- Légion française des combattants
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La légion française des combattants (LFC) est la fusion par le Régime de Vichy de toutes les associations d'anciens combattants, décidée par la loi du 29 août 1940 par le maréchal Pétain sur proposition de Xavier Vallat[1]. L’État français lui assigne comme mission de « régénérer la Nation, par la vertu de l’exemple du sacrifice de 1914-1918 ». Son siège se trouve à l'hôtel de Séville, boulevard de Russie, à Vichy[2]. Toutes les associations d'anciens combattants sont dissoutes, mais tous leurs membres ne rejoignent pas pour autant la Légion[3].
Les chefs sont nommés et appointés (et non plus élus et bénévoles, comme dans les associations traditionnelles d'anciens combattants). La Légion est organisée en "sections communales", "unions départementales". Chaque union départementale comprend une série de divisions : Propagande, services civiques, services sociaux, service d'ordre. Et à partir du printemps 1941 en "unions provinciales" rattachées à des "préfectures régionales"[4].
Le Légionnaire doit prêter serment à son entrée dans la Légion : "Je jure de continuer de servir la France avec honneur comme je l'ai servi sous les armes. Je jure de consacrer toutes mes forces à la PAtrie, à la Famille, et au TRavail. Je m'engage à pratiquer l'amitié et l'entraide vis_à-vis de mes camarades des deux guerres, à rester fidèle à la mémoire de ceux qui sont tombés au Champ d'HOnneur. J'accepte librement la discipline de la Légion pour tout ce qui me sera commandé en vue de cet idéal."[5]
Le 8 février 1941 est créé par une circulaire "les Amis de la Légion" qui encadre les soutiens du régime qui sont trop jeunes pour avoir combattu en 18 ou en 40 et donc faire partie de la Légion[6]. En mars 1941, les Allemands refusent que Pierre Héricourt (un membre trop évident de l'Action française) dirige le mouvement, c'est ainsi que l'avocat François Valentin (directeur de cabinet de Xavier Vallat qui passera ensuit à la Résistance) devient le chef de la Légion[7]. Le colonel de La Rocque consent à la fusion du PSF et ses 350 000 adhérents avec la Légion française des combattants en aout 1941.
La loi du 19 novembre 1941 transforma la Légion initiale en « Légion française des combattants et des volontaires de la Révolution nationale », de façon à y inclure les partisans du régime qui n'avaient pas combattu. L'ancien député Raymond Lachal en devient directeur général en juin 1942, succédant à François Valentin, qui rejoindra les rangs de la Résistance française. A son apogée, la LFC atteindra un chiffre de 900 000 adhérant en métropole, 500 000 outremer auxquels s'ajouteront 350 000 volontaires de la Révolution nationale[8]. Les autorités allemandes interdiront l'extension de la LFC en zone occupée.
En janvier 1942, est créé l'Institut national de formation légionnaire sous la direction d'Yves Urvoy où Paul Marion, Thierry Maulnier et François Perroux délivreront des cours.
De cette légion ont émergé successivement deux formations :
- en janvier 1942 le Service d'ordre légionnaire (SOL) créé par Joseph Darnand, rattaché à la Légion, mais avec une forte autonomie ; ses 18 000 militants constitueront le vivier de la Milice[8].
- un an plus tard, la Milice française, constituée par Pétain, à partir du SOL rendu autonome, et dont, à la libération, les membres en fuite en Allemagne allaient être enrôlés par les nazis dans les Waffen SS.
Dès lors, la LFC voit ses effectifs se réduire peu à peu. Dépassée par ses éléments actifs (SOL puis Milice), désorientée par les évènements de novembre 1942 et par l'éviction de son directeur Valentin, la LFC va vivoter avant de disparaître en août 1944[8]
Insignes
Notes et références
- Pierre Giolitto, Histoire de la Milice, p.13, Paris, Perrin, 1997.
- idem p.18
- idem p.21
- idem p.19
- idem p.20
- idem p.22
- idem p.18-19
- http://www.crhq.cnrs.fr/images-axe1/atlas/p92_93.pdf
Bibliographie
- Jean-Pierre Azéma et François Bédarida, Vichy et les Français, Paris, Fayard, 1996
- Jean-Paul Cointet, La légion française des Combattants, Albin Michel, Paris, 1995
- Yves-Maxime Danan, La vie politique à Alger de 1940 à 1944, L.G.D.J., Paris 1963
- François-Georges Dreyfus, Histoire de Vichy, Éditions de Fallois, 2004
- Pierre Giolitto, Histoire de la Milice, Paris, Librairie Académique Perrin, 1997.
- Henri Michel, Vichy, année 40, Robert Laffont, Paris, 1967
- Robert O. Paxton, La France de Vichy, éd. du Seuil, Paris, 1999
- Jean-Pierre Koscielniak, "Les limites de l'extrémisme politique : la Légion en Lot-et-Garonne", Annales du Midi, n° 245, vol. 116, 2004.
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