- Masculinisme
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On appelle parfois masculinisme un ensemble de revendications qui serait l'équivalent masculin du féminisme. Le terme hominisme en est un quasi-synonyme. Terme absent de la plupart des dictionnaires[1], une exception notable étant le Grand dictionnaire terminologique[2], le masculinisme chercherait à promouvoir les droits des hommes et leurs intérêts dans la société civile. Le terme masculisme est très rarement employé, bien qu'il semble être en théorie le plus adéquat.
Sommaire
Origines du terme
Le terme masculinisme fut cité en tant que contrepartie de "féminisme" dans la première partie du 20ème siècle[3].
La philosophe féministe Michèle Le Dœuff dans son livre de 1989 "L’étude et le rouet"[4] reprend le terme en affirmant l'avoir forgé. Elle y écrit : «Pour nommer ce particularisme, qui non seulement n’envisage que l’histoire ou la vie sociale des hommes, mais encore double cette limitation d’une affirmation (il n’y a qu’eux qui comptent et leur point de vue), j’ai forgé le terme de masculinisme.»
Cela expliquerait, entre autres, que la quasi-totalité des militants paternels ou des "droits des hommes" se refusent à l'endosser, le considérant comme inadapté voire caricatural.
La majorité des organisations s'intéressant spécifiquement à la condition masculine sont axées sur le droit des pères. Cependant, plusieurs de ses organisations se sont réunis quelques fois lors d'un congrès annuel francophone appelé "Paroles d'Hommes", qui porte sur la condition masculine dans sa globalité.
Dénonciations et revendications
Le masculinisme entend dénoncer un certain nombre d’éléments des sociétés occidentales modernes, que le mouvement estime être discriminatoires envers les hommes :
- Une législation et une application des lois discriminatoires[réf. nécessaire]. Pour les masculinistes, il existe une application des lois plus sévère à l'égard des hommes qui à délit égal seraient condamnés à des peines de prisons plus longues que les femmes, et plus souvent à des peines de prison ferme. À titre d'exemple les masculinistes demandent[réf. nécessaire] une législation beaucoup plus sévère vis-à-vis des fausses accusations, une neutralité des personnels judiciaires et policiers notamment dans les affaires de violence sexuelle, la prise en compte des hommes victimes de violence par des femmes en tant que victimes à part entière et une application plus ferme de la notion de présomption d'innocence.
- Une négligence de la part de la société vis-à-vis de la sécurité physique, matérielle, émotionnelle et morale des hommes[réf. nécessaire]. Le suicide masculin, les violences subies par les hommes, les problèmes de santé, ceux liés aux conditions de travail, aux conditions d'extrême pauvreté, la représentation souvent jugée négative[réf. nécessaire], voire humiliante des hommes dans les médias, sont autant de thématiques masculinistes.
- Un conditionnement dont sont victimes les hommes. Pour le masculinisme, certains hommes sont éduqués dans le but d'en faire des pourvoyeurs, des protecteurs (Galanterie) . Certains garçons sont depuis l'enfance élevés à prendre des risques, à être plus violents, à être considérés comme sacrifiables, à être prêts à risquer leur vie dans le but de protéger les autres. Cet aspect est également dénoncé par les féministes.
- Un rôle étriqué accordé aux pères dans la société. Pour les masculinistes, lors des divorces, la garde des enfants est trop systématiquement accordée aux mères, alors que les deux parents sont également importants pour le développement d'un enfant. De même certains masculinistes posent la question sur les droits liés à l'enfantement : la création d'une procédure administrative qui libérerait les hommes des obligations liées à un enfant conçu contre leur volonté (par exemple par une femme qui prétendrait faussement être sous contraception) ou un enfant simplement non désiré (par exemple lors de l'inefficacité d'un moyen de contraception), le développement d'une « pilule pour hommes », la gratuité de tests ADN pour déceler les éventuelles fraudes parentales, etc.
- Les difficultés qui seraient artificiellement créées pour les garçons par le système éducatif actuel au niveau des résultats scolaires[réf. nécessaire]. Les masculinistes dénoncent un manque d'intérêt vis-à-vis de ces problèmes, de la nécessité d'aides spécifiques et les difficultés rencontrées dans un milieu « hautement féminisé » qui serait de plus, particulièrement chez les plus jeunes, hostile aux garçons.
- La société serait devenue matriarcale et, de là, aurait tendance à stigmatiser les hommes[réf. nécessaire].
Oppositions au masculisme
Pour certains mouvements féministes[Qui ?], le masculinisme vise à défendre des privilèges masculins dans la société, au détriment des droits des femmes[5].
Voir aussi
Bibliographie
- Homme et fier de l'être. Yvon Dallaire. Option Santé, 2001
- La cause des hommes. Patrick Guillot. Option Santé, 2004 (en France : Viamédias)
- La misandrie. Histoire et actualité du sexisme anti-hommes. Patrick Guillot. GES, 2010
- La femme est-elle vraiment l'avenir de l'homme ? John Goetelen. Marco Pietteur, 2006
- La nécessaire compréhension entre les sexes, Paul-Edmond Lalancette, Québec, 2008.
- L'homme battu. Sophie Torrent. Option Santé, 2001
- The Legal Subjection of Men Ernest Belfort Bax, 1908
- The Fraud of Feminism Ernest Belfort Bax, 1914
- The Myth of the Monstrous Male and Other Feminist Fallacies John Gordon, Playboy Press, New York, 1982
- The Myth of Male Power: Why Men Are the Disposable Sex Warren Farrell, Simon & Schuster, New York, 1993
- Not Guilty: The Case in Defense of Men David Thomas, William Morrow and Co., Inc., New York, 1993
- Spreading Misandry: The Teaching of Contempt for Men in Popular Culture Paul Nathanson and Katherine K. Young, McGill-Queen's University Press, Montreal, 2001
- If Men Have All the Power How Come Women Make the Rules? Jack Kammer
- The Masculine Mystique Andrew Kimbrell
Filmographie
- In Nomine Patris - Documentaire de Myriam Tonelotto et de Marc Hansmann. La bascule, (France - Allemagne, 2005, 52 min)
- Drames de la séparation - Quand le père devient l’ennemi - Documentaire de Claudia Déjà (Allemagne, 2004, 52 min)
Articles connexes
- Hominisme
- Antiféminisme
- Sexisme
- Misandrie
- Féminisme
- Syndrome d'aliénation parentale
- Violence conjugale
Notes et références
- « présence chez la femme de caractères sexuels secondaires masculins. » Ainsi le Tlfi définit le masculinisme comme
- Entrée « Masculinisme » sur Grand dictionnaire terminologique, OQLF
- masculinism, n, Oxford English Dictionary Online, Oxford University Press. Consulté le 2010-11-10
- Michèle Le Dœuff, "L’étude et le rouet", vol.1, 15. Seuil, 1989.
- La stratégie masculiniste, une offensive contre le féminisme » Pierrette Bouchard, «
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