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Ma El Aïnin
Ma El Aïnin ou Ma al-'Aynayn, Mel-Aynin et autres translittérations (Mohamad Mustafa Ould Sheikh Mohamad Fadel) est un chef religieux originaire du sahara de la fin du XIXe et du début du XXe siècle siècle. Il est né en 1830 près de de Oualata, en Mauritanie du Sud-Est. (D'autres sources disent 1838). Il était le douzième des quarante-huit fils de Muhammad Fâdil; il meurt le 23 octobre 1910 à Tiznit.
vers 1898 il construit un ribat à Smara, jusque là simple point d'eau et carrefour caravanier, d'où il lance un appel à la guerre sainte contre les colonisateurs. Armé et financé par le sultan du Maroc contre la reconnaissance de la souveraineté de celui-ci sur le Sahara occidental et la Mauritanie, Ma El Ainin s'empare du comptoir de Donald MacKenzie à Cap Juby la même année. Vers 1905, il envoie un de ses fils dans l'Adrar mauritanien afin d'y mener la résistance contre les Français et il est peut-être à l'origine de l'assassinat à Tidjikdja de Xavier Coppolani, le commissaire français de Mauritanie (12 mai 1905). La mort de Coppolani désorganise l'avancée française mais ne l'arrête pas. En 1907, Henri Gouraud, qui vient de soumettre une rébellion au Soudan français (Mali), est nommé commissaire et reprend l'offensive. Ma El Ainin se rend auprès du Sultan pour obtenir des armes et choisit alors de traiter avec Abd al-Hafid, opposé aux Français et frère du Moulay Abd al-Aziz. Les affrontements en 1908-1909 tournent cependant à l'avantage de Gouraud, Ma El Ainin est contraint de quitter Smara (toujours inachevée) et s'installe à Tiznit où il se proclame Mahdi. Le 23 juin 1910, le général Moinier bat une armée de 6 000 marocains et insoumis de l'Adrar à Tadla ce qui met un terme aux ambitions de Ma El Ainin. Il meurt le 23 octobre 1910 à Tiznit[1].
Il est le frère de Saadbûh et le fils de Muhammad Fâdil, fondateur de la confrérie musulmane faddiliya ; et le père de Ahmed al-Hiba.
Camille Douls est le premier explorateur occidental à le rencontrer et à le décrire lors de son voyage dans le Sahara occidental en 1887[2].Commémorations
La tombe de Ma El Aïnin à Tiznit, au Maroc est l'objet d'un pèlerinage.
J. M. G. Le Clézio lui rend hommage dans son roman Désert.
Notes
- ↑ Mercer, pages 110-114
- ↑ Camille Douls, « Voyage d'exploration à travers le Sahara occidental et le sud marocain] », in Bulletin de la Société de géographie, VIIe série, t. IX, Paris, Société de Géographie, 1888, p.462 à consulter sur Gallica
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