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Les Hauts de Hurlevent
Pour les articles homonymes, voir Les Hauts de Hurlevent (homonymie).Les Hauts de Hurlevent Auteur Emily Brontë Genre Roman Version originale Titre original Wuthering Heights Éditeur original Thomas Cautley Newby Langue originale Anglais Pays d'origine Royaume-Uni Date de parution originale 1847 Version française Traducteur Frédéric Delebecque Lieu de parution Paris Éditeur Payot Date de parution 1929 Les Hauts de Hurlevent (d’autres traductions françaises du titre existent : Haute Plainte, Hurlevent, Les Hauteurs tourmentées, Hurlevent des Monts, etc.) (titre original : Wuthering Heights) est l’unique roman d’Emily Brontë, publié pour la première fois en 1847 sous le pseudonyme d’Ellis Bell.
Sommaire
Contexte historique
Il choque certains lecteurs de l’époque, notamment par le manque de respect pour les conventions morales, ainsi que par la noirceur de ses personnages et des situations. Il intrigue la critique qui, si elle n’est pas toujours hostile, n’en reste pas moins décontenancée devant la violence de certaines scènes. Les ventes sont bonnes pour un premier roman. La réussite des Hauts de Hurlevent a fréquemment été sous-estimée en raison de l’éclatant succès de Jane Eyre, écrit par Charlotte Brontë, soeur d’Emily, et publié la même année. De nos jours, on est d’avis qu’il s’agit de l’un des plus grands classiques de la littérature du XIXe siècle, et il possède une place non négligeable dans la culture britannique et mondiale (adaptations cinématographiques, opéra, musique, etc.). On peut considérer ce roman comme l’un des derniers ouvrages majeurs du romantisme européen en littérature.
On s’est souvent étonné de ce que ce roman ait pu être écrit par une jeune femme vivant dans une quasi-réclusion. C’est oublier qu’aux dires de sa sœur Charlotte, Emily s’intéressait passionnément à la chronique villageoise, riche en histoires aussi cruelles et complexes que l’intrigue de son roman (qui, semble-t-il, aurait été inspirée par un drame familial dont Emily aurait eu connaissance alors qu’elle enseignait dans une école près de Halifax)[1]. Des recherches ultérieures ont montré qu’Emily Brontë connaissait les tragiques grecs, était bonne latiniste, et possédait une culture classique exceptionnelle chez une femme de l’époque[2]. D’autre part, la famille Brontë lisait les revues et journaux de son temps, et il est tout a fait probable qu’Emily ait eu connaissance du débat sur l’évolution, même si les grandes thèses de Charles Darwin n’ont été rendues publiques que onze ans après sa mort. Ce débat avait été lancé dès 1844 par Robert Chambers et soulevé les questions de l’(in)existence de la providence divine, de la violence qui sous-tend l’univers et des relations entre les êtres vivants[3]. On sait par sa poésie qu’Emily s’intéressait à ces sujets et se sentait également concernée par la problématique de la « force » et de la « faiblesse » d’une manière qui fait parfois songer à Nietzsche, et qui atteste en tout cas qu’intellectuellement elle raisonnait au même niveau que les penseurs les plus radicaux de son époque.
Résumé
Mr Earnshaw a deux enfants : un fils, Hindley, et une fille, Catherine. Un jour, il ramène d’un voyage un enfant abandonné de six ans, Heathcliff, dont l’origine restera inconnue. Hindley entre rapidement en conflit avec Heathcliff et, à la mort de leur père, devient le maître de la maison. Heathcliff est traité plus durement que jamais. Mais Catherine et Heathcliff s’aiment tendrement et leurs sentiments enfantins deviennent plus profonds encore à l’adolescence. Ils s’échappent fréquemment dans la lande pour rêver à des jours meilleurs.
Hindley, le frère, se marie. Malheureusement, son épouse meurt peu de temps après la naissance de leur fils, Hareton. Hindley est fou de chagrin et devient plus aigri encore. Catherine se décide à épouser un riche héritier, Edgar Linton, persuadée que ce dernier acceptera Heathcliff comme un frère afin de le soustraire à la colère de Hindley.
Mais Heathcliff ne comprend pas la manœuvre de Catherine et s’enfuit, blessé par cette annonce de mariage. Catherine est désespérée de cette méprise.
Peu après le mariage de Catherine, Heathcliff reparaît. Il parvient à rencontrer Catherine en l’absence d’Edgar, et tous deux s’avouent qu’ils se sont toujours aimés. Peu après cette rencontre, Catherine meurt après avoir donné le jour à une fille, Cathy, fille d’Edgar. Heathcliff, désespéré, se vengera diaboliquement d’Edgar et d’Hindley. Il ruine Hindley au jeu et entre en possession des Hauts de Hurlevent. Il séduit Isabelle, sœur d’Edgar, l’enlève, l’épouse, et la maltraite au point qu’elle s’enfuit. De cette union naît un fils, Linton.
Seize ans plus tard, Edgar Linton meurt, laissant pour seule héritière sa fille Cathy. Heathcliff fait alors en sorte que Cathy tombe amoureuse de Linton. Il l’attire aux Hauts de Hurlevent, la retient prisonnière et la contraint d’épouser Linton sous la menace. Linton s’avère faible et odieux mais meurt bientôt, trop tard malheureusement pour Cathy dont Heathcliff s’est approprié les biens.
Cathy et le fils d’Hindley, Hareton, nouent une relation amoureuse bien que Heathcliff ait élevé celui-ci de manière à en faire un rustre. Hareton ne tarde pas à protéger Cathy contre les violences physiques et morales de Heathcliff. Par ailleurs, le fait que les deux cousins ressemblent fortement à leur tante et mère Catherine rend Heathcliff incapable de poursuivre sa vengeance. Il agit de plus en plus étrangement, s’enferme dans sa chambre, refuse de s’alimenter et finit par mourir.
En 1802, Hareton et Cathy sont sur le point de se marier. Survient un garçonnet terrorisé qui affirme avoir vu Heathcliff et une femme sur la lande. Le roman se clôt sur l’image des trois sépultures de Catherine, Edgar et Heathcliff, et dans une atmosphère de paix.
Incipit
1801. - Je viens de rentrer après une visite à mon propriétaire, l’unique voisin dont j’aie à m’inquiéter. En vérité, ce pays-ci est merveilleux ! Je ne crois pas que j’eusse pu trouver, dans toute l’Angleterre, un endroit plus complètement à l’écart de l’agitation mondaine. (Traduction de Frédéric Delebecque, Editions de Fallois, 1995).
Adaptations
Films
- 1920 : Les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights) de Albert Victor Bramble (film muet)
- 1939 : Les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights) de William Wyler
- 1954 : Les Hauts de Hurlevent (Abismos de pasión) de Luis Buñuel
- 1964 : Les Hauts de Hurlevent, série téléfilm de Jean-Paul Carrère
- 1970 : Les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights) de Robert Fuest
- 1986 : Hurlevent de Jacques Rivette
- 1988 : Les Hauts de Hurlevent (Arashi ga oka) de Yoshishige Yoshida
- 1992 : Les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights) de Peter Kosminsky
- 2003 : Wuthering Heights de Suri Krishnamma
- 2010 : Les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights) de Peter Webber
Assez souvent, ces films (celui de William Wyler, par exemple), ne couvrent pas les quarante années de l’histoire, mais traitent uniquement de la première génération de personnages.
- Le film Les Bons Débarras, scénarisé par l’écrivain québécois Réjean Ducharme, montre, du début à la fin du long-métrage, le personnage principal du film plongé dans la lecture des Hauts de Hurlevent, démontrant ainsi les deux histoires qui se déroulent en parallèle.
Opéras
Différents compositeurs d’opéra se sont basés sur Les Hauts de Hurlevent pour écrire des opéras :
Musique
- Michel Legrand a composé la musique du film de 1970, en particulier le thème I Was Born In Love With You.
- Kate Bush a écrit et interprété une chanson inspirée du roman, Wuthering Heights.
- Le groupe Genesis s’est inspiré de ce roman pour un de leurs albums, en 1977, Wind and Wuthering.
- Le groupe The Puppini Sisters a interprété en 2007 une chanson intitulée Wuthering Heights, sur l’album Betcha Bottom Dollar.
Bande dessinée
- Hurlevent, bande dessinée adaptée du roman, du scénariste Yves Leclercq et du dessinateur Jérôme Deleers. Éditeur Casterman, 2006.
Voir aussi
Liens externes
- (fr) Texte complet de Les Hauts de Hurlevent
- (en) Bronte Sisters Links
- (fr+en) Les Hauts de Hurlevent (1939) sur l’Internet Movie Database
- Les Hauts de Hurlevent (1939) sur AlloCiné
Notes et références
- ↑ Juliet Barker, The Brontës, Weidenfeld and Nicolson, Londres, 1994.
- ↑ Edward Chitham, The Genesis of Wuthering Heights: Emily Brontë at Work, Macmillan, Londres, 1998.
- ↑ Une excellente analyse de cet aspect est proposée par Stevie Davies dans Emily Brontë: Heretic, The Women’s Press, Londres, 1994.
Catégories : Roman britannique | Roman paru en 1847
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