Maria Pacheco

Maria Pacheco

María Pacheco

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Pacheco.

María Pacheco (Grenade, vers 1496 - Porto, Portugal, 1531). Noble castillane et meneuse de la rebellion des Communautés de Castille.

Sommaire

Vie

Enfance

Fille de don Íñigo López de Mendoza y Quiñones, premier marquis de Mondéjar et second comte de Tendilla, et de Francisca Pacheco (fille de Juan Pacheco, premier marquis de Villena). María adopta comme nom de famille celui de sa mère pour se différencier de ses deux soeurs (qui avaient adopté Mendoza en suivant la tradition). Sa date de naissance est inconnue, bien que des archives indiquent qu'à la date de son mariage à Grenade, le 18 août 1511, elle avait quinze ans.

Elevée avec d'autres frères dans la petite cour de Tendilla, un milieu imprégné par la Renaissance, María était une femme docte, avec des connaissances en latin, grec, mathématiques, lettres et histoire. Enfant, elle assista en 1500 aux évènements du premier soulèvement morisque depuis sa résidence d'Albaicín.

Mariage

A l'âge de 14 ans (10 novembre 1510) est décidé son mariage avec Juan de Padilla, noble tolédan de rang inférieur au sien (ce qui semble-t'il ne fut pas de son goût). Dans les écrits de l'époque, elle apparaît comme Doña María Pacheco, tandis que son mari reçoit le traitement de Juan de Padilla. Dans le contrat du mariage, on l'oblige à renoncer à ses droits sur l'héritage paternel en échange d'une dot de 4.500.000 maravédis.

Guerre des Communautés de Castille

Lorsque Juan de Padilla succède à son père au rang de Capitaine de gens d'armes, les époux partent vivre à Tolède en 1518. María Pacheco appuya et peut-être incita son pacifique mari à prendre une part active dans le soulèvement des Communautés de Castille à Tolède au mois d'avril 1520. Par la suite, Juan de Padilla accourt à l'aide de Ségovie avec les milices tolédanes pour combattre les forces royalistes de Rodrigo Ronquillo, au côté des milices commandées par Juan Bravo, regidor de Ségovie. Le 29 juin 1520, la Sainte Junte est formée à Ávila; Juan de Padilla est nommé capitaine général des troupes comuneras. Cependant, les rivalités entre comuneros entraînent son remplacement par Pedro Girón; Padilla retourne alors à Tolède. Quand Girón déserte pour le camp royaliste en décembre, Padilla revient à Valladolid avec une nouvelle armée tolédane (31 décembre 1520). Ses troupes prennent Ampudia et Torrelobatón. Cependant de nouvelles dissensions surgissent au sein de l'armée comunera et provoquent un affaiblissement des insurgés, qui sont vaincus au cours d'une bataille inégale le 23 avril 1521 à Villalar. Padilla est capturé. Conduit au village de Villalar, il y est décapité le lendemain. Avec lui furent également pris Juan Bravo, Pedro et Francisco Maldonado, et d'autres partisans de la cause comunera.

Résistance à Tolède

En l'absence de Padilla, María gouverne Tolède jusqu'à l'arrivée de l'évêque de Zamora, Antonio de Acuña, le 29 mars, où elle se voit obligée de partager le pouvoir avec ce dernier. A la réception des mauvaises nouvelles de la bataille de Villalar, María tombe malade et porte le deuil. Cependant, plutôt que d'abandonner, María Pacheco va mener l'ultime résistance des Communautés à Tolède. Elle dirige, depuis chez elle dans un premier temps et ensuite depuis l'alcazar, la résistance aux troupes royalistes, en plaçant des défenseurs aux portes de la ville, en faisant venir l'artillerie depuis Yepes, en mettant en place des contributions et en nommant des capitaines des troupes comuneras tolédanes. Après la reddition de Madrid le 7 mai, Tolède seule résiste encore. Devant cet état de fait, le reste des dirigeants comuneros de la ville penchent pour la capitulation, mais elle parvient à l'éviter. Même l'évêque Acuña fuit le 25 mai pour la France. Une partie de la rivalité avec ce dernier était due au fait qu'il aspirait à la mitre tolédane (la plus haut rang ecclésiastique d'Espagne), que María souhaitait pour son frère Francisco de Mendoza.

María Pacheco parviendra à maintenir la résistance neuf mois après la bataille de Villalar, bien que ce soit davantage dû au fait que l'armée royale dut se rendre en Navarre pour combattre une invasion française plutôt qu'à sa résistance acharnée. Pour maintenir l'ordre dans Tolède, María alla jusqu'à tourner les canons de l'alcazar contre les tolédans. Le 6 octobre elle réquisitionne l'argent contenu dans le sanctuaire de la cathédrale, où elle pénètre à genoux, pour pouvoir payer les troupes.

Cependant les troupes royalistes, en livrant divers combats entre avril et août, encerclent finalement Tolède. Le 1er septembre 1521 commence le bombardement. Le 25 octobre 1521 est signée une trève favorable aux assiégés (dénommée armisticio de la Sisla), si bien que les comuneros évacuent l'alcazar, tout en gardant les armes et le contrôle de la ville. Cette situation instable culmine le 3 février 1522 avec un nouveau soulèvement de la ville durant lequel María Pacheco et ses fidèles prennent l'alcazar et libèrent les comuneros prisonniers. Toutefois, le soulèvement est étouffé par les troupes royalistes le lendemain. Grâce à la connivence de certains membres de sa famille, qui militaient dans le camp royaliste, María Pacheco, déguisée, parvient à fuir avec son jeune fils et s'exile au Portugal.

Exil

Exclue du pardon général du 1er octobre 1522 et condamnée à mort par contumance en 1524, María subsiste avec difficultés au Portugal. Bien que Jean III de Portugal ne fasse pas suivre les demandes d'expulsion qui lui parviennent depuis la cour castillane, María n'a d'autre recours que subsister grâce à la charité, de l'évêque de Braga tout d'abord, puis de l'évêque de Porto ensuite.

Malgré les tentatives de ses frères, Luis Hurtado de Mendoza, marquis de Mondéjar, et Diego Hurtado de Mendoza (ambassadeur de Charles Quint), María Pacheco n'obtint pas le pardon du roi et vécut à Porto (Portugal) jusqu'à sa mort en mars 1531. Elle fut enterrée dans le Cathédrale de Porto, face au refus de Charles Ier de transporter sa dépouille à Villalar, pour qu'elle repose près de celle de Juan de Padilla, son époux.

Dans la Culture Populaire

La vie de María Pacheco, sa résistance tenace et sa croyance ferme dans la cause de son mari et dans ses idéaux inspirèrent un drame en trois actes à Francisco Villaespesa. A partir de ce drame, Juan de Orduña réalisa en 1951 un films dans lequel Amparo Rivelles interprétait l'héroïne de Tolède.

Sources

  • (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « María Pacheco ».
  • Portail de l’histoire Portail de l’histoire
  • Portail de l’Espagne Portail de l’Espagne
Ce document provient de « Mar%C3%ADa Pacheco ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Maria Pacheco de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем сделать НИР

Regardez d'autres dictionnaires:

  • María Pacheco — (Granada, c. 1496 Oporto, Portugal, 1531), de nombre completo María Pacheco y Mendoza. Noble española. Fue esposa del general comunero Juan de Padilla; tras la muerte de su marido asumió desde Toledo el mando de la sublevación de las Comunidades… …   Wikipedia Español

  • María Pacheco — receives notice of the death of her husband at Villalar. The painting is a 19th century work by Vicente Borrás. María Pacheco (about 1496, Granada 1531, Oporto) was a 16th century Spanish woman. When her husband, the chief comunero Juan López de… …   Wikipedia

  • María Pacheco — Pour les articles homonymes, voir Pacheco. María Pacheco (Grenade, vers 1496 Porto, Portugal, 1531). Noble castillane et meneuse de la rebellion des Communautés de Castille. Sommaire 1 Vie …   Wikipédia en Français

  • Ana Maria Pacheco — (born 1943 in Goiânia, Brazil) is a Brazilian artist who works in the United Kingdom. Her work is partly inspired by the troubled period of Brazil s history, culminating in the takeover by the military junta in 1964, to which she was an… …   Wikipedia

  • Pacheco — puede referirse a: Contenido 1 Apellido 1.1 Personajes históricos 1.1.1 Otros personajes históricos 1.1.2 Otros títulos nobiliarios …   Wikipedia Español

  • Pacheco — is a Spanish and Portuguese surname:PeopleGeneral*Agustín Díaz Pacheco, Spanish writer *Alex Pacheco, United States animal rights activist *Ana Maria Pacheco, Brazilian artist *Arturo Pacheco Altamirano, Chilean painter *Bruno Lázaro Pacheco,… …   Wikipedia

  • Maria de' Medici (1540–1557) — Maria de Medici, daughter of Cosimo I de Medici, Grand Duke of Tuscany, died at the age of seventeen. She was painted by Bronzino when she was eleven. Maria de Medici (April 3, 1540 – November 19, 1557) was the eldest daughter of Cosimo I de… …   Wikipedia

  • Maria di Cosimo I de' Medici — Maria de Medici (April 3, 1540 ndash; November 19, 1557) was the eldest daughter of Cosimo I de Medici, Grand Duke of Tuscany and Eleonora di Toledo. She was engaged to Alfonso II, Duke of Ferrara, but died at the age of seventeen, before the… …   Wikipedia

  • Pacheco —  Cette page d’homonymie répertorie des personnes (réelles ou fictives) partageant un même patronyme. Pacheco est un nom de famille notamment porté par : Sommaire 1 Patronyme 1.1 Pacheco …   Wikipédia en Français

  • María Luisa Pacheco — (22 September 1919 – 23 April 1982) was a Bolivian painter who emigrated to the United States. Biography Born at La Paz, she studied at the local Academia de Bellas Artes, later becoming a member of the faculty. In the late 1940s and until 1951,… …   Wikipedia

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”