- Lucius Licinius Crassus
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Lucius Licinius Crassus (140-91 av. J.-C.) est un jurisconsulte et orateur romain[1], fils du Publius Licinius Crassus. Cicéron le considère comme un des orateurs les plus remarquables de son temps, et admire sa capacité d'analyse et d'argumentation, ainsi que sa finesse d'esprit, tout en lui trouvant une relative faiblesse d'ornementation de style[2]. À ce titre, Cicéron le met en scène dans ses Trois dialogues sur l'orateur, qu'il situe dans une maison de campagne de Crassus, à Tusculum[3].
Vie publique
En 121 av. J.-C., à 19 ans, il est orateur, il est l'élève de Lucius Coelius Antipater. En 118 av. J.-C., il prend part à la fondation de la colonie de Narbo Martius en Gaule narbonnaise[4]. En 108 av. J.-C., il est questeur en Asie. Il en profite pour parfaire ses études rhétoriques et philosophiques avec Métrodore de Scepsis, l'un des principaux fondateurs du scepticisme, y apprend le grec, et y prend des contacts. Sur le voyage du retour, à Athènes, il approfondit ses études.
En 107 av. J.-C., il est élu tribun de la plèbe. L'année suivante, il devient préteur. En 103 av. J.-C., alors qu'il est édile curule, il organise des jeux. En 95 av. J.-C., il est élu consul. Il défend Quintus Servilius Caepio, quand celui-ci est accusé par le tribun Gaius Norbanus de mauvaise conduite à la guerre (refusant de coopérer avec son supérieur, il est responsable de la plus grave défaite romaine depuis Cannes). Avec son collègue du consulat, Quintus Mucius Scævola, il rédige une loi, la lex Licinia Mucia, qui refuse la citoyenneté romaine à certaines cités latines et italiennes, ce qui fut un prélude à la guerre sociale. En 93 av. J.-C., il devient censeur. Il se trouve à plusieurs reprises en polémique avec son collègue Gnaeus Domitius Ahenobarbus[5]. En 91 av. J.-C., il défend des mois les idées du tribun Marcus Livius Drusus, contre son adversaire le consul et orateur Lucius Marcius Philippus. Engagé au Sénat dans un débat intense qui l'oppose à Philippe, il meurt une semaine après[6]. Le projet du jeune Drusus élargissait la citoyenneté romaine à toute l'Italie, et aurait pu éviter la crise de la guerre sociale. Le tribun de la plèbe est assassiné et ses projets rendus caducs à la fin de l'année.
Vie privée
Il se marie avec la fille de l'augure Quintus Mucius Scaevola (petite-fille de Caius Laelius Sapiens). De ce mariage, il a deux filles.
Il demeure dans une maison dont il a hérité, et qu'il décore magnifiquement : il est le premier à installer quatre colonnes de marbre dans son atrium. Il plante aussi six arbres lotos, qui contribuent à l'admiration de sa maison. Lorsqu'ils étaient censeurs, Gnaeus Domitius Ahenobarbus lui reprocha d'habiter une maison d'une si grande valeur et offrit de l'acheter 6 millions de sesterces, Crassus accepta à condition de garder les arbres lotos. Furieux, Domitius refusa, et Crassus lui demanda ironiquement lequel des deux donnait le mauvais exemple, celui qui vivait dans sa maison reçue par héritage, ou celui qui achetait six arbres au prix de 6 millions[5].
Précédé par : En fonction : Suivi par : C. Cassius Longinus et Gn. Domitius Ahenobarbus
(96 av. J.-C.)L. Licinius Crassus avec Q. Mucius Scævola
(95 av. J.-C.)C. Coelius Caldus et L. Domitius Ahenobarbus
(94 av. J.-C.)Notes et références
- Velleius Paterculus, Histoire romaine, livre II, 9
- Cicéron, Brutus, ou dialogue sur les orateurs illustres, 38-39
- Cicéron, Tres dialogui de oratore, I, 7
- Cicéron, Brutus, 160 ; de Oratore, 2, 223
- Pline l'Ancien, Histoires naturelles, livre XVII, 1
- Cicéron, De oratore, livre 3
Catégories :- Personnalité du IIe siècle av. J.-C.
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