- Lucine (mythologie)
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Lucine (en latin : Lucina) est l’épithète ou le synonyme poétique[1] de Junon « déesse de lumière ». Elle est invoquée lors de l'accouchement.
Chez les auteurs classiques
Dans Les Métamorphoses[2], Ovide relate la légende selon laquelle, alors que Myrrha est métamorphosée en myrrhe et qu'elle est sur le point d'accoucher, Lucine vient la seconder. Dans Les Fastes, Ovide fait parler Junon en dressant un parallèle poétique entre lux (la lumière, employée au sens de « jour ») et le nom du mois de juin, à laquelle Junon-Lucine donne son nom : « Eh quoi ! une concubine aura imposé son nom au mois de mai, et l'on m'envierait le même honneur ! Pourquoi donc m'appellerais-je la reine, la première des immortelles ? Pourquoi aurait-on placé dans ma main droite un sceptre d'or ? Les jours (lux) composeraient le mois, je porterais, à ce titre, le nom de Lucine, et je ne pourrais donner le mien à aucun des mois de l'année [3]? »
Plaute[4] fait dire à un personnage féminin « À moi ! quelle douleur d'entrailles ! Junon Lucine, secours-moi. »
Chez les auteurs chrétiens
Tertullien, dans un procédé classique qui vise à railler — en l’exagérant — le polythéisme romain, en fait une indigitamenta distincte de Junon : « à quel homme ne s’attachera pas l’esprit mauvais, puisqu’il guette les âmes, aux portes mêmes de la vie, ou même qu’il est appelé par toutes les superstitions qui environnent un enfantement, tant l’idolâtrie est comme l’accoucheuse de tous les nouveau-nés, et lorsque les femmes enceintes, couronnées de bandelettes, tressées devant les idoles, déclarent que leurs fruits sont consacrés aux démons[5] ; et lorsqu’on appelle à grands cris Diane et Lucine pendant le travail de l’enfantement ; et lorsque toute une semaine une table est dressée à Junon ; et lorsque le dernier jour on tire l’horoscope qui sera consigné par écrit ; et lorsque les premiers pas que l’enfant imprime sur la terre sont consacrés à la déesse Statina[6],[7] »
Notes
- Fondamentalement, Lucina et Juno signifient tous deux « la Lumineuse ».
- Ovide, Les Métamorphoses, livre X
- chant VI, juin, traduction M. Nisard, Paris, 1857. Ovide, Les Fastes,
- Aulularia, « la Marmite »
- génie propre à chaque être, Tertullien joue sur le mot. C'est-à-dire le daïmôn, le
- Cette déesse n’existe que chez Tertullien.
- Tertullien, De Anima, « De l’âme ».
Catégories :- Divinité romaine
- Divinité féminine
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