- Année bissextile
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Pour l’article homonyme, voir année bissextile (film).
Une année bissextile est une année comptant 366 jours au lieu de 365, c'est-à-dire une année comprenant un 29 février (la prochaine aura lieu en 2012). Le terme vient du latin bis-sextilis, qui signifie « deux fois (bis) sixième (sextus) ». L'objectif est d'aligner au mieux les indications du calendrier avec la durée de l'année tropique, qui ramène les saisons. Celle-ci durant 365,242198 jours et non pas exactement 365 jours, on est amené à introduire périodiquement un jour supplémentaire dans le calendrier de sorte que la durée moyenne de l'année du calendrier soit la plus proche possible de la durée de l'année tropique. Par exemple, la règle utilisée par le calendrier grégorien conduit à une durée moyenne de l'année de 365,2425 jours.
Sommaire
Règle actuelle
Depuis l'instauration du calendrier, sont bissextiles les années[1] :
- soit divisibles par 4 mais non divisibles par 100
- soit divisibles par 400.
Donc, inversement, ne sont pas bissextiles les années :
- soit non divisibles par 4
- soit divisibles par 100, mais pas par 400.
Ainsi, 2011 n'est pas bissextile. L'an 2008 était bissextile suivant la première règle. L'an 1900 n'était pas bissextile, car divisible par 100, ce qui est contraire à la première règle (ou exclusif), et non divisible par 400, ce qui confirme la seconde. L'an 2000 était bissextile car divisible par 400.
Le calendrier julien, qui avait cours avant le calendrier actuel, ne distinguait pas les fins de siècles (années divisibles par 100). Une année était bissextile tous les 4 ans, sans autre exception. Le calendrier julien avait ainsi une année moyenne de 365,25 jours, au lieu des 365,2422 jours nécessaires au cycle terrestre. Ce qui a engendré l'accumulation d'une dizaine de jours de retard en quinze siècles.
L'instauration du calendrier grégorien a permis d'une part de rattraper le retard en supprimant des jours, et d'autre part de ralentir le rythme en supprimant 3 années bissextiles tous les 400 ans. Ce calendrier grégorien offre selon les règles énoncées une année moyenne de 365,2425 jours, ce qui est encore un peu trop long, mais n'engendre qu'une erreur de 3 jours en 10 000 ans.
Histoire des années bissextiles
Les mois intercalaires de l'année de Numa
L'habitude d'ajouter une journée intercalaire afin de rattraper le retard pris par l'année civile sur l'année solaire remonte aux Romains. Ceux-ci, avant le calendrier julien, utilisaient l'année dite « de Numa » de 355 jours, soit douze mois lunaires. Le retard avec le calendrier solaire était compensé par des mois intercalaires d'une durée variable fixée par le grand pontife. Ce système s'était cependant déréglé au moment des guerres civiles.
Le jour intercalaire de Jules César
En 45, avant l'ère chrétienne, Jules César, alors dictateur (au sens latin du terme) et grand pontife de la République romaine, fit appel à l'astronome grec Sosigène d'Alexandrie, afin de régler le décalage trop important que l'on constatait entre les années solaires et civiles depuis les guerres civiles. Sosigène d'Alexandrie n'eut qu'à puiser dans le calendrier égyptien et se remémorer le décret de Canope pour proposer une solution. Ainsi, Jules César fixa notre année de 365 jours, plus une journée intercalaire tous les quatre ans (il faudra attendre le calendrier grégorien afin que le système se précise davantage).
Ce jour "additionnel" se plaçait entre le 24 et le 25 février. C'était donc le « 24 février bis ». On nommait ce jour le 24 février a. d. VI Kal. Mart., soit ante diem sextum Kalendas Martias, ce qui signifie « le sixième jour avant les calendes de mars » (les Romains comptaient le nombre de jours restant avant telle ou telle date dans le mois, comme les calendes le 1er du mois, les nones le 5 ou le 7, selon les mois, et les ides le 13 ou le 15, selon les mois) ; le « 24 février bis » se disait donc tout naturellement a. d. bis VI Kal. Mart., soit ante diem bis sextum Kalendas Martias : « le sixième jour bis avant les calendes de mars » (« le sixième jour bis avant le premier mars »). Une année bissextile comprend deux fois le sixième jour avant le premier mars ; « deux fois sixième » se disait bis-sextus ; le suffixe -ilis a été ajouté pour former l'adjectif bissextilis : « qui a deux fois un sixième (jour) », afin de parler d'un(e) annus bissextilis (le mot annus « année » est masculin), « année bissextile ».
Plus tard, le jour intercalaire fut positionné le 29 du mois de février, à partir du moment où la méthode latine de décompte des jours fut remplacée.
29 février
Les personnes étant nées un 29 février fêtent habituellement leur anniversaire le 28 février ou le 1er mars les années non bissextiles. Dans certains pays, par exemple à Taïwan, une personne née un 29 février l'est légalement le 28. Par exemple, une personne née le 29 février 1980 aurait eu 18 ans le 28 février 1998.
Depuis 1980 en France, un petit groupe de personnes édite un journal qui paraît seulement les 29 février, appelé La Bougie du sapeur. En 2008, il publiait son numéro 8.
30 février
En 1700, la Suède tenta d'utiliser un calendrier julien modifié pour passer graduellement du calendrier julien au calendrier grégorien. Le processus devait réduire graduellement un jour par an, pendant 11 ans. Seule l'année 1700 fut ainsi modifiée et en 1712 pour rattraper le calendrier julien il fallut rajouter un jour supplémentaire en février qui devint ainsi doublement bissextile et possédait un 30 février. En 1929, l'Union soviétique introduisit un calendrier révolutionnaire dans lequel chaque mois avait 30 jours, et les cinq ou six jours en excès étaient des jours de congé ne faisant partie d'aucun mois, à la manière des sans-culottides du calendrier républicain français. Les années 1930 et 1931 eurent donc un 30 février, mais en 1932 ce calendrier fut partiellement abandonné et les mois retrouvèrent leur longueur antérieure.
Notes et références
- Les Années Bissextiles sur IMCCE - L'Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Éphémérides. Consulté le 5 fév 2010
Voir aussi
Articles connexes
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