- Léopard 2
-
Char Leopard 2
Pour les articles homonymes, voir Chars Leopard.Char Leopard 2
Leopard 2 A5Caractéristiques générales Équipage 4 hommes : commandant, pilote, tireur, opérateur radio chargeur Longueur 9,67 m Largeur 3,7 m Hauteur 2,48 m Masse au combat 59 tonnes Blindage et armement Blindage 340 mm de composite de 3e génération fait d'acier, céramique et tungstène Armement principal 1 x 120 mm canon Rheinmetall stabilisé approvisionné à 42 coups L44 (A0 a A5) L55 A6 Armement secondaire 2 x 7,62mm mitrailleuses (coaxiale et sur tourelle) approvisionnées à 4 750 coups
2 x 8 pots à fumée (de chaque côté de la tourelle)Mobilité Moteur MTU MB 873 poly-carburant 12 cylindres de 47600 cm³
1500 ch (1103,2 kW)Suspension barre de torsion Vitesse sur route 72 km/h sur route
45 km/h tout-terrainPuissance massique 25,4 ch/tonne Autonomie 550 km Le char Leopard 2 est un char de combat allemand.
Sommaire
Historique
Au début des années 1970, suite à l'abandon du programme MBT-70 germano-américain (destiné au départ à fournir aux deux pays une plate forme de char d'assaut commune), l'Allemagne de l'Ouest, toujours désireuse de remplacer le Leopard 1, demande aux groupes Porsche, Krauss-Maffei et Wegmann de travailler sur le projet.
Les bases de départ vont être le prototype Keiler et le programme MBT-70. La motorisation, le chenillage, le système de roulement seront repris du MBT-70 et l'architecture générale du Keiler. La seule question qui se pose est de savoir si le calibre du canon sera 105 mm ou 120 mm. De 1972 à 1976, plusieurs prototypes sont construits selon différentes configurations, 17 au total, plus deux versions appelées AV tendant vers le projet du M1 américain en vue d'une unification des éléments (tourelle avec un blindage composite, renforcement de la suspension, télémètre laser et non optique). Les essais terminés, la version AV est retenue (avec son blindage non composite mais perforé) et servant de base pour la production par les entreprises Krauss-Maffei et Mak en huit lots (2 950 chars construits entre 1979 et 1992).
En 1988, un programme de modernisation est mis en place pour donner naissance à la version A5 : déplacement du viseur panoramique du chef de char, augmentation du blindage sur l'avant de la tourelle et sur le train de roulement, mise en place d'une caméra thermique pour le commandant (le tireur en avait déjà une, qui pouvait être recopiée pour le commandant), système de navigation GPS/inertiel. Sur la version A6, le canon de 120 mm L/44 est remplacé par la version 120 mm L/55 de la firme Rheinmetall, plus longue. capacité NBC, vision nuit.
Le prix unitaire d'un char Leopard 2 a été évalué à 5,3 millions de dollars en mars 2006 (Source : Forecast International).
Variantes
Plus de 3 200 chars ont été construits jusqu'en 2007, toutes versions et licences à l'étranger incluses.
- Version A1 : installation de caméra thermique pour le tireur (WBG), amélioration du réseau électrique, suppression de l'anémomètre, suppression de la mitrailleuse en tourelle, modification du compartiment stockage des munitions, déplacement de l'orifice de remplissage en carburant, rehausse de 5 cm de l'épiscope du chef de char. 750 exemplaires produits de 1982 à 1984.
- Version A2 : modernisation des 380 exemplaires A0 suivant la version A1.
- Version A3 : remplacement du poste radio, raccourcissement des antennes, nouveau camouflage. 300 exemplaires produits de 1984 à 1985.
- Version A4 : calculateur numérique et non plus analogique de la conduite de tir, système anti-incendie pour la tourelle. 370 exemplaires produits entre 1985-1986. 250 exemplaires produits entre 1988 et 1990 avec comme modifications supplémentaires : augmentation du blindage sur le front de la tourelle et du châssis, nouvelles chenilles, amélioration des préblindages des trains de roulement, trappe latérale de chargement des munitions supprimée. À noter que la masse passe à 56,5 tonnes. 75 autres exemplaires produits de 1991 à 1992 avec d'autres modifications mineures.
- Version NL : version produite pour l'armée néerlandaise à 445 exemplaires de 1982 à 1986 sur la base de la version A1 avec des éléments de nationalité néerlandaise (radio suivant standard local, épiscope, mitrailleuse du toit de la tourelle, pots fumigènes).
- Version char 87 Leo (Suisse) : version construite sous licence par les Suisses à 380 exemplaires de 1987 à 1993 sur la base de la version A4 avec des éléments de nationalité helvétique (pots d'échappement "silencieux", mitrailleuse de coupole "mitr de char 7.5 mm 51/71", 16 lance-pots nébulogènes 7.6 cm 87, attaches sur tourelle des crampons à glace pour les chenilles, emplacement des filets à camouflage sur tourelle).
- Version A5 : cette version comporte des modifications importantes sur la base de chars déjà construits (porte sur 225 unités du parc allemand entre 2000 et 2003) visant à rajeunir le Leopard 2 et à éliminer certains défauts de conception. La masse du char passe alors à un peu moins de 60 tonnes, due essentiellement à la motorisation électrique de la tourelle et au rajout de blindage sur celle-ci ainsi que sur les flancs au niveau du train de roulement. Le viseur commandant (PERI) qui était à droite du commandant, est maintenant à gauche. Il se voit adjoindre une caméra thermique (TIM) et un moniteur qui permet d'afficher le TIM, ou les voies jour (HZF) ou nuit (WBG) du viseur tireur(EMES).
- Version A6 : dernière version en date portant sur l'amélioration de 405 Leopard 2 A5, et des 185 Leopard 2 NL, entre 2001 et 2005, par le remplacement du canon de 120 mm L44 par la version L55. Ce canon permet d'utiliser une nouvelle munition Kinetic Energy (LKE) plus rapide.
- Version Stridsvagn 122 : version suédoise (120 exemplaires livrés) avec des composants de nationalité suédoise pour la compatibilité, la possibilité de tirer des munitions israéliennes (plus efficaces contre l'infanterie à découvert), remplacement des suspensions (dû encore au rajout de blindage qui fait monter la masse à 63 tonnes).
- Version E : version espagnole basée sur la version A6, fabriquée sous licence à 219 exemplaires.
- Version HEL* : version grecque basée sur la version A6, produite sous licence à 140 exemplaires.
- Version A6 Ex : version destinée à l'exportation (version A6 avec une nouvelle motorisation permettant un réservoir d'une capacité plus grande).
- Version A6M basée sur le A6 mais possède une meilleure protection contres les mines.
- Version A6 PSO : peace support operation, équipé d'une pelle à l'avant, ce char est destiné aux opérations de combat en localité, première observation en 2006.
Blindage
Le blindage est de type composite, fait d'acier, plaques de céramiques, et de tungstène. Il est semblable au Chobham utilisé sur le M1A2 et le Challenger 2. La principale différence entre le blindage du Léopard 2 et le blindage Chobham est l'utilisation de tungstène à la place de l'uranium appauvri. Le tungstène a une meilleure densité et une meilleure dureté tout en ayant une meilleure capacité de torsion.
Munitions
La gamme de munitions en obus utilisables par le Leopard 2A6 est:
- DM43 (obus flèche)
- DM53 (obus flèche)
- High Explosive Anti-Tank[1].
Faiblesses
- La protection verticale
- Pas de blindages rapportés
Malgré ses indéniables qualités (notamment la robustesse de la boîte de vitesses), la masse élevée, les dimensions importantes et l'équipage classique à quatre hommes (et donc l'absence de chargement automatique) montrent que ce char est ancré dans une vision plus classique par rapport au char Leclerc conçu une décennie plus tard. Ce qui peut être un avantage, car avoir un membre d'équipage de plus (le chargeur) permet d'avoir une personne de plus pour effectuer les réparations si nécessaire, sans parler de la maintenance moins complexe vu la plus grande simplicité du blindé. Cette vision est d'ailleurs partagée avec les chars contemporains M1A2 et Challenger 2. Mais cela entraîne également un ensemble d'inconvénients, qui font que ce poste est généralement supprimé sur les chars plus récents comme le Leclerc français ou le Type 90 japonais :
- quasi-impossibilité de recharger le canon en mouvement, particulièrement en tout-terrain ;
- volume supplémentaire nécessaire pour loger le chargeur ce qui entraine une augmentation de la masse du char, et une plus grande vulnérabilité de celui-ci (une cible plus volumineuse est plus facile à viser).
À noter en ce qui concerne la masse élevée du char (qui est directement liée au blindage) : lors de l'envoi de chars en ex-Yougoslavie par l'Allemagne, il lui fut préféré le char Leopard 1 au vu de l'état de l'infrastructure routière (problème des ponts locaux qui risquaient de ne pouvoir supporter la masse du Leopard 2).
Opérateurs
Le Léopard 2 est le char actuel Ouest-Européen de loin le plus exporté depuis les années 1980, en grande partie grâce aux surplus dus à la diminution des forces armées en Europe :
- Autriche : 115 exemplaires d'occasion reçus depuis 1997.
- Allemagne : 2 145 exemplaires reçus entre 1979 et 1992, 457 en service en 2007, 395 prévus en 2012 dont plus de 260 en ligne.
- Canada : 120 exemplaires, dont 20 exemplaires A6M loués en 2007 et 100 Léopard 2 achetés aux Pays-Bas.
- Chili : 118 d'occasion commandés en 2006.
- Espagne : 235 exemplaires dont 16 chars de dépannage reçus à partir de 2004.
- Danemark : 57 en service en 2006.
- Finlande : 124 exemplaires d'occasion.
- Grèce : 353 exemplaires reçus à partir de 2006, dont 183 d'occasion.
- Liban : 43 exemplaires
- Pays-Bas : 445 exemplaires reçus, 180 en service en 2006.
- Suisse : 370 exemplaires appelés localement Pz 87.
- Pologne : 128 exemplaires d'occasion.
- Singapour : 66 exemplaires commandés en 2007.
- Suède : 280 exemplaires, dont 160 d'occasion.
- Norvège : 54 exemplaires d'occasion.
- Turquie : 298 exemplaires d'occasion.
- Portugal : 37 exemplaires - Signature du protocole de réception signé le 26 septembre 2007 [2]
Notes
- ↑ Raids (magazine), Hors-série, les chars de combat en action, tome 4, Le leopard 2, l'histoire continue, par Marc Chassilian, p.42
- ↑ (pt) Exercito Português
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
- (en) Leopard 2
- Portail de l’histoire militaire
Catégories : Char allemand | Arme militaire suisse
Wikimedia Foundation. 2010.