Lothar Von Trotha

Lothar von Trotha

Adrian Dietrich Lothar von Trotha (3 juillet 1848 – 31 mars 1920) était un général allemand, commandant des forces coloniales en Afrique orientale allemande puis dans le Sud-Ouest Africain où il s'est illustré dans la répression impitoyable des Herero.

Biographie

Né à Magdeburg, capitale de la province de Saxe, von Trotha a rejoint l'armée prussienne en 1865 et a combattu dans les guerres austro-prussienne et franco-prussienne, pour lesquels il fut récompensé de la Croix de fer 2^de classe. Il trouva le temps d'épouser Bertha Neumann le 15 octobre 1872 et continua à gravir les rangs de l'armée prussienne.

En 1894, il est nommé commandant des forces coloniales en Afrique de l'est allemande (Tanganyika). Sa notoriété s'accroît grâce à la répression brutale qu'il exerce contre les mouvements de rébellion africains puis quand il dirige un corps expéditionnaire en Chine surtout contre la révolte des Boxers.

Le 3 mai 1904, c'est à cause de cette réputation qu'il est nommé commandant en chef du Sud-Ouest Africain allemand avec la mission de réprimer la révolte herero.

Le 11 juin 1904, von Trotha débarque dans le Sud-Ouest Africain. La guerre contre les Hereros fait alors rage depuis cinq mois et les troupes allemandes ont peu de victoires à leurs actifs. Il sous-estime dans un premier temps la combativité et l'intelligence des Hereros (censés n'être que « des sauvages ») et les pertes en vie humaine parmi les troupes allemandes continuent à augmenter. En octobre, il opte alors pour une nouvelle tactique militaire. À la bataille de Waterberg, il fait encercler les Hereros de trois côtés ne leur laissant qu'une seule issue pour fuir : le désert du Kalahari.

Alors que les Hereros essayaient d'y trouver refuge, von Trotha fit empoisonner les points d'eau, dressa des postes de garde à intervalles réguliers avec ordre de tirer sans sommation à la vue de chaque Herero, homme, femme ou enfant. Des milliers d'Hereros moururent de soifs au fin fond du désert. Pour être encore plus clair, von Trotha signa un ordre d'extermination (Vernichtungsbefehl) selon lequel « À l'intérieur des frontières allemandes, chaque Herero, armé ou non armé, sera abattu. Je n'accepterai pas plus de femmes ou d'enfants. »

Quand les actions de von Trotha furent connus de l'opinion publique allemande, un mouvement de répulsion s'empara de la population ce qui amena le chancelier Bernhard von Bülow à demander au Kaiser Guillaume II de démettre von Trotha de son commandement. L'ordre fut donné trop tard alors que les survivants hereros étaient parqués dans des camps de concentration ou servaient de main d'œuvre à bon marché. Beaucoup moururent de malnutrition ou de dysenterie.

La population Herero estimée à 80 000 âmes avant le début de la guerre fut réduite à 15 000 individus en 1911.

Le 19 novembre 1905, von Trotha revenait en Allemagne et devenait général d'infanterie en 1910. Il se maria une seconde fois le 19 mai 1912 à Lucy Goldstein Brinkmann. Il meurt le 31 mars 1920 à Bonn.

Héritage

La guerre menée par von Trotha fut qualifié de premier génocide du XX^e siècle. Son plan d'extermination des Hereros fut relié par des historiens au plan d'extermination des juifs mené par les Nazis.

Le 16 août 2004, le gouvernement allemand présenta ses excuses officielles, historiques et morales pour ces atrocités, qualifiées de génocide.

En 1933, les autorités Nazis avaient baptisé une rue de Munich au nom de Von Trotha. En octobre 2006, le conseil municipal de la ville décida de la débaptiser et de lui donner le nom de Hererostraße [1].

L'ombre du général von Trotha plane sur le chapitre 9 du roman V. de Thomas Pynchon.

'BIBLIOGRAPHIE' : "Gegen kirri und buchse in deutsch sudwestafrika" par Wilhelm von TROTHA - publié à Breslau en 1911.

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