- Xavier Coppolani
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Xavier Coppolani, né en 1863 à Marignana (Corse) et mort en 1905 à Tidjikdja (Mauritanie), est un administrateur colonial français, fondateur du territoire de la Mauritanie[1], est considéré comme le « Pacificateur de la Mauritanie »[2]. Il était surnommé le « charmeur »[3] car il utilisait sa connaissance des cultures arabes et islamiques afin que l'expansion coloniale se fasse dans le respect des cultures et des croyances et afin d'unifier les tribus de Mauritanie.
Le territoire créé s'appellera la « Mauritanie Occidentale ». Il s'étend des rives droites du Sénégal, les régions entre Kayes et Tombouctou jusqu'au cap Juby.
Sommaire
Débuts
Né à Marignana (Corse du sud) de parents corses, il passe son adolescence en Algérie. Il débutera sa carrière dans l'administration des « Communes Mixtes » et au « Gouvernement Général »[4].
Doctrine
Il considère que l'expansion coloniale ne peut se faire sans la compréhension des cultures et coutumes locales pour une bonne entente entre l'administration coloniale et les peuples colonisés. En 1901, il est l'auteur du « Plan de pacification » pour les régions maures qui est adopté par le gouvernement français. Il s'inspire ainsi de la pacification de Madagascar par Joseph Galliéni
Carrière
Il applique sa doctrine au Soudan français en 1899-1899 et obtiendra l'allégeance de plusieurs tribus.
Le président Waldeck-Rousseau lui confie la mission de créer au Sahara occidental (ne pas confondre avec le territoire actuel du même nom) un territoire qui sera appelé la Mauritanie (1904)[1]. Il en sera donc le fondateur et l'administrateur. Il obtiendra à nouveau la confiance de certaines tribus. Il enverra des rapports à Ernest Roume gouverneur de l'AOF sur sa pénétration pacifique.
Il s'opposera en Mauritanie contre ces trois principaux marabouts :
- Cheikh Sidiya Baba, son autorité était très forte sur le Trarza, Brakna et le Tagant ;
- Cheikh Saad Bouh, son pouvoir s'étendait jusqu'au Tagant et le Sénégal ;
- Cheikh Ma al Aynin, demi-frère de Cheikh Saad Bouh, chef de l'Adrar et du Nord ainsi que du Sahara espagnol et du sud du Maroc..
Cheikh Ma al Aynin essayera de contrer les deux autres marabouts ainsi que l'expansion coloniale française. Comme Faidherbe l'avait suggéré cinquante ans plus tôt, la clé de la pacification de la Mauritanie se trouvait dans l'Adrar. Or le Cheikh Ma al Aynin préférait la voie militaire et reconnaissait la souveraineté du roi du Maroc sur la Mauritanie (revendication forte pendant le XXe siècle).
Alors que Coppolani préparait une marche vers l'Adrar, il est assassiné, le 12 mai 1905 à Tidjikdja car des puissances étrangères et des commerçants de Saint-Louis (Sénégal)[5] étaient dans des trafics plus ou moins légaux d'armes, d'esclaves et étaient contre la pacification de cette région[6]. Il meurt dans les bras de son meilleur ami Robert Randau avec lequel il avait lutté contre l'esclavage au Soudan français[7]. Son tombeau se trouve encore à Tidjikdja.
Cheikh Ma al Aynin continuera à rallier d'autres marabouts grâce aux promesses du Maroc. En 1908, le colonel Gouraud prendra la tête des forces militaires du territoire Mauritanien créé en 1904. Ce sera la fin de la doctrine de Coppolani.
Publications
Il est co-auteur avec Octave Depont d'un livre de référence : Les confréries religieuses musulmanes sous le patronage de Jules Cambon, gouverneur général de l'Algérie.
Pour lui, ce n'est pas l'Islam qui s'oppose à la colonisation mais la multitude de confréries qu'il apparente à des sectes[3]. Il considère que les marabouts sont des « moines musulmans » intermédiaires entre Dieu et les fidèles qu'ils fanatisent. Coppolani pense qu'il est nécessaire de réduire leur influence par la parole et non par le fusil. Il réussira au Soudan français et obtiendra quelques résultats en Mauritanie.
Son rapport à Ernest Roume s'intitule : Mission d'organisation des territoires du Tagant (novembre 1903, mai 1904).
Hommages posthumes et monuments
Un monument à l'honneur de Xavier Coppolani a été érigé à Marignana son village natal, au lieu-dit a Pughjola.
Notes et références
- (en) Plan de pacification de la Mauritanie par l'administration coloniale française.
- Livre de G. Coppolani - voir bibliographie
- Article de bibliomonde.com
- Louis Henri de Gueydon sur les communes mixtes. Voir le lien interne
- La compagnie commerciale de Saint-Louis
- Livre de Mme Désiré-Vuillemin - voir bibliographie
- Mémoire évènement
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- (fr) Octave Depont, Xavier Coppolani, Les confréries religieuses musulmanes, Jourdan, 1897, 576 pages, (ISBN 2-7200-1051-0)
- (fr) R. Randau, Un corse chez les hommes bleus : Xavier Coppolani, le pacificateur, Alger, A. Imbert, 1939, 72 pages
- (fr) L. Frèrejean, Mauritanie, 1903-1911. Mémoires de randonnées et de guerre au pays des Beldanes, Karthala-CEHS, 1995
- (fr) Georges Coppolani, Xavier Coppolani, Fils de Corse, Homme d'Afrique : Fondateur de la Mauritanie, L'Harmattan, octobre 2005, 212 pages, (ISBN 2-7475-9289-8)
- (fr) Geneviève Désiré-Vuillemin, Mauritanie Saharienne (Novembre 1903 à mai 1904) : suivi de L'opposition des traitants du Sénégal à l'action de Coppolani, L'Harmattan, septembre 1999, 184 pages, (ISBN 2-7384-8191-4)
- (fr) Joseph Galliéni, Rapport d'ensemble sur la pacification, l'organisation et la pacification de Madagascar (Octobre 1896, mars 1899), R. Laffont, 1990, 1020 pages
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