- Mario del Monaco
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Mario Del Monaco
Ténor italien, il est né à Florence le 27 juillet 1915 et mort à Mestre le 16 octobre 1982.
Sommaire
Biographie
Né à Firenze ( Florence ), il ne reste que quatre années dans cette ville puis sa famille, dont le chef travaille dans les services administratifs de l'état, s'installe à Cremone. Mario est l'aîné d'une famille de trois enfants. Sa mère possède une voix de soprano assez étendue. A 10 ans, la famille Del Monaco, toujours grâce à Papa, migre à Tripoli, pour trois ans. De retour en Italie, c'est à Pesaro, ville natale de Rossiniqu'on les retrouve et c'est alors que Mario commence à étudier, non le chant, mais le violon, au Conservatoire. La mairie de Mondolfo ayant été transformée en un théâtre nommé Le Gigli en mémoire du fabuleux ténor, Mario est choisi pour chanter lors de l'inauguration de cette salle Narcisse de Jules Massenet à 13 ans et demi. Sa voix surprend par sa grave ampleur. L'aventure l'a convaincu, Mario s'initie au chant auprès d'une charmante dame déjà âgée et sans doute un peu sourde. Mais, bientôt, le pianiste du Conservatoire, Lamberto Gardelli, se chagrine de ces dons vocaux que l'on malmène et conseille au jeune homme de visiter le maestro Melorcci. Mario suit ce conseil et abandonne le violon pour se consacrer au chant mais aussi aux arts plastiques (peinture et sculpture)où nul ne lui nie son efficacité.
À 20 ans, il est reçu au concours d'admission dans la classe de chant du Conservatoire ce qui était bien le moins qu'on pût attendre. L'année suivante, il s'inscrit au concours organisé par l'Opéra de Rome visant à la découverte de nouveaux talents; il y obtient un premier prix à égalité avec cinq autres concurrents, notamment, Rina Filippini, soprano qui deviendra son épouse.
Choisi par le grand Maestro Tullio Serafin, il est pensionnaire du Conservatoire de l'Opéra de Rome et suit les cours de Marcantoni. Le résultat, hélas, désespère l'étudiant qui voit sa voix perdre en médium et en puissance, paiement désastreux d'un registre aigu rien moins que naturel. On veut lui faire chanter Mozart et Rossini, il ambitionne, lui, l'opéra dramatique, héroïque, le grand Verdi, Léoncavallo et Wagner. Rina lui arrange alors un retour chez Melorcci qui concède au jeune homme une seconde chance. Grazié Melorcci qui pardonne son escapade au jeune Mario et, en un semestre, lui rend sa voix, celle de Chénier, de Canio, d'Otello. Cette voix qui époustouflera six générations de par sa puissance sauvage et sa robustesse restera, en fait, d'une grande fragilité.
En 1939, il fait ses débuts dans Cavaliera Rusticana de Mascagni à Pesaro. L'année suivante, il auditionne à Milan au Théâtre Puccini et le directeur, Poli, après avoir entendu l'Addio fiorito asilio de Madame Butterfly Puccini s'écrie : Si je ne t'engage pas, je suis un imbécile et cela, je ne le serai jamais! Ainsi, il a son premier contrat pour quatre représentations de Butterfly. Suit une série de Traviata de Verdi et retour sur Puccini, Mario devient Des Grieux dans un Manon Lescaut à Pise sous la direction d'Antonino Votto. C'est ensuite sous les drapeaux qu'on le prie de chanter. L'Italie, comme le reste du monde, est en guerre ne l'oublions pas ! Comme, de leur côté Carlo Bergonzi ou Giuseppe Di Stefano, les talents de Del Monaco font forte impression sur ses officiers et il bénéficie de permissions reconduites pour peu qu'il les emploie à devenir l'Il Grande Ténore del sul tiempo !
De 1943 à 1946, Mario prend possession de son répertoire. 1946, étape importante dans la carrière du ténor qui retrouve à Trieste pour André Chénier de Umberto Giordano, Renata Tebaldi rencontrée quelques mois plus tôt à Pesaro. Le plus grand couple lyrique du siècle se forme. Ils font un triomphe dans l'ouvrage d'Umberto Giordano. C'est toutefois avec Elisabetta Barbato qu'il enregistre pour la firme « His Master Voice ». En août 1946, il apparaît à la réouverture des arènes de Vérone pour ' Aïda' ( Verdi ) aux côtés de Maria Pedrini et Elena Nicolai. Deux mois plus tard, il se produit au Teatro San Carlo de Naples puis au Covent Garden de Londres où il chante Tosca de Puccini pour la première fois sur une scène étrangère. En février 1947, il est un flamboyan Don José dans le Carmen de Bizet à Naples sous la direction de Vincenzo Bellezza puis enchaîne avec Manon Lescaut, Fedora de Umberto Giordano et encore Carmen mais cette fois à l'Opéra de Paris. En Amérique du Sud, il interprète La Fille du Far West de Puccini et le Mefistofele de Boito.
À son retour, il tourne un premier film policier L'homme aux gants gris, le cinéma n'ayant pas voulu laisser filer l'Adonis de la scène lyrique. Par la suite, il prêtera son concours à de nombreuses productions consacrées aux biographies de compositeurs italiens (Verdi, Mascagni) ainsi qu'aux débuts de Caruso. Il est le partenaire de Gina Lollobrigida dans la Belle des Belles.
Au cours de l'année 1948, il chante à la Scala de Milan André Chénier l'un de ses chevaux de bataille. Le compositeur Umberto Giordano, le conseille dans son interprétation du poète en annotant une partition de sa propre main que Mario conservera précieusement. En 1949, lors du premier anniversaire de la mort de Giordano, il est choisi avec Maria Caniglia, Fedora Barbieri et Paolo Silveri pour une grandiose exécution de l'œuvre dirigée par Victor de Sabata. La même année, l'Opéra de Rome l'accueille à nouveau pour une série de Carmen avec la française Denise Scharley.
En juin 1950, il interprète son premier Otello au Colon de Buenos-Ayres avec Carlos Guichandut et Delia Régal. Il s'impose trés vite comme l'Otello de son temps, sans doute le meilleur de tous les temps. Il débute à San Francisco dans Aïda, participe à quatre saisons New-Yorkaises : Aïda, Norma Bellini (aux côtés de Maria Callas), Tosca (avec la Tebaldi) sont au programme.
En 1952, il signe avec la firme Decca un contrat qui le lie pour 20 ans. La saison 1953-1954, il interprète La Wally d'Alfredo Catalani avec à ses côtés Renata Tebaldi et Gian-Giacamo Guelfi et chante Otello à Milan avec Léonard Warren et Tebaldi puis à Paris sous la direction d'André Cluytens encadré par Géori Boué et René Bianco.
Il parraine le 29 octobre 1954, une autre grande soprano, Maria Callas pour sa représentation à New York de Norma ce qui lui fait dire : Ainsi, j'ai tenu sur les fonts baptismaux du Met aussi bien Callas que Tebaldi.
En avril 1957, il chante Otello sous la baguette d'Herbert von Karajan avec Léonie Rysanek en Desdémone et Anselmo Colzani en Iago à l'Opéra de Vienne.
En 1959, il reçoit la grande médaille de l'ordre académique de Lénine à la suite d'une série de représentations de Carmen de Bizet et Paillase de Ruggero Leoncavallo au Théâtre Bolchoï de Moscou.
La ville de Paris lui offre la grande médaille d'argent pour son interprétation de Samson de Camille Saint-Saëns au Palais Garnier en mai 1960. Fin 1963, partant pour Munich, il est victime d'un accident de voiture d'une telle gravité que tout le monde le croit perdu pour l'opéra. Pourtant, le 5 août 1964, huit mois après son accident, il rechante à Torre del Lago (dernière demeure de Puccini), la Tosca aux côtés d'Anna Cavalini et du Scarpia de Tito Gobbi.
Au cours de sa tournée américaine, il chante Samson ( Saint-Saëns) aux côtés de Rita Gorr. Puis l'essentiel de sa carrière alterne alors la Scala de Milan et le Metropolitan Opera de New- York. Il concède quelques apparitions en Allemagne à partir de 1962 (La Walkyrie de Richard Wagner à Stuttgart en 1966). Il chante une dernière fois en 1973 pour le centenaire de la naissance de Caruso et se retire après avoir incarné 427 fois le rôle d'Otello. Son fils, Giancarlo (né en 1945) mène une carrière de metteur en scène lyrique. Son frère, Ettore, vocalement nanti lui aussi, enseigne le chant.
Ténor héroïques au tempérament vaillant, à l'élan farouche, irresistible, il s'est hissé au tout premier plan de l'actualité artistique, sans autre moyen que sa voix, son travail et sa persévérance. Il a su faire apprécier ses qualités d'homme de coeur et de citoyen Italien. Il demeure inoublié.
Mario Del Monaco s'est éteint en Octobre 1982. Brutalement.
Écouter sa voix
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[[Media:|Mario Del Monaco dans l'air de Ris donc Paillasse]] ([[:Image:|info]]) Extrait de l'opéra Paillasse de Ruggero Leoncavallo Des problèmes pour écouter le fichier ? Aidez-moi
Source
- revue Opéra Spécial n° 3 juillet 1965 consacré à Mario Del Monaco.
Bibliographie
- La Mia Vita (1982) de Mario Del Monaco.
Lien externe
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