- Louis Piérard
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Louis Piérard est un homme politique belge et un militant wallon né à Frameries (Borinage) en 1886.
Issu d'une famille modeste (ses deux grands-pères étaient mineurs), il vint très jeune au socialisme et lutta aux côtés de Jules Destrée et Émile Vandervelde pour le suffrage universel.
Sommaire
Homme politique et militant wallon
Il fut élu député de Mons en 1919 et fut pendant trente-trois ans un parlementaire actif et dynamique. Dès son entrée à la Chambre, il déposa un projet de loi « en vue de la glorification d'un soldat mort non identifié » qui deviendra le soldat inconnu.
Son activité parlementaire s'est exercée en faveur des artistes, des écrivains et de l'organisation des loisirs pour les travailleurs. Il est l'auteur des projets de loi instaurant l'Œuvre nationale de l'éducation populaire et le Fonds national de littérature qui vient en aide aux écrivains sous forme de subsides à l'édition.
Il adopte assez tôt une position fédéraliste dans la revue Wallonia :
« Pour mettre fin à un conflit qui menace d'opposer les paysans et les ouvriers[1]qui souffrent de la même misère, [...il faut] la séparation administrative ou toute autre mesure plus radicale qui coupera la dangereuse fiction belge responsable de tout ce mal, Libre fédération de peuples libres autonomes et homogènes[2]. »
Il poussera la Fédération socialiste et républicaine du Borinage à appuyer la Lettre au Roi sur la séparation de la Wallonie et de la Flandre de Jules Destrée en 1912. Il quitte l'Assemblée wallonne avec Jules Destrée et Auguste Buisseret pour les mêmes raisons qu'eux et parce qu'il est partisan de l'apprentissage du néerlandais par les jeunes Wallons.
Il participe au Congrès national wallon des 20 et 21 octobre 1945, est d'emblée fédéraliste, défend le Congrès contre Charles d'Aspremont Lynden qui tendait à considérer les membres du Congrès comme des inciviques, rappelant que le Congrès de Liège propose une solution à appliquer dans le cadre belge. Il redit à cette occasion son opposition à la réunion à la France.
Écrivain
Il a créé en Belgique une des premières sections du Pen Club international, créé à Londres en 1920.
Il fut l'ami des grands écrivains de son temps : Verhaeren, Elskamp, Maeterlinck, mais aussi de nombreux écrivains français et étrangers. Il fut enfin l'ami des artistes qu'il défendit sa vie durant, organisant les premières grandes expositions d'artistes belges à l'étranger. Journaliste, il collabora au journal Le Soir puis au journal Le Peuple, organe de son parti. Il collaborait en même temps à de nombreux journaux étrangers comme The Times de Londres et La Prensa de Buenos-Aires, sans parler des nombreuses revues françaises et belges. Il écrivit Visages de la Wallonie (réédité par Labor, Bruxelles, 1980), de même que de nombreuses critiques d'art, estimant notamment que
« Paulus, Wallon souvent rêveur, et taciturne, est par son vivant exemple, la preuve que l'on doit mettre fin à la légende de la Flandre monopolisant l'art de peindre. Vous connaissez n'est-ce pas l'antithèse banale : Le Flamand est peintre, le Wallon musicien. Le Wallon est peintre aussi, Autrement, voilà tout[3]... »
Il entre en 1949 à l'Académie royale de langue et de littérature françaises. Il livre cette année-là trois longs articles à La Nouvelle revue wallonne (organe du Congrès national wallon), intitulé Wallonie, terre de poésie où il tente de dépeindre une géographie psychologique de poètes wallons et du monde entier.
Il mourut à Paris en 1952 et repose au cimetière de Frameries, au pied d'un des plus anciens charbonnages. Sur le tombeau érigé par la commune, on lit l'inscription Citoyen du monde.
Citation
« Je gagne mon pain quotidien en faisant du journalisme. Je m'occupe en outre de politique et je veux rester fidèle à la littérature. C'est vous dire que je monte plusieurs chevaux à la fois. Ce petit jeu de la troïka est peut-être dangereux. On risque de s'y casser les reins. Mais il comporte des avantages. Les hommes politiques disent avec un sourire en parlant de moi : « C'est un littérateur ». Et mes confrères en littérature : « C'est un politicien ». »
Publications
- Louis Piérard, La vie tragique de Vincent Van Gogh.
Philatélie
La Régies des postes belges a émis le 19 novembre 1973 un timbre poste d'une valeur de quatre francs à l'effigie de Louis Piérard d'après une sculpture de Ianchelevici.
Notes et références
- Wallonie, les paysans en Flandre Les ouvriers dominant en
- Encyclopédie du Mouvement wallon, Tome III, pp. 1268-1269, p. 1268. in Wallonia n° 17, 1911 ciré par Marinette Bruwier et Paul Delgorge, article Louis Piérard
- La Wallonie, le Pays et les Hommes (lettres, arts, culture), Tome III,pp. 381-386, p. 384 Cité par Jaacques Stiennon in La critique d'art et l'art wallon, in
Catégories :- Bourgmestre wallon
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- Militant wallon
- Naissance en 1886
- Naissance à Frameries
- Décès en 1952
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