- Lon Non
-
Lon Non (1930 - 1975) était un homme politique cambodgien.
Frère du Maréchal Lon Nol, même si sa fonction officielle était limité au rôle de responsable de la police du pays il était néanmoins un rouage important de la République khmère de 1970 à 1975.
En avril 1975, alors que la fin de la république approche, il tente de négocier une capitulation honorable avec le commandement khmer rouge, mais échouera.
Il sera l'une des premières victimes du nouveau régime du Kampuchéa démocratique.
Sommaire
Biographie
Lon Non était le jeune frère du Maréchal Lon Nol, ancien président de la république khmère.
Il fréquenta les bancs du collège Sihanouk de Phnom Penh où il croisa notamment Khieu Samphan et un certain Saloth Sar, futur Pol Pot.
Il était membre de l’Assemblée nationale du Cambodge et soutint son frère et le prince Sisowath Sirik Matak, quand le 18 mars 1970, ils déposèrent Norodom Sihanouk de la tête de l’Etat. Certaines sources prétendent même qu’il aurait été l’un des principaux instigateurs de ce coup de force[1]. Un autre de ses frères, Lon Nil, qui soutenait lui aussi la déposition du monarque, fut capturé par des villageois partisans de Norodom Sihanouk et mis à mort.
Toujours est-il que dans ce nouveau régime, il devint rapidement chef de la police de Phnom Penh.
Il crée le Sangkum Sathéaranak Râth (parti social républicain) qui se réclame inspiré par Lon Nol et qui obtient en septembre 1972 la totalité des sièges aux élections législatives (résultats facilités par le fait que pour 116 des 126 sièges à pourvoir à l’Assemblée nationale et 24 des 32 du sénat, un seul candidat se présentait).
En 1973, suite à la répression trop brutale de manifestations étudiantes par la police dont il a le commandement, Lon Non est « promu »ambassadeur itinérant afin de l’éloigner du Cambodge. C’est à cette occasion que sa femme fut arrêtée à Orly en possession de 170 000 $ en liquide alors qu’elle s’apprêtait à rejoindre son mari aux États-Unis. Cet éloignement sera toutefois de courte durée et Lon Non ne tardera pas à réapparaitre à Phnom Penh.
En avril 1975, alors que la capitale est encerclée, il refuse de suivre son frère qui est évacué par les États-Unis et tente, avec Sisowath Sirik Matak et Long Boret, de négocier un cessez le feu des khmers rouges. Cette entreprise était pourtant vouée à l’échec, le nom de ces trois personnalités apparaissant dans une liste publiée par Norodom Sihanouk en février, dénommant les sept « traitres » devant être exécutés sur le champ en cas de victoires des forces de Pol Pot.
A l’arrivée des khmers rouges à Phnom Penh le 17 avril 1975, Lon Non fut capturé à son bureau et détenu au ministère de l’information. Peu après, Koy Thuon, délégué du nouveau gouvernement, installa à l’hôtel Monorom un comité pour l’élimination des ennemis. Sa première décision fut d’ordonner la liquidation immédiate de Lon Non et des autres dignitaires du régime républicain. Il fut exécuté sur la pelouse du Cercle sportif de Phnom Penh.
Relation avec les Américains
Même si Lon Non avait contribué à installer un régime très favorable aux États-Unis, les relations avec eux furent loin d’âtre bonnes.
Comme le montre une étude de Kenton Clymer, des rapports de l’ambassade américaine datant de 1973 dépeignent Lon Non comme une personne dotée « d’une énergie et d’un sens de l’initiative hors du commun », mais dénué de scrupules moraux et de discernement politique.
L’ambassade lui refusa l’accès au matériel américain, apparemment parce qu’il en détournait une partie à son profit. Certains avancent que ces détournements portaient sur 90 millions de dollars.
Toujours d’après ces rapports, Lon Non avait ses propres escadrons de la mort, soupçonnés de perpétrer des attaques violentes et de tenter d’assassiner les opposants politiques. En outre, le personnel de l’ambassade le tenait comme responsable de l’attentat manqué contre le chargé américain Thomas Enders en 1972.
En 1973, au retour d’un exil de courte durée, le département d’Etat, soucieux qu’il ne génère de nouveau troubles, demanda à l’ambassade américaine de le contrôler. La réponse de John Gunther Dean, l’ambassadeur ne se fit pas attendre : « … Ce problème aurait pu être évité si ceux qui devait prendre soin de Lon Non aux États-Unis avait fait correctement leur travail …»
Référence
- Ros Chantrabot, La Republique khmere : 1970-1975, L'Harmattan, mars 1993, 216 p. (ISBN 978-2-7384-1930-9)
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Lon Non » (voir la liste des auteurs)
- (en) Justin J Corfield, A' History of Cambodian Non-communist Resistance 1975-1983, Monash Asia Institute, 21 Juin 2005 ISBN 978-0-7326-0290-1
- (en) New York Times, 1er mai 1973, Lon Non Leaves Cambodia For Enforced Stay Abroad
- (en) New York Times, 23 septembre 1973, $170,000 in Cash On Mrs., Lon Non Is Seized in Paris
- (en) William Shawcross, Sideshow, Revised Edition: Kissinger, Nixon, and the Destruction of Cambodia, Cooper Square Press, 25 octobre 2002 ISBN 978-0-8154-1224-3
- (en) U.S. National Archives, Electronic Briefing Book No. 188
- (en) U.S. National Archives, Embassy Phnom Penh cable 17096 to State Department, "Lon Non's Plans," 26 December 1974
- (en) Kenton Clymer The United States and Cambodia, 1969-2000: A Troubled Relationship, RoutledgeCurzon; 1st edition (April 28, 2004) ISBN 0-415-32602-8
- (fr) Union Interparlementaire Résultat des élections parlementaires de 1972
- (en) Time, 24 Mars 1975, Cambodia: Before the Fall
- (en) Time, 7 avril 1975, Time runs short for Phnom Penh
- (en) Angelfire Cambodian Holocaust Memorial The Maoist Devils
- (fr) KhmerCanada Chronologie du Cambodge 1975
- (fr) Ros Chantrabot La Republique khmere: 1970-1975, Editions L'Harmattan, 1993, ISBN 978-2-7384-1930-9
- (en) Memorandum From the President’s Assistant for National Security Affairs (Kissinger) to President Nixon, Washington, March 19, 1970. The Coup in Cambodia
- (en) Foreign Relations of the United States, Southeast Asia 1969–1976, Volume XX Southeast Asia, 1969–1972
- (en) Foreign Relations of the United States, 1969–1976 Volume VI Vietnam, January 1969 – July 1970
Catégories :- Personnalité politique cambodgienne
- Décès en 1975
Wikimedia Foundation. 2010.