Angel of Death

Angel of Death est le titre d'ouverture de l'album Reign In Blood du groupe de thrash américain Slayer. Le texte et la musique ont été écrits par le guitariste Jeff Hanneman et basés sur les faits du médecin nazi Josef Mengele qui a conduit des expériences humaines dans le camp de concentration de Auschwitz durant la seconde guerre mondiale. Cette chanson fut la cause de nombreuses accusations à l'encontre du groupe à propos de sympathies nazies et de racisme tout au long de leur carrière bien que régulièrement démenties par le groupe.

Malgré la controverse entourant la chanson et le retard qu'elle causa dans la sortie de Reign in Blood, Angel of Death figure sur tous les albums live et les DVD de Slayer. Elle fit également son apparition dans plusieurs films. La chanson fut plutôt bien reçu par les critiques. Steve Huey de Allmusic la classe au rang des classiques^[1].

Composition et origines

Le guitariste Jeff Hanneman a écrit Angel of Death après avoir lu des livres sur Mengele en tournée avec le groupe . « Je me souviens m’être arrêté quelque part où j’ai acheté deux livres sur Mengele. Je me suis dit, ‘ça doit être de la merde débile’. Et quand est venu le moment de faire le disque, ce truc était toujours dans ma tête . Et c’est de là que viennent les paroles de "Angel of Death"». Les paroles détaillent les expériences chirurgicales sur des patients dans le camp de concentration d’Auschwitz durant la seconde guerre mondiale^[2],[3]

Les explorations de Mengele étaient conduites sur des groupes d’individus tels que les nains et les jumeaux, et comprenaient des examens à la fois physiques et psychologiques. Parmi les tests effectués sont mentionnés dans "Angel of Death" la chirurgie expérimentale effectuée sans anesthésie, des transfusions de sang entre jumeaux, les sutures de corps, les tests sur l’endurance à l’isolation, gazage, les injections de germes mortels, pratique de changement de sexe, et l’ablation d’organes et de membres^[4].

Controverses

Le contenu des textes de Angel of Death a été une des principales causes de retard dans la sortie de l'album Reign in Blood en 1986. Le groupe était signé chez Def Jam Records dont le distributeur Columbia Records a refusé de sortir l’album en raison du thème des paroles et de la pochette jugée « trop graphique »^[5]. Reign in Blood sera finalement distribué par Geffen Records le 7 octobre 1986. Cependant dû à la controverse, l’album n’apparut pas sur le programme officiel des sorties de Geffen Records^[5].

Angel of Death fit outrage parmi les survivants de la Shoah, leur familles et le public en général. La controverse conduisit à porter des accusations envers le groupe de sympathies nazies. Des accusations qui les ont suivi tout au long de leur carrière^[5].

L’intérêt de Hanneman pour l’histoire nazie, sa collection de médailles nazies^[5] et plus tard l'emploi de certains symboles détournés de la Wehrmacht amplifièrent d'autant les accusations. Toutefois la chanson en soi, ne fait pas l'apologie de Mengele. Elle ne fait que décrire les actes du médecin. Mais ce qui a choqué (y compris dans le monde du metal) c'est l'apparente neutralité du ton de la chanson^[6],[7]. Hanneman se défend de ces accusations en insistant sur le fait que selon lui, il n'y a pas besoin qu'une chanson le dise explicitement pour savoir que les actes de Mengele sont atroces et condamnables^[8].

Le guitariste Kerry King commente de façon cinglante les accusations :"Oui, Slayer est Nazi, fasciste, communiste- toutes ces drôles de conneries. Et bien sûr c'est en Allemagne, où on nous a fait le plus chier avec. Moi, j'étais du genre à dire 'lisez les paroles et dites moi ce qu'il y a d'offensant'. Est-ce que vous le voyez comme un documentaire ou vous pensez que Slayer fait l'apologie de la seconde guerre mondiale? Les gens se sont ancrés cette idée dans la tête -tout particulièrement en Europe- et il y a pas moyen de les faire changer de disque." ^[9],[5]

Références

• Portail du metal