- Longshan
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La culture de Longshan 龍山 est une culture chinoise du Néolithique tardif (3000-2000 av. J.-C.) qui s'est développée au Shandong, au Liaodong et dans le bassin inférieur et moyen du fleuve jaune, au Henan, Shanxi, Shaanxi, Hebei, Jiangsu et Hubei. Elle tire son nom du bourg de Longshan sur le territoire de la commune de Jinan au Shandong, où Wu Jinding[1] découvrit en 1928 le site de Chengziya[2].
Les poteries de Longshan sont connues pour avoir utilisé un mode de cuisson « en réduction », c'est-à-dire avec un très faible apport en oxygène, à la différence des poteries Yangshao, cuite en oxydation, dans des fours à feu clair. Cette différence de cuisson se traduit par le fait que l'oxyde de fer de la pâte perd son oxygène, donnant au corps de la poterie une couleur grise, en contraste avec les poteries Yangshao à corps rouge (du fait de l'oxydation du fer).
Mais la culture Longshan est également connue pour un type de poterie noire à la paroi mince « comme une coquille d’œuf » et à la surface polie, production de prestige rendue possible par l'invention du tour et de fours pouvant atteindre une très haute température. Ces poteries noires, découvertes pour la première fois en 1928, dérivent de la culture Dawenkou.
On assiste à l’apparition de techniques et de styles que l’on retrouvera dans la culture d’Erlitou, puis chez les Shang. Ce fait, lié à leur proximité géographique, incite la majorité des archéologues chinois ainsi que certains historiens étrangers comme Jacques Gernet à penser que Longshan constitue l’ancêtre, ou tout au moins l'un des ancêtres, des cultures Erlitou et Shang.
Comme dans la culture plus ancienne de Yangshao, la subsistance repose sur la chasse, la pêche, l’élevage (porcs, chiens, ovins, bovins) et l’agriculture dont les productions se diversifient ; le riz est attestée à côté du millet toujours prédominant. Il semble que de meilleurs moyens de production aient permis une diversification alimentaire et une augmentation sensible de la population, avec des effets toutefois mitigés. Ainsi, une étude du département d’anthropologie de l’Université du Missouri[3] portant sur des sites du Shanxi met en évidence des différences entre les périodes Yangshao et Longshan : passage à une alimentation demandant moins d’efforts masticatoires, mais également diminution de la taille des adultes, augmentation des caries et des troubles osseux dus aux carences.
Des habitats entourés de murs en terre compacte et de fossés, les premières villes, apparaissent. La plus célèbre est Taosi[4] dans le comté de Xiangfen[5] au Shanxi, datée de 2500 à 2000 av. J.-C. Elle abritait neuf tombes de personnages importants. La stratification sociale, visible dans la différence des mobiliers funéraires, devient manifeste au cours de cette période.
La divination par ostéomancie ou scapulomancie, qui connaitra son apogée sous les Shang et durera jusqu’à la veille de l’empire, est déjà pratiquée. On trouve des pièces portant des signes, mais pas encore d'écriture. Les premiers bronzes apparaissent vers la fin de la période. Un remarquable jeu de clochettes sans doute destiné à la musique cérémonielle a été retrouvé à Taosi.
Notes
- 吳金鼎
- 城子崖
- (2002) E Pechenkina ; RA Benfer ; Zhijun W
- 陶寺
- 襄汾
Voir aussi
Catégories :- Histoire de la Chine archaïque
- Site archéologique de Chine
- Culture archéologique
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