (lire sur Légifrance)
- ↑ Arrêté du 22 février 2006 relatif à l’attribution du grade de master aux officiers diplômés de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (lire sur Légifrance)
- ↑ Arrêté du 20 avril 2007 relatif aux études vétérinaires (Lire sur Légifrance)
- ↑ Arrêté du 26 décembre 2005 relatif à l'attribution du grade de master aux titulaires du diplôme de restaurateur du patrimoine (lire sur Légifrance)
- ↑ Décret n°2009-1131 du 17 septembre 2009 modifiant le décret n°99-747 du 30 août 1999 relatif au grade de master (lire sur Légifrance)
- ↑ Décret n° 2002-603 du 25 avril 2002 modifiant le décret n° 84-573 du 5 juillet 1984 relatif aux diplômes nationaux de l'enseignement supérieur
- ↑ Arrêté du 25 avril 2002 relatif au diplôme national de master
- ↑ Arrêté du 25 avril 2002 relatif au diplôme national de master, Article 2
- ↑ Arrêté du 25 avril 2002 relatif au diplôme national de master, Article 3
- ↑ [2]
- ↑ Arrêté du 25 avril 2002 relatif au diplôme national de master, Article 7
- ↑ Universités-grandes écoles : la saison des alliances, educpros.fr
- ↑ a et b Arrêté du 25 avril 2002 relatif au diplôme national de master, Article 11
- ↑ Arrêté du 25 avril 2002 relatif au diplôme national de master, Article 9
- ↑ Arrêté du 25 avril 2002 relatif au diplôme national de master, Article 15
- ↑ Arrêté du 9 juin 2009 portant habilitation à délivrer des masters dans les établissements habilités à délivrer le diplôme d'ingénieur
Annexes
Articles connexes
- Études en France, Études supérieures en France
- Liste des diplômes en France
- Universités en France
- Liste des universités françaises
- Réforme LMD
- Processus de Bologne
- Système européen de transfert et d'accumulation de crédits (ECTS)
- Master (International)
- Magistère
Liens externes
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