Manfred Jung

Biographie

Manfred Jung (Sarreguemines, 1920 - Herbitzheim, 1995) est un poète et écrivain français.

Après une enfance passée dans la ferme familiale, il est enrôlé de force dans l'Armée allemande (comme de nombreux jeunes hommes de sa génération - les "Malgré-nous") dont il désertera en 1944 pour rejoindre Paris et participer à la Libération, où il rencontrera la poétesse juive Consuela Wittmann, qui restera comme sa seule maîtresse connue (et qui se suicidera, d'après les dires de Jung, quelques mois après la fin de la guerre, au moment des premiers retours de juifs déportés dans les camps).

Manfred Jung entame alors une carrière de libraire et bouquiniste dès son retour à Sarreguemines. Il occupe quelques années à titre de locataire une maison de maître située face au collège Fulrad. Seul dans cette immense maison qu'il ne meublera quasiment pas, entourée d'un parc qu'il laisse plus ou moins à l'état sauvage, Jung passe pour un original et ne s'attire pas que des sympathies dans la population. Il déménagera en 1960. Célibataire jusqu'à la fin de sa vie et toujours extrêmement solitaire, il consacrera ses jours à la lecture et à l'écriture, bien qu'étant très peu productif. Correspondant avec des auteurs et poètes d'alors, comme Gilbert Lely ou André Pieyre de Mandiargues, il fait essentiellement circuler ses propres textes par ce biais, sans chercher à être édité - si ce n'est, épisodiquement, dans des revues locales. Il semblerait qu'il ait également développé un certain intérêt pour l'ésotérisme et la question des maisons hantées.

Après la fermeture de sa boutique en 1975, Manfred Jung se retire à la campagne, occupant pendant des années une maison à Herbitzheim. Il sort à compte d'auteur et à 300 exemplaires ronéotypés son unique recueil, intitulé Instructions, qui consiste en une suite d'aphorismes, de commandements, de courtes nouvelles, de souvenirs (parfois dressés sous formes de listes) et de longs poèmes en prose.

De plus en plus retiré du monde dans ses dernières années, Jung meurt en 1995, à une date indéterminée, réduit à l'état de clochard. Son corps est retrouvé dans un état de décomposition avancée aux alentours du Centre des Eclaireurs de France, à Herbitzheim.

Manfred Jung est enterré dans le carré des indigents au cimetière de Sarreguemines.

Réception de l'Œuvre de Manfred Jung

Passée à peu près inaperçue du vivant de l'auteur, l'Œuvre de Manfred Jung n'a longtemps été qu'appréciée d'un cercle restreint d'amateurs. Ce n'est qu'en 1995, soit l'année de sa mort, qu'il semblerait qu'il ait établi des liens avec des lecteurs qui se chargeront de faire connaître son Œuvre dans des revues confidentielles. Bien que toujours extrêmement confidentielle, voire marginale, l'Œuvre de Jung, qui se résume en définitive à Instructions et à sa correspondance, a trouvé sa place dans la poésie contemporaine.

Bibliographie

• Instructions (1975)
• Vanité (1994) ^{[réf. nécessaire]}

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