- Marcabru
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Marcabru, ou Marcabrun, né vers 1110 à Auvillar et mort vers 1150, était un écrivain et un troubadour gascon.
Sommaire
Surnom
Marcabru est le surnom, le pseudonyme qu’il s’est volontairement choisi.
Selon Barbara Spaggiari qui a consacré un livre entier à cette thèse, ce nom a une origine germanique et signifierait clair comme le cristal.
Selon François Zufferey, qui pointe dans la thèse de B. Spaggiari des impossibilités linguistiques, le surnom signifierai mâle caprin, donc bouc, surnom en accord avec sa position artistique, combattant le fin amor[1].
Une autre hypothèse lui donne le sens de pain perdu[réf. nécessaire].
Vie
Marcabru serait né en Gascogne à Auvillar et aurait été laissé devant la porte du riche gentilhomme Aldric del Vilar, qui s'est alors occupé de lui. Mais c'est le troubadour Cercamon[réf. nécessaire] qui lui a enseigné la musique et l'art de composer des vers.
On sait qu'il a été actif dans les années 1130, vraisemblablement à la cour de Guillaume X de Poitiers. En 1137, le roi de France Louis VII le Jeune épouse Aliénor d'Aquitaine, petite fille du premier troubadour connu, Guillaume IX d'Aquitaine. Marcarbu aurait suivi Aliénor d’Aquitaine à la cour de Paris, mais en aurait été chassé par son époux qui n’appréciait pas les déclarations chantées à la dame de ses pensées.
Du coup, il est probable que Marcabru ait été obligé de s'exiler pour vivre de son art ; on retrouve sa trace en Castille. En soi, cela n'a rien de surprenant, dans la mesure où les ducs d'Aquitaine avaient mené depuis 100 ans une politique d'ouverture en direction de l'Espagne, qui comptait aussi des souverains lettrés.
Les autres indications sur la vie de Marcabru sont peu sûres : on ne sait rien de sa naissance ni de sa mort, et il ne nous reste que 43 poèmes de lui.
Œuvre
Marcabru est l'un des premiers troubadours dont les textes nous soient parvenus. Tout d'abord jongleur il s'avère un poète très doué. Il est l'auteur de la plus ancienne pastourelle découverte, L'autrier, a l'issida d'abriu.
Sa poésie est remarquable : c'est l'un des précurseurs du trobar clus (poésie fermée, hermétique), qui s'oppose au trobar leu (poésie légère, facile à comprendre). Il utilise des métaphores complexes, joue sur les rimes rares, et utilise pleinement les ressources prosodique de l'occitan.
Il semble avoir eu un caractère difficile, comme le montre par exemple les vers suivants :
- Macabrun, fils de Marcabrune
- Fut engendré sous telle lune
- Qu'il sait d'amour sous toute coutume
- Écoutez !
- Jamais il n'en aima aucune,
- Jamais aucune ne l'aima.
Son style moralisateur, misogyne, voire misanthrope, lui a, semble-t-il, assuré autant de partisans que d'adversaires (qui ont alors peut-être décidé de le tuer). Ses poèmes, ou sirventès, dénoncent souvent la lascivité des femmes et critiquent l'amour courtois. Il aime par ailleurs donner la parole aux humbles gens[2].
Voir aussi
Articles de Wikipédia
Liens externes
Livres
- Barbara Spaggiari, Il nome di Salut Raph !
Sources
- Robert Sabatier, Histoire de la poésie française, Poésie du Moyen Âge, Albin Michel, 1975
Notes et références
- Centre d'études supérieures de civilisation médiévale, no 50, 2007, octobre-décembre, p 379-386 François Zufferey, « Marcabru ou le mâle caprin », in Cahiers de civilisation médiévale, Xe-XIIe siècles,
- Œuvres complètes
Catégories :- Troubadour
- Écrivain médiéval de langue d'oc
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