- Léon Rostan
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Léon Rostan (1790-1866) est un médecin français, professeur à la Faculté de médecine de Paris, membre de l'Académie de médecine ; il fut l'un des prédécesseurs de Charcot et de Vulpian à la Salpêtrière.
Biographie
Il est né à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var), le 17 mars 1790, où sa famille appartenait à une bourgeoisie aisée. Après des études à Marseille, il fut envoyé à Paris où il fréquenta le lycée Napoléon (aujourd’hui lycée Henri-IV) où il rencontra Auguste-François Chomel avec lequel se noua une amitié indéfectible.
Il s’orienta vers la médecine et fut reçu au concours d’internat en 1809 et entra à la Salpêtrière dans le service de Lallemand qu’il quitta deux ans après pour rejoindre celui de Philippe Pinel : c’est sous la présidence de ce dernier qu’il soutint sa thèse en 1812.
Il est nommé « inspecteur du service de santé à l’hospice de la Salpêtrière » et il eut à prendre en charge, entre février et septembre 1814, l’épidémie de typhus qui décimait l’armée : il fut lui-même atteint mais sa forte constitution lui permit de se rétablir.
Médecin des hôpitaux en 1818, il ouvrit un cours de clinique médicale puis un cours d’hygiène, ce qui était révolutionnaire à l’époque.
Il fut le premier à reconnaître le ramollissement cérébral comme une lésion vasculaire distincte de l'encéphalite (contredisant les théories de Broussais qui considérait toute affection morbide comme résultant d'une inflammation)[1].
En juillet 1834, il obtint la chaire de clinique médicale et suite au décès de Marc-Antoine Petit, en 1840, il transféra son enseignement à l’Hôtel-Dieu : il eut alors le champ libre pour développer les principes qu’il avait exposés dans son Traité de diagnostic et publia, en 1846, un ouvrage sur « l’organicisme »[2] : l’hypothèse qu’il combattait était celle des forces vitales (le vitalisme) dont Paul-Joseph Barthez, puis Xavier Bichat et enfin Broussais s’étaient fait les champions. Comme beaucoup de gens de théorie, Rostan se croyait en possession de la vérité : avec Gabriel Andral (1797-1876), qui fut titulaire de la chaire de pathologie générale après Broussais, s’opéra la transformation qui orientera les esprits vers une méthode nouvelle d’examen des faits pathologiques.
Au moment de la Révolution française de 1848, Rostan applaudit à la chute de Louis-Philippe Ier et prit fait et cause pour la République : il éprouva le besoin d’y consacrer l’introduction de l’une de ses leçons et en terminant, il exhortait ses jeunes auditeurs à apporter tout leur concours à la jeune République pour « la fonder, la soutenir, la perpétuer »[3]. Rostan crut à la République, il accepta néanmoins, le Second Empire fin 1851.
Après avoir démissionné de l’Académie de Médecine (dont il était membre depuis quarante ans) pour des raisons de santé, en décembre 1861 puis en 1864 de son poste de professeur de clinique chirurgicale, il se retira dans la propriété qu’il avait acquise à Vaucelles-et-Beffecourt dans l’Aisne.
Il est décédé, le 4 octobre 1866 en son domicile parisien[4] et inhumé au cimetière de Montmartre.
Si son nom est inséparable d’une doctrine éphémère, il reste un grand clinicien et un enseignant de grande valeur.
Bibliographie
- Jules Béclard, Notice sur la vie et les travaux de M. Rostan, lue dans la séance de l’Académie de Médecine, le 17 décembre 1867 Mémoires de l’Académie de Médecine T 28 (1867-1868)
- F. de Lansac, Encyclopédie biographique du XIXe siècle, A. Blondeau, 1843
- Jacques Poirier, Fabrice Chrétien, « Léon Rostan (1790-1866) », Journal of Neurology 247/8, 2000
Notes et références
- Recherches sur le ramollissement du cerveau paru en 1819) : ses travaux suscitèrent de vives critiques, mais il était prouvé qu’il existait une maladie anatomiquement caractérisée par une diminution de la consistance de la substance nerveuse
- Le but de l’organicisme, disait-il dans son introduction, est de prouver qu’il n’existe pas de principe vital, de force vitale, de propriétés vitales indépendantes de la matière organisée, séparables de cette matière et pouvant exister sans elle… ; il a pour but de démontrer que tous les actes qui ont été attribués à des propriétés vitales ne sont dues qu’à des conditions organiques et qu’il est peu philosophique de les attribuer à des êtres indépendants de la matière organisée
- Aujourd’hui, une ère nouvelle s’ouvre devant nous ; la plus admirable des tempêtes vient de balayer les impuretés dont nous étions souillés et notre patrie régénérée brille enfin d’un éclat radieux sous le soleil de la Liberté
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