- Les transitons de Molines
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Les transitons sont des registres familiaux datant au moins du XVIe siècle
Les transitons doivent leur nom à celui des chemins de montagne qu'ils "couvraient". Ils étaient écrits par la famille chargée de l'entretien du chemin, qui bien souvent longeait les canaux d'irrigation, comme le canal de Rouchas Frach, long de 8 kilomètres, avec une prise d'eau un peu en dessous du Col Agnel.
Ces cahiers relatent non seulement les détails sur l'entretien de ces chemins, mais aussi tous les événements s'y étant déroulés (avalanches, décès, passages de troupes, vols de bétail, etc...).
Ces transitons ont été écrits entre les XVIe et XVIIIe en langue vulgaire par les familles chargées des chemins, dans des communautés de montagnes gagnées au protestantisme, avec lecture quotidienne de la Bible, en famille, et ainsi plus alphabétisées qu'ailleurs. Leurs auteurs sont des procureurs ou syndics, élus par les chefs de famille, dans le cadre des anciennes institutions de l'escarton. Les premiers datent de 1469.
Les transitons concernent la commune de Molines-en-Queyras et sont conservés aux archives municipales de Gap. Ils ont été publiés en 1890 par Paul Guillaume, archiviste du département des Hautes-Alpes et ont servi de base aux travaux de l'historien Jean Tivollier. Les chroniques de village, sont appelées "transitons" à Molines (le village où elles sont le plus fournies) et son hameau Pierre-Grosse, ainsi qu'à Saint-Véran, l'autre village du Queyras qui a souffert d'une forte émigration après l'édit de Fontainebleau de 1685. Elles sont appelées "cahiers des procureurs" à Arvieux.
Bibliographie
- Les Transitons de Molines-en-Queyras 1574-1775, par Pierre Ebren
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