- Louis Mathieu Dembowski
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Dembowski, Ludwik Mateusz (dit Louis Mathieu), général polonais au service de la France, né le 24 août 1768 à Góra (Pologne), mort à Valladolid (Espagne) le 18 juillet 1812, des suites d'une blessure reçue en duel.
Patriote polonais, il émigre en France après l'échec de l'insurrection de Tadeusz Kościuszko et le démembrement de son pays. Entré comme officier dans les légions polonaises (armée française) formées par le général Jean Henri Dombrowski au service de la République française.
Après la paix d'Amiens, les légions polonaises étant dissoutes et réformées, Dembowski se retrouve sans affectation et est attaché comme chef de brigade (colonel) surnuméraire à la 27e demi-brigade légère française. Mais grâce à la protection des généraux Étienne Jacques Joseph Macdonald et Louis Baraguey d'Hilliers, il obtient (7 janvier 1803) d'être affecté à l'expédition de Saint-Domingue que commande alors le général Donatien-Marie-Joseph de Rochambeau. Il embarque pour l'île avec son épouse et leur fils, encore en bas âge. Il est au feu peu après son arrivée, ayant deux chevaux tués sous lui dans une sortie des troupes du Cap-Français contre les insurgés (29 juillet). Rochambeau le nomme adjudant-commandant et le charge de la direction des avant-postes au Cap (23 octobre), peu avant la défaite finale des troupes coloniales françaises ... Refusant, avec quelques autres officiers (Jean François Cornu de La Poype, Lefebvre-Desvaux et ses frères, Huin, d’Hénin de Cuvillers …), la capitulation du Cap, Dembowski tente de forcer le blocus à bord de « La Clorinde » du capitaine Le Bozec (1er décembre). Mais le navire s’échoue et tous sont capturés par les Anglais, puis emmenés en captivité à la Jamaïque. Du fait de la présence de son épouse et de leur jeune enfant, Dembowski ne tarde pas à être libéré.
Rentré en France fin juin 1804, il est placé dans son grade d’adjudant-commandant comme chef d’état-major de la 2e division de Dragons (30 mars 1805), puis de la division de Dragons à pied de son protecteur Baraguey d’Hilliers (octobre). Il fait la campagne de Prusse comme chef d’état-major du VIe Corps du maréchal Jean Lannes (20 janvier 1806).
Il passe ensuite à l'armée d'Espagne, comme chef d’état-major du Ve Corps du maréchal Adolphe Édouard Casimir Joseph Mortier (22 octobre 1808). C'est au cours de cette guerre qu'il est fait général de brigade (17 décembre 1809). Il sert ensuite, toujours en Espagne, au sein des corps d'armée des généraux Jean-Baptiste Girard et Jean-Baptiste Drouet d'Erlon (1810-1812).
Il meurt à Valladolid (18 juillet 1812) d’une blessure reçue quelques jours plus tôt au cours d’un duel. Il avait 44 ans, et laissait une femme et un fils qui ne devaient toucher aucune pension du gouvernement, la loi du 8 Floréal an II l’interdisant pour les officiers tués en duel …
Sources
- Six (Georges), Dictionnaire biographique des généraux et amiraux de la révolution et de l'Empire, t.1
- Dembowski (Louis-Mathieu, adj.-cmdt), Journal & voyage à Saint-Domingue (1802)
- Pachonski (Jan) & Wilson (Reuel K.), Poland's Caribbean tragedy: a study of Polish legions in the Haïtian war of Independance, 1802-1803
Catégories :- Général polonais
- Général du Premier Empire
- Naissance en 1768
- Décès en 1812
- Mort en duel
- Mort lors des guerres napoléoniennes
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