- Marinaleda
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Marinaleda Données générales Pays Espagne Communauté autonome Andalousie Province Séville Comarque Sierra sud de Séville Code postal 41569 Gentilé Marinaleño, -ña Données géographiques Coordonnées Superficie 25 km2 Altitude moy. 205 m Population (INE)
- total :
- densité :
- année :
2 670 hab.
106,8 hab./km2
2007Politique Maire
- parti
- mandatJuan Manuel Sánchez Gordillo
CUT-BAISite web www.marinaleda.com modifier Marinaleda est une commune d'Espagne, dans la province de Séville, communauté autonome d'Andalousie. Son fonctionnement est pensé comme une globalité.
Sommaire
Gouvernance
Depuis les premières élections municipales de l'ère démocratique (1979), le bâton de commandement de Marinaleda gouverne avec la vénération populaire qu'implique le fait d'avoir gagné sept scrutins électoraux successifs, toujours à la majorité absolue. Juan Manuel Sánchez Gordillo, maire de Marinaleda, est un militant du Collectif Unité des Travailleurs (CUT), courant de la Gauche Unie (Izquierda Unida).
Toutes les questions (impôts, logement, emploi…) sont soumises au verdict du peuple, qui vote à main levée, ou parfois à bulletin secret, au cours de la centaine d'assemblées générales qui se tiennent chaque année.
Economie
Une grande part de l'économie locale tourne autour de la coopérative populaire, installée dans une ferme de la localité, où sont cultivées et mis en conserve des artichauts, des poivrons et d'autres légumes.
Le salaire de tous les travailleurs, quel que soit leur poste est de 47 euros par jour, six jours par semaine, à raison de six heures et demie de travail quotidien[1], soit 1 128 euros par mois pour 39 h hebdomadaires. Les dépenses sont faibles, à l'image des prix de location des terrains. Il semble néanmoins que 800 de ses 2 650 habitants touchent le PER, le subside pour les travailleurs agricoles saisonniers et précaires (PER = Plan de Empleo Rural : il s'agit d'un salaire que la Junte d'Andalousie offre aux saisonniers quand ils n'ont pas de travail). Néanmoins l'idée que tout le monde a du travail[2] est présente.
Les bénéfices produits par cette coopératives ne sont pas directement redistribués mais financent d'autres actions.
Logement
Ainsi, suivant l'article 47 de la Constitution qui stipule que tous les Espagnols ont le droit de jouir d'un logement digne et adéquat et que les pouvoirs publics devront créer les conditions nécessaires et établir les normes pertinentes pour rendre ce droit effectif, régulant l'utilisation des terrains en accord avec l'intérêt général pour empêcher la spéculation, un bon tiers du territoire municipal a été récupéré, soit en l'achetant, soit en l'expropriant pour le déclarer urbanisable et d'utilité publique. La somme à acquitter pour un logement se monte au final à 15,52 euros par mois. La mairie de Marinaleda propose le terrain à ceux qui ont besoin d'une maison, elle accorde une subvention pour le matériel et exige du propriétaire qu'il mette la main à la pâte ou paye un remplaçant, ce qui inclut les 50 centimes prélevés par la banque pour délivrer la quittance.
La communauté participera aux plus-values générées par l'action des organes publics dans le domaine de l'urbanisme.
À tout fils d'habitant qui a besoin d'une maison, le Consistoire fournit le terrain pour la construire gratuitement. Le terrain représente 60 % de la valeur finale du logement, si bien qu'en l'offrant, cela réduit son prix de plus de la moitié.
La Junte d'Andalousie finance les propriétaires qui posent de la première brique à la dernière tuile. Celui qui veut avoir une maison bon marché doit donc la construire lui-même (voir autoconstructeurs) ou en embauchant un spécialiste à 40 euros par jour. Le terrain est donc gratuit mais aussi les matériaux et la main d'œuvre et jusqu'au projet réalisé par l'architecte municipal mais au final, le bâtiment appartient à la communauté.
Les ouvriers qui édifient la structure sont des professionnels de la construction, des maçons sous contrat de la mairie, qui viennent en renfort pour diriger les autoconstructeurs et pallier le manque de savoir-faire des habitants. Les futurs voisins d'un même quartier se mettent à travailler ensemble sur le groupe de maison à construire[3]. Aucun d'eux ne saura laquelle des vingt maisons sera la sienne en fin de compte, un système qui garantit que tous travaillent avec la même ardeur et les mêmes exigences sur toutes les maisons.
Oppositions
Ce système municipal demeure toutefois très critiqué par la droite, qui considère que le PSOE achète avec lui les votes des pauvres pour se maintenir au pouvoir (le Parti populaire n'a en effet jamais gouverné en Andalousie) et argue que le point faible de ce modèle réside dans une dépendance aux fonds publics qui rend impossible toute exportation au reste de l'Espagne.
LIENS
- Le site de la commune
- Reportage du Grand Soir du 19 avril 2010
- L'émission de radio Là-bas si j'y suis du mardi 7 juin 2011 sur France Inter est consacrée à cette commune.
Notes et références
Catégorie :- Commune de la province de Séville
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