- Mark David Chapman
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Mark David Chapman Naissance 10 mai 1955
Fort Worth, États-UnisNationalité Américaine Mark David Chapman, né le 10 mai 1955 à Fort Worth, Américain originaire du Texas, a assassiné John Lennon le soir du 8 décembre 1980 à New York. Il était 22 h 52 lorsque Lennon s'est écroulé devant sa résidence, le Dakota Building au coin de la 72e rue, près de Central Park, tué de quatre balles de revolver.
Sommaire
Biographie
Assassinat de John Lennon
Article détaillé : Assassinat de John Lennon.Vers 17 h le 8 décembre 1980, alors que Lennon et Ono marchent jusqu’à leur limousine, plusieurs fans s’approchent pour leur demander un autographe, ce à quoi ils sont habitués[1]. Parmi eux se trouve Chapman[2]. Chapman, un agent de sécurité originaire d’Honolulu (Hawaï) et âgé de 25 ans, était venu une première fois à New York, en octobre, pour tuer Lennon, mais il avait changé d'avis et était rentré chez lui[3]. Il tend silencieusement à Lennon un exemplaire de son album Double Fantasy, et le musicien le lui dédicace[2]. Après l’avoir signé, Lennon lui demande poliment : « C’est tout ce que vous désirez ? », et Chapman répond d’un signe de tête affirmatif. La scène est immortalisée par un photographe fan de Lennon, Paul Goresh, qui prend une photo de la rencontre[4],[5]. Certains prétendent que, surpris par la gentillesse de Lennon qui lui demanda à deux reprises s'il ne désirait pas autre chose, Chapman qui était venu à cette heure dans l'idée de tuer Lennon renonça face à la générosité du musicien. Chapman attend alors près de son domicile vers 22 h.
Entre temps, Lennon et Ono sont au studio Record Plant, John décide de poursuivre la session afin de débuter l'enregistrement définitif des morceaux. Mais Yoko refuse prétextant qu'il a eu une journée assez chargée. Lennon explique à sa femme et au producteur que « quelque chose » le pousse à se mettre immédiatement à l'enregistrement. En quittant le studio, le couple décide de s'arrêter en chemin dîner dans un restaurant et renonce au bout de quelques minutes. Arrivé devant la résidence vers 22 h 50, Lennon descend de la limousine garée sur la 72e rue, juste devant l'immeuble, alors que Lennon aurait pu la ranger dans la cour intérieure, plus sécurisée[6].
Le portier du Dakota, Jose Perdomo, et un chauffeur de taxi ont vu Chapman attendre dans l’ombre de l’arche[7],[8]. Yoko Ono entre la première sous l'arche. Alors que John Lennon la suit, Chapman tire sur lui, à cinq reprises, avec un revolver 38 Special Charter Arms[9]. Nombre de récits de radios, télévisions et journaux de l’époque ont rapporté qu’avant de tirer, Chapman a appelé « Mister Lennon » et s’est mis en « position de combat »[10],[11],[12], mais cela n’a pas été confirmé par les audiences et les dépositions de témoins. Chapman a, pour sa part, déclaré ne pas se souvenir d’avoir appelé le nom de Lennon avant de lui tirer dessus[13],[14]. Un coup passe au dessus de la tête de Lennon et touche une fenêtre du Dakota, puis deux balles atteignent Lennon au côté gauche du dos et deux autres pénètrent dans son épaule gauche. Les quatre balles infligent de graves blessures, une au moins perforant l’aorte de Lennon[15]. Lennon chancelle sur les marches qui mènent au poste de sécurité, déclare « Je me suis fait descendre » et s’effondre[8]. Le concierge Jay Hastings couvre la victime avec son uniforme et lui enlève ses lunettes ; il alerte ensuite la police.
À l'extérieur, le portier Perdomo fait tomber l'arme de la main de Chapman et la repousse du pied vers le trottoir[7]. Chapman retire ensuite son manteau et son chapeau en attendant l'arrivée de la police, afin de montrer qu'il n'a plus d'arme sur lui, et s'assoit sur le bord du trottoir. Perdomo lui crie : « Tu sais ce que tu as fait ? », ce à quoi Chapman répond, comme de marbre, « Oui, je viens de tuer John Lennon ». Les premiers policiers sur les lieux sont Steve Spiro et Peter Cullen, qui se trouvaient à l'intersection de la 72e avenue et de Broadway, quand on leur a signalé les coups de feu tirés au Dakota. À leur arrivée, ils trouvent Chapman assis « très calmement » sur le trottoir. Ils ont rapporté que le tueur avait laissé tomber son revolver sur le sol et tenait un livre de poche, L'Attrape-cœurs de J. D. Salinger[16]. Chapman avait écrit un message sur la page de garde : « Pour Holden Caulfield. De Holden Caulfield. Voici mon témoignage. » Il a par la suite déclaré que sa vie faisait écho à celle de Holden Caulfield, personnage principal du livre, que "les réponses se trouvaient dans ce livre" et que son seul but était dorénavant de le faire connaître[16].
Chapman avait acheté le Charter Undercover calibre 38 Special à cinq coups à Honolulu le 27 octobre 1980. Dans les années 1970, il semble établi qu'il avait côtoyé des « barbouzes » à Hawaii, alors qu'il travaillait pour l'organisation caritative YMCA, très catholique[17].
Un rassemblement à la mémoire de John Lennon est organisé chaque 8 décembre à New York ; et diverses commémorations parsèment le monde notamment à cette occasion.
Condamnation
Chapman plaide coupable pour le meurtre de Lennon en juin 1981[18], contre l'avis de ses avocats[19], qui voulaient lui faire plaider la folie[20],[21]. Accusé de meurtre au second degré, il a été jugé conscient de ses actes et reçoit une peine de perpétuité mais, dans la mesure où il a plaidé coupable, avec une période de sûreté de vingt années. La liberté conditionnelle est envisageable depuis 2000. Chapman se voit refuser la liberté conditionnelle à six reprises (2000, 2002, octobre 2004, octobre 2006, août 2008 et septembre 2010) et reste emprisonné au centre correctionnel d'Attica[22].
Sa tête a été mise à prix maintes fois, des menaces ont été proférées à son encontre s'il venait à être libéré. En mai 2005, la chaîne britannique de télévision Channel 4 annonça son projet de faire une interview télévisée de Chapman mais Yoko Ono s'est insurgée de manière véhémente contre cet engouement médiatique en attaquant la chaîne.
Personnalité
Fan obsédé par les Beatles, Chapman voyait en John Lennon un héros qui lui permettrait de surmonter sa vie moribonde. Il prétendit vouer une admiration sans limites à son idole, et avoir été jusqu'à se marier avec une Hawaïenne d'origine japonaise pour avoir l'impression d'être le couple Lennon-Yoko Ono. Mais, déçu par une situation qui ne s'améliorait pas, il accusa celui qui l'avait trompé dans ses espoirs : John Lennon, qu'il considérait désormais comme un hypocrite et un traître. Comme il l'avait lu dans la presse, Chapman semblait estimer que John Lennon avait trahi son message de paix et de fraternité entre les hommes, qu'il était devenu milliardaire et menait une vie bourgeoise, et qu'il ne distribuait pas son argent parmi les pauvres. Ironiquement, lors de la fouille du corps, la police trouva 5 000 dollars dans le porte-monnaie de la victime ; comme une preuve que le crime n'était pas vénal (mais idéologique).
Par ailleurs, le soutien du couple Lennon pour des activistes (libertaires, ou de gauche), et l'affichage tonitruant de leur implication aux côtés des organisations pacifistes, étaient la cause de commentaires péjoratifs, de nombreuses vexations (administratives), voire même de persécutions, de la part d'une frange de la population, qui ne pouvait qu'influencer un individu aussi instable.
Dans une interview accordée à Lynne Schultz le 26 décembre 2006, Chapman se justifia : « Lennon nous dit d'imaginer un monde sans possessions, et le voilà avec des millions de dollars, des yachts, des propriétés et investissement immobiliers, se moquant des gens comme moi qui crurent ses mensonges et achetèrent ses disques, en construisant une grande partie de nos vies autour de sa musique. »
Il avoua, malgré tout, qu'il avait décidé de tuer John Lennon pour devenir également célèbre (et que son nom soit définitivement lié à la gloire de Lennon).
Mark Chapman était fan du livre L'Attrape-cœurs, livre qu'il avait sur lui lors du meurtre (de la même façon que John Hinckley, le tireur solitaire qui tenta d'assassiner Ronald Reagan quatre mois plus tard, en avait un exemplaire dans sa chambre d'hôtel, avec une brochure du Washington Post dedans, concernant Lennon) ; il se prétendit aussi lecteur assidu de la Bible.
Culture populaire
Deux films racontant l'assassinat de John Lennon ont été réalisés plus de 25 ans après les faits. Le premier des deux est The killing of John Lennon, sorti le 7 décembre 2007 (la veille du 27e anniversaire du meurtre). Réalisé par Andrew Piddington, le film met en scène Jonas Ball dans le rôle de Mark David Chapman[23]. Le deuxième film est Chapitre 27, sorti le 28 mars 2008. Réalisé par J. P. Schaefer, le film met en scène Jared Leto dans le rôle du tueur. Lennon est interprété par un acteur nommé Mark Lindsay Chapman[24].
Des deux films, celui au moindre budget, The Killing of John Lennon a été nettement mieux accueilli par la critique[25]. En revanche Chapitre 27, avec son budget plus important a été très critiqué par le public[26].
Le groupe américain Mindless Self Indulgence intitula Mark David Chapman une chanson de l'album If en 2008.
En 1996, le groupe irlandais The Cranberries interprètent "I just shot John Lennon" sur l'album To the Faithful Departed
Notes et références
- (en) « The Last Day In The Life », TIME Magazine. Consulté le 13 mai 2010.
- (en) « Is That All You Want? », Courtroom Television Network. Consulté le 13 mai 2010.
- (en) « Descent Into Madness », People. Consulté le 13 mai 2010.
- (en) « John Lennon Encounters Mark David Chapman », HowStuffWorks. Consulté le 13 mai 2010.
- La photo de la séance d'autographe avec Chapman
- (en) Les Ledbetter, « John Lennon of Beatles Is Killed », New York Times, 9 décembre 1980.
- (en) « Do It, Do It, Do It! », Courtroom Television Network. Consulté le 14 mai 2010.
- Collectif, John Lennon 1940-1980, Montréal, Select, 1981 (ISBN 2-89132-503-6)
- (en) « Police Trace Tangled Path Leading To Lennon's Slaying at the Dakota », elvispelvis.com. Consulté le 14 mai 2010.
- (en) [vidéo] CBS Evening News television report, 9 décembre 1980.
- (en) [vidéo] John Lennon - murdered Dec 8 1980 (part 1) (ABC News), YouTube. Consulté le 14 mai 2010.
- Paul L. Montgomery, « Police Trace Tangled Path Leading To Lennon's Slaying at the Dakota », The New York Times, 10 décembre 1980, pp. A1,B6.
- (en) « John Lennon murder: Killer Mark David Chapman gives new details of shooting », Telegraph. Consulté le 14 mai 2010.
- (en) Transcription d'une audience de Chapman en 1981, Salvador Astucia's Online Books. Consulté le 14 mai 2010.
- (en) « John Lennon - After The Music », Robert Soliman. Consulté le 14 mai 2010.
- (en) Paul L. Montgomery « Lennon Murder Suspect Preparing Insanity Defense », The New York Times. Consulté le 14 mai 2010
- John Lennon — Life, Times And Assassination par Phil Strongman
- (en) « Divine Justice », Time. Consulté le 15 mai 2010
- (en) « A Matched Pair of Gunmen », Time. Consulté le 15 mai 2010
- (en) « John Lennon's Killer: The Nowhere Man », New York Magazine. Consulté le 15 mai 2010
- (en) Lennon Murder Suspect Preparing Insanity Defense, New York Times. Consulté le 15 mai 2010
- (en) « Transcript of 2008 Chapman parole hearing », Scribd. Consulté le 15 mai 2010
- (en) « The Killing of John Lennon », IMDb. Consulté le 19 mai 2010
- (en) « Chapter 27 », IMDb. Consulté le 19 mai 2010
- (en) Studio Briefing - Film News Jan 8 2008. Consulté le 19 mai 2010
- (en) « Chapter 27 Movie Reviews, Pictures », Rotten Tomatoes. Consulté le 19 mai 2010
Voir aussi
Bibliographie
- Let Me Take You Down, Inside The Mind of Mark David Chapman, The Man Who Shot John Lennon- Jack Jones, Villard Books (ISBN 0812991702 et 978-0812991703)
- John Lennon — Life, Times And Assassination, Phil Strongman - The Bluecoat Press 2010 (ISBN 9781904438946 et 1904438946)
- John Lennon and the FBI Files, Alan Parker & Phil Strongman - Sanctuary Publishing Ltd 2003 (ISBN 1860745229 et 978-1860745225)
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