- Lyannaj Kont Pwofitsayon
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Liyannaj Kont Pwofitasyon
Le Liyannaj Kont Pwofitasyon[1], ou abrégé en LKP (Alliance contre les profiteurs), est un collectif guadeloupéen qui regroupe une cinquantaine d'organisations syndicales, associatives, politiques et culturelles de la Guadeloupe. Ce collectif est à l'origine de la grève générale qui a touché l'île entre le 20 janvier et le 4 mars 2009.
Son porte-parole est Élie Domota qui est le secrétaire général du syndicat majoritaire de la Guadeloupe, l'Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG).
Sommaire
Composition
Regroupant une cinquantaine d'organisations[2], le collectif a été créé à la suite des premiers mouvements de décembre 2008 concernant le prix de l'essence en Guadeloupe.
Des collectifs avec des revendications similaires ont été créés en Martinique (Collectif du 5-Février), à Saint-Martin (Collectif du 11-Février) et à La Réunion.
Slogan
« La Gwadloup sé tan nou, La Gwadloup sé pa ta yo, yo péké fé sa yo vlè adan péyi an nou ! » (La Guadeloupe est à nous, la Guadeloupe n'est pas à eux, ils ne feront pas ce qu'ils veulent chez nous !).
Ce slogan est scandé dans toutes les manifestations du collectif et s'adresse au grand patronat et aux grandes entreprises qui contrôlent l'économie guadeloupéenne (principalement les békés Martiniquais installés en Guadeloupe depuis quelques années, riches propriétaires des deux principaux centres commerciaux de Guadeloupe (à ne pas confondre avec les « blancs péyi » ou « blancs créoles » de Guadeloupe très peu nombreux comparativement aux békés Martiniquais, car la guillotine est passée en Guadeloupe vers la fin de l'esclavage et dès ce moment la Martinique a été sous la protection de l'Angleterre afin d'épargner les békés Martiniquais).
Revendications
Pour la grève générale qui touche l'île depuis le 20 janvier 2009, le LKP a proposé 146 revendications pour lutter contre la vie chère, réparties en 10 domaines distinctifs :
- le niveau et les conditions de vie (dont les logements et les transports) ;
- l'éducation ;
- la formation professionnelle ;
- l'emploi ;
- les droits syndicaux et les libertés syndicales ;
- les services publics ;
- la production (agriculture et pêche) ;
- l'aménagement du territoire et les infrastructures ;
- la culture ;
- l'arrêt de la sur-exploitation.
Les principales revendications qui se démarquent des autres sont notamment :
- Un relèvement immédiat et conséquent d'au moins 200 € des bas salaires, des retraites et des minima sociaux afin de relever le pouvoir d'achat, de soutenir la consommation des produits guadeloupéens et plus généralement la demande
- Un salaire minimum guadeloupéen calculé sur le coût réel de la vie en Guadeloupe
- La baisse des taux de la taxe sur les carburants
- La suppression de la taxation des produits locaux.
- Le gel des loyers pour une période indéterminée, et pour l'année 2009 l'annulation de l'augmentation de 2,98 % de ceux-ci
- L'obligation d'embauche des travailleurs handicapés au lieu du paiement de la pénalité prévue par la loi.
- La transparence sur la fixation des prix de l'eau, des transports, des carburants, des loyers, du gaz, de l'électricité, des nouvelles technologies de l'information et de communication
- La baisse immédiate de 50 centimes du prix des carburants
- La baisse du prix de l'eau, du prix de transport de passagers, du prix des communications
- La suppression des taxes sur les engrais, désherbants, semences, aliments de bétail et gazole, etc., destinés à la production agricole
- L'arrêt de l'implantation de nouvelles stations-services
- La prise en compte essentielle dans la programmation des médias de la langue et de la culture guadeloupéennes.
Controverses
Un journaliste de RFO opposé au mouvement, qui a effectué une revue de presse hexagonale (Le Figaro, Paris Match, Le Point et France Info), rapporte que des habitants ont dénoncé les pratiques « brutales, voire totalitaires » utilisées par le LKP. Et il estime que ces « menaces, intimidations et violences » ont fini par exaspérer nombre de Guadeloupéens[3]. Afin de paralyser l'économie de l'île, le LKP a contraint notamment les magasins à baisser les rideaux, par l'intimidation et parfois de manière violente selon Le Point[4].
Notes et références
- ↑ Pwofitasyon est un mot créole qui signifie "le fait d'abuser outrageusement"
- ↑ ADIM - AFOC - AGPIHM - AKIYO - AN BOUT AY - ANG - ANKA - ASSE - Ass. ANBT - Ass. Liberté Egalité Justice - CFTC - CGTG - CNL - Combat Ouvrier - Comité de l'Eau - Convention pour une Guadeloupe nouvelle - COPAGUA - CSFG - CTU - Espérance Environnement - FAEN SNCL - FO - FSU - GIE SBT - KAMODJAKA - KAP GWADLOUP - Les Verts - MADICE - Mas Ka Klé - Mouvman NONM - PCG - SGEP/SNEC - SOS B/Terre ENVIRONNEMENT - SPEG - SUD PTT GWA - SUNICAG - SYMPA CFDT - Travayè é Péyizan - UDCLCV - UIR CFTDT - UNSA - UGTG - UPG - UPLG - UMPG - Voukoum - SNUIPP - ADEIC.
- ↑ Philippe Triay, « LKP, le masque tombe » sur http://guadeloupe.rfo.fr, 26 février 2009, rfo.fr. Consulté le 27 février 2009. « Très populaire au début du mouvement de grève, le Collectif LKP est désormais ouvertement critiqué pour ses méthodes brutales, voire totalitaires. Menaces, intimidations, violences, nombre de Guadeloupéens sont exaspérés. Revue de presse hexagonale. »
- ↑ Yves Cornu, « Antilles - La vérité sur le LKP » sur http://www.lepoint.fr, 19 02 2009, lepoint.fr. Consulté le 21 février 2009
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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