- Anna Karénine
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Anna Karénine Auteur Léon Tolstoï Genre Roman Version originale Titre original Анна Каренина Langue originale Russe Pays d'origine Russie Lieu de parution original Rousky Vestnik (Le Courrier russe) Date de parution originale 1877 Version française Nombre de pages 760 Anna Karénine (en russe Анна Каренина) est un roman de Léon Tolstoï paru en 1877 et considéré comme un chef-d'œuvre de la littérature. L'auteur y oppose le calme bonheur d'un ménage honnête formé par Lévine et Kitty Chtcherbatski aux humiliations et aux déboires qui accompagnent la passion coupable d'Alexis Vronski et d'Anna Karénine ; les premiers brouillons étaient d'ailleurs intitulés Deux mariages, deux couples[1].
Ce roman est tout d'abord paru sous forme de feuilleton dans le périodique Rousky Vestnik (Le Courrier russe), mais Tolstoï entra en conflit avec le rédacteur en chef Mikhaïl Katkov à propos du contenu du dernier épisode. Le roman ne parut donc dans son intégralité qu'à sa publication sous la forme d'un livre. Le feuilleton connaît néanmoins un grand succès dans la Russie du XIXe siècle, certaines femmes du monde allant jusqu'à envoyer leurs domestiques à l'imprimerie afin de connaître la teneur des prochains épisodes.
Anna Karénine met en scène la noblesse russe, sur laquelle Tolstoï porte un regard critique.
Sommaire
Historique
Anna Karénine, dont l’écriture fut commencée en mars 1873 et terminée en février 1874, a été initialement publié en épisodes dans la revue russe Le Messager russe à partir de janvier 1875 jusqu’en mai 1877[2].
En juin 1877 la direction du journal en désaccord avec l’auteur sur la fin de l’ouvrage publie une note de la rédaction résumant la fin d’Anna Karénine. L’auteur fera publier séparément la fin de l’ouvrage. Le roman sera publié pour la première fois en janvier 1878.
Pour la fin tragique du roman, l’auteur a été inspiré d’un fait divers. L’amie de son voisin Bibikov s’est jetée sous un train en janvier 1872, il est allé voir le corps de la malheureuse[3].
Personnages
- Agathe Mikhailovna, économe de Levine.
- Filimonovna, Matrone, bonne des enfants Oblonski
- Golénistchev, compatriote rencontré par Vronski et Anna durant leur séjour en Italie.
- Grinévitch, Michel Stanislavitch, collègue d’Oblonski
- Iachvine, officier, débauché ami de Vronski.
- Levine, Constantin Dmitriévitch, trente deux ans, incarne la vision de Tolstoï : grand propriétaire terrien, il refuse la vie à Moscou et le Monde. Il se tient à l'écart et entreprend un traité d'agronomie, projet mis à mal par son mariage avec Kitty. Il refuse également de participer aux zemstvo, organes de l'administration locale qui regroupent les grands propriétaires.
- Levine, Nicolas, frère ainé de Constantin, communiste, il meurt de la Tuberculose.
- Loukitch, Vassili, percepteur de Serge Karénine après le départ d’Anna.
- Lvov, mari de Nathalie Stcherbatski, ancien diplomate, beau-frère de Levine.
- Karénine, Anna : le personnage témoigne de l'évolution de Tolstoï par rapport à son propre ouvrage. Incarnation du péché pendant une large partie de l'ouvrage, elle déteste son mari pour son caractère magnanime ; c'est une incrédule notoire, qui accepte de vivre avec Vronski sans demander le divorce à son mari quand bien même celui-ci l'aurait accepté. Néanmoins, Tolstoï évolue dans sa description puisqu'il en fait aussi une incarnation de la liberté et de la modernité, notamment lorsque sa belle-sœur et amie Dolly la rejoint et songe avec admiration aux choix d'Anna. Le personnage d'Anna aurait été en partie inspiré de Maria Hartung (1832–1919), la fille aînée du poète Alexandre Pouchkine.
- Karénine, Alexis Alexandrovitch, mari trompé d'Anna Karénine, incarne la droiture chrétienne. Membre éminent du ministère, il souhaite, lorsqu'il apprend la trahison d'Anna, sauver les apparences dans le Monde. Mais à l'occasion de la naissance de la fille illégitime d'Anna et Vronski, il va accorder son pardon à Anna. Si ce personnage est sans conteste une figure d'intégrité, Tolstoï en fait néanmoins un personnage double fait de sécheresse et d'autosatisfaction.
- Karénine, Serge, fils d’Anna et d'Alexis.
- Karénine, Annie, fille d’Anna et de Vronski.
- Kouzma, valet de Levine.
- Koznychev, Serge ivanovitch, demi-frère de Levine, écrivain connu.
- Marie Nicolaïevna, compagne de Nicolas Levine, ancienne prostituée.
- Mathieu, valet de Stépane.
- Mikhaïlov, peintre russe installé en Italie.
- Nikitine, Philippe Ivanovitch, collègue d’Oblonski.
- Nordston, comtesse, amie de Kitty, n’apprécie pas Levine.
- Oblonski : Stiva, trente quatre ans, frère d'Anna Karénine incarne l'oisiveté. Il dépense plus qu'il ne gagne. Parvenu à un poste de haut-fonctionnaire grâce à son caractère hâbleur, il trompe régulièrement sa femme Dolly avec l'ancienne institutrice de ses enfants, une danseuse du Bolchoï. il est également le meilleur ami de Lévine qui deviendra son beau-frère.
- Oblonski, Darie Alexandrovna, Dolly, née Stcherbatski, femme d'Oblonski, trente trois ans, mère de sept enfants dont cinq vivants.
- Oblonski, Gricha, fils cadet de Stépane et Darie,
- Oblonski, Tania, fille ainée de Stépane et Darie
- Pétriski, lieutenant, noceur endetté, ami de Vronski
- Riabine, négociant, achète une forêt à Stépane Oblonski.
- Serpoukhovskoï, général, ami d’Alexis Vronski
- Snietkov, maréchal de la noblesse de la province de Kachine battu à l’élection.
- Stcherbatski, Kitty, belle-sœur d’Oblonski, se marie avec Levine.
- Stcherbatski, Dolly, voir à Oblonski, Darie
- Stcherbatski, Nathalie, belle-sœur d’Oblonski, mariée à Lvov.
- Stcherbatski, « le vieux prince », père des sœurs Stcherbatski.
- Stcherbatski, Nicolas, cousins des sœurs Stcherbatski.
- Sviajki, voisin de Levine, va être élu maréchal de la noblesse du district de Selezniev.
- Tchirikov, témoin de Levine à son mariage, compagnon de chasse.
- Tverskoï, Betsy, cousine de Vronski, princesse, entremetteuse entre Vronski et Anna.
- Varinka, Melle, fille adoptive de Me Stahl. Amie de Kitty
- Vronski, Alexis Kirillovitch, comte, amant d'Anna.
- Vronsli, Alexandre, frère d’Alexis, colonel
- Vronski, comtesse, mère d’Alexis
Incipit
« Les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses sont malheureuses chacune à leur façon[4],[5]. »
Extraits
- Le troisième clan était celui du monde proprement dit, ce monde des bals, des dîners, des toilettes brillantes, qui se maintient d’une main à la cour pour ne pas tomber dans le demi-monde, qu’il s’imagine mépriser tout en partageant ses goûts.
- Anna sur son mari Elle n’éprouvait plus envers son mari que la répulsion du bon nageur à l’égard du noyé qui s’accroche à lui et dont il se débarrasse pour ne pas couler.
- Kitty sur Anna Comme elle est belle ! Mais il y a quelque chose en elle qui m’inspire une immense pitié.
- Kitty en parlant à son bébé …Oui, ce que tu pourras faire de mieux sera de ressembler à ton père.
Adaptations au cinéma
Le roman a été adapté à plusieurs reprises à la télévision et au cinéma.
- 1911 : Anna Karénine de Maurice André Maître avec E. A. Soroktina (Anna Karénine), Nicolaï Vassiliev (Comte Karénine), Troianov (Vronsky)
- 1919 : Anna Karenina de Friedrich Zelnik, avec Lya Mara dans le rôle titre.
- 1927 : Anna Karénine (Love) d'Edmund Goulding, avec Greta Garbo dans le rôle titre.
- 1935 : Anna Karénine ((Anna Karenina) de Clarence Brown, avec Greta Garbo également.
- 1948 : Anna Karénine de Julien Duvivier, avec Vivien Leigh.
- 1967 : Anna Karénine d' Alexandre Zarkhi avec Tatiana Samoïlova
- 1997 : Anna Karénine ((Anna Karenina) de Bernard Rose, avec Sophie Marceau.
- 2000 : Anna Karenina (mini-série) de David Blair, avec Helen McCrory et Kevin McKidd.
Adaptations au ballet
- Rodion Chtchédrine a écrit la musique du ballet Anna Karénine pour son épouse, la danseuse soviétique Maïa Plissetskaïa. Les premières représentations eurent lieu au théâtre Bolchoï à Moscou en 1974.
Notes et références
- Folio classique, p. 873, (ISBN 9872070392520). Notice de Sylvie Luneau in Anna Karénine,
- Bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, 1951 (ISBN 978 2 07 010564 9) Anna Karénine, index chronologique, page XXXIV, traduit par Pierre Pascal, traductions et notes par Henri Mongault, Sylvie Luneau et Edouard Beaux,
- Bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, 1951 (ISBN 978 2 07 010564 9) Anna Karénine, index chronologique, page XXXIII, traduit par Pierre Pascal, traductions et notes par Henri Mongault, Sylvie Luneau et Edouard Beaux,
- p. 61, Bibliothèque de la Pléiade. Anna Karénine,
- incipit est très connu et est souvent cité. Ainsi dans Firmin. Adventures of a Metropolitan Lowlife, de Sam Savage, p. 3. Cet
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