- Mani (prophète)
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Né probablement le 14 avril 216 à Ctésiphon en Mésopotamie et mort à Gundishapur, Susiane, en 276 ou 277[1]. Mani (en persan: مانی ) est le fondateur du manichéisme.
Parmi les étymologies possibles de son nom figure le sanskrit maṇi : pierre, perle précieuse, joyau, que l'on retrouve dans le mantra homonyme.[réf. nécessaire]
Sommaire
Biographie
Il est issu d'un milieu chrétien appartenant au courant gnostique des Elcésaïtes. Mani affirme très tôt être en contact avec un ange et être un imitateur de la vie de Jésus. Il se met à prêcher vers 240 mais c'est sa rencontre avec le roi sassanide Shapur Ier en 250 qui décidera du succès de sa doctrine : le monarque conçoit tout l'intérêt d'une religion nationale pour unifier son empire. Le monarque lui donne donc le droit de répandre librement son enseignement dans tout l'Empire Perse. La foi nouvelle progresse rapidement et les communautés se multiplient sous son regard bienveillant. Mani prêche en araméen comme l'avait fait Jésus.
Vient le règne de Bahrâm Ier, en 272, qui favorise un retour au mazdéisme. Persécuté, Mani se réfugie au Khorasan où il fait des adeptes parmi les seigneurs locaux. Inquiété de voir cette influence grandir, Bahrâm Ier le remet en confiance et le rappelle à Ctésiphon. Mais c'est la prison et les mauvais traitements qui l'attendent. La consigne est de le faire mourir lentement sous le poids de ses chaînes[2]. Son agonie dure 26 jours, puis il meurt d'épuisement à Gundishapur[3] aux alentours du 26 février 277, à l'âge d'environ soixante ans[4]. Selon la tradition, sa tête est coupée et clouée à une porte de la ville. Pour Abû Mansûr at-Tha‘âlibî, son corps est écorché et sa peau, remplie de paille, est suspendue à une entrée de la ville tandis que Ibn al-Nadim relate dans le Kitab-al-Fihrist que son cadavre, séparé en deux parties, est exposé à deux portes de la ville[5]. La passion de Mani sera perçue comme une transposition de la passion du Christ par ses adeptes.
Peintre visionnaire et philosophe, poète, musicien, médecin et consultant en développement personnel, Mani transmit une vision du monde et de la vie si puissante que son enseignement se répandit, de manière totalement pacifique, de l’Afrique à la Chine, des Balkans à la péninsule arabique.
Dans la littérature
- Amin Maalouf, Les jardins de lumière (roman), Lattès, 1991, (ISBN 2253061778)
Notes et références
- Alexander Böhlig, Manichäismus, revue théologique 'Theologische Realenzyklopädie' tome 22, 1992, p.25–45.
- Hegemonios, LXIV, 9 D'un poids d'environ 25kg selon les Actes d'Archelaüs d'
- araméen de Beth Lapat dans le roman d'Amin Maalouf) Citée sous son nom
- araméen de Beth Lapat dans le roman d'Amin Maalouf) Il aurait été supplicié (citée sous son nom
- p. 71 François Decret, Mani et la tradition manichéenne, Seuil, collection : Les maitres spirituels, Paris, 1974
Annexes
Bibliographie
- Textes
- Nahal Tajadod, Mani le bouddha de lumière, catéchisme manichéen chinois, Cerf, 1991, (ISBN 2204040649)
- Études
- François Decret, Mani et la tradition manichéenne, Seuil, collection : Les maitres spirituels, Paris, 1974.
- Michel Tardieu, Le manichéisme, collection :Que Sais-Je ? n° 1940, Paris, Presses Universitaires de France, 1981, 128 p.
Deuxième édition corrigée, 1997
- Michel Tardieu, Mani et le manichéisme. Le dernier prophète, in l'Encyclopédie des religions, Bayard Éditions, 1997, T1 pp. 225-230. (ISBN 9782227011007)
Publié sous la direction de Fr. Lenoir, Y. Tardan-Masquelier, M. Meslin et J.-P. Rosa.
- François Favre, Mani, Christ d'Orient, Bouddha d'Occident, Editions du Septénaire, 670 p. (ISBN 291512005)
Articles connexes
Catégories :- Chef religieux
- Gnosticisme
- Naissance en 216
- Manichéisme
- Végétarien
- Personne écorchée
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