- Logement étudiant en France
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Le logement étudiant est un type de logement spécialement dévolu à la catégorie de la population qui poursuit des études supérieures et englobe principalement les résidences ou cités universitaires et les résidences privées louées par leurs proprétaires exclusivement à des étudiants.
Selon une enquête 2003 de l'Observatoire national de la Vie Étudiante[1], plus de 60 % des étudiants quittent le domicile de leurs parents pour poursuivre des études. Ceux-ci portent alors le nom « décohabitants ». Parmi ceux-ci, 15 % se dirigent vers des résidences collectives (cités U, foyers, etc.), 20 % dans un appartement seul, 10 % en couple, 5 % en colocation.
Sommaire
Histoire du logement étudiant
Les premières résidences universitaires sont construites après la Première Guerre mondiale, à l'initiative de l'Association générale des étudiants(UNEF). Un effort plus soutenu est entrepris dans les années 1930, notamment par le ministre du Front Populaire, Jean Zay. Elles sont plus ou moins spacieuses selon les lieux : 12 m2 à la résidence des Arceaux à Montpellier, 13 à 20 m2 à l'ancien Monbois à Nancy.
Au cours des années 50 - 60, du fait de la massification de l'enseignement supérieur et de l'arrivée de classes sociales nouvelles plus défavorisées à l'Université, le manque de logements sociaux étudiants se fait de plus en plus manifeste. Un programme de construction ambitieux de logements de 10 m2 est élaboré : la résidence universitaire Jean Zay construite en 1955 sur la commune d'Antony compte à elle seule 2 500 logements. En 1963, 75 000 étudiants, soit près de la moitié des effectifs, sont logés par les CROUS (un par académie), qui gèrent les résidences universitaires depuis 1955.
Ces chambres de 10 m2, peu insonorisées, construites au sein de grandes barres, avec confort minimum dans les chambres, sanitaires et cuisines à l'étage, comportent peu d'espaces collectifs attrayants. Le parc immobilier du CROUS s'est dégradé au cours des décennies, et un important plan de réhabilitation a été lancé à la fin des années 90, encadré par une norme d'habitat social étudiant obtenue par l'Unef en 2003. Le loyer mensuel moyen est alors d'environ 120 € mais varie selon le degré de rénovation de la chambre. Après mai 68, la mixité, grande revendication étudiante, s'est peu à peu généralisée dans les cités U, bien que certains immeubles soient encore réservés aux étudiantes.
Dans les années 80, on tombe dans l'excès inverse : les HLM construisent des studios pour le CROUS au sein de résidences dites « conventionnées » (avec APL). De plus, leur loyer peut atteindre 300 €, les mettant hors de portée d'une grande partie des étudiants. Leurs surfaces vont de 16 à 35 m2, ce qui permet notamment la location par un couple.
À la fin des années 90, sur 2,2 millions d'étudiants, seuls 7 % sont logés par le CROUS. Les autres doivent s'arranger avec le marché du logement privé, peu favorable aux faibles revenus et aux étudiants étrangers. Aujourd'hui, le logement est le premier poste budgétaire des étudiants : entre 120 €, pour ceux qui habitent en résidence universitaire, et de 200 à 500 € pour ceux qui doivent s'adresser aux propriétaires ou aux agences. Environ 20 % du parc des CROUS est attribué aux étudiants étrangers.
Les résidences universitaires
Un candidat à une chambre universitaire doit remplir un dossier de demande de bourse et de logement (dossier social étudiant) pour la mi-avril précédant sa rentrée universitaire. L'attribution se fait essentiellement en fonction de critères sociaux et familiaux (ressources du foyer fiscal, nombre de frères et sœurs, distance du lieu d'études au domicile parental). Un dossier est alors renvoyé par le CROUS avec l'attribution d'un logement, ou non, dans une résidence. L'étudiant doit alors renvoyer une caution, et venir s'installer à la rentrée. Les procédures d'installation varient selon les CROUS, mais font l'objet d'un parcours plus ou moins organisé, par exemple au CROUS de Montpellier par le biais d'un tutorat.
Le CROUS, conscient des difficultés rencontrées par les étudiants, a lancé, avec le concours de l'État, en mars 2004, un plan de construction et de réhabilitation des résidences universitaires. Ces réhabilitations peuvent être faites de différentes manières: un simple « nettoyage » qui permet de repeindre les murs, une réhabilitation à l'identique, avec un nouveau mobilier et un frigo, ou complète, avec l'installation d'Internet et de cabines trifonctions dans les chambres.
En France, les cités universitaires (couramment appelées « cités U ») sont gérées par le CNOUS. Les logements proposés peuvent aller de 9m² à 32m².
Les cités universitaires (couramment appelées « cités U ») diffèrent d'une ville à l'autre. Souvent, il s'agit de bâtiments disposés dans un parc boisé, comportant une ou deux ailes et 3 à 4 étages. Une cité universitaire comporte normalement un bâtiment administratif, une cafetéria, des lieux culturels et sportifs. Chaque année, en novembre, des résidents sont élus pour siéger au conseil de résidence, mais cette instance a un poids très faible. Les résidences sont souvent animées par des associations thématiques, des clubs, ou des syndicats étudiants (par exemple la FERUF est une branche cité U de l'Unef).
L'organisation interne d'une cité universitaire est ainsi conçue : un directeur et un adjoint, souvent fonctionnaires d'état, un agent-chef du personnel, avec des employés pour l'accueil, la cafeteria, la lingerie, l'atelier, les jardins et le nettoyage.
Le marché du logement privé
En raison d'un nombre de places limité, un nombre important d'étudiants n'arrive pas à obtenir de logement du CROUS et doit donc chercher un logement par ses propres moyens.
Ils se heurtent cependant à de nombreux obstacles : parc social trop modeste, logement privé inaccessible, exigences des propriétaires (loyers élevés, cautions d'un, deux voire trois mois de loyers) excluant de fait les étudiants aux revenus modestes et les étudiants étrangers.
Une réflexion est menée par tous les acteurs pour répondre à plusieurs défis : la baisse de la tension sur le marché, la démocratisation de l'enseignement supérieur et la mobilité étudiante. La principale réponse réside en la construction de nouveaux logements étudiants, mais des réponses plus particulières existent : utilisation de logements saisonniers (par exemple les stations balnéaires) tout au long de l'année, logement chez des personnes âgées contre des services de vie quotidienne, ou encore le soutien de la construction du logement étudiant privé. Parmi les acteurs concernés sont le CROUS, mais aussi la CAF, pour les aides au logement étudiant (ALS, APL), le conseil général pour le programme « rénover pour louer » et le FSL, la Région pour ses initiatives (par exemple le financement du portail logement étudiant, observatoire spécifique et Etablissement public foncier en Languedoc-Roussillon, fonds de cautionnement solidaire en Bourgogne), les communautés d'agglomération pour les programmes de rénovation urbaine et les plans d'urbanisme (PLU), et les acteurs privés.
La colocation est de plus en plus prisée par les étudiants car elle permet de réaliser des économies sur un loyer tout en créant du lien social. Aujourd'hui 70% des 18-24 envisagent de vivre en colocation[réf. nécessaire].
Notes
Voir aussi
Articles connexes
- syndicat étudiant
- CROUS
- CNOUS
- Résidence universitaire Jean Zay
- Cité internationale universitaire de Paris
- Conseil de résidence
- Thurne
- Internat (établissement scolaire)
Catégories :- Vie étudiante
- Immobilier
- Logement social en France
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