- Les deux zodiaques et la précession des équinoxes
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Les deux zodiaques et la précession des équinoxes
La bande du ciel sur laquelle on voit le trajet annuel apparent des planètes du système solaire (à l'exclusion de Pluton et parfois Mercure) est appelée zodiaque. Cette bande de ciel contient à son milieu le trajet annuel apparent du Soleil autour de la Terre, qu'on nomme écliptique. L'écliptique est le cercle des 12 signes du zodiaque. Etant un cercle, l'écliptique ne peut avoir pour point origine des signes qu'un lieu défini par convention (un cercle n'a naturellement ni début ni fin).
Si l'on considère que les signes du Taureau et du Scorpion ont à leur milieu les étoiles Aldébaran et Antarès, alors les 12 signes ainsi définis sont ceux du zodiaque dit sidéral (ou zodiaque des constellations).
Au contraire, si l'on considère que le point de départ/arrivée des 12 signes est l'endroit (le point vernal) où le trajet annuel apparent du Soleil est coupé par l'équateur terrestre au mois de mars, alors on a défini le zodiaque utilisé par les astrologues dits tropicalistes (par opposition aux astrologues dits sidéralistes, qui utilisent le zodiaque sidéral), qui reprend les signes dont parlent la plupart des journaux.
Les signes du zodiaque servent à mesurer la position de la Terre dans l'espace. Tout le monde connaît les noms qui se cachent derrière ces signes du zodiaque: Bélier, Taureau, Gémeaux... Mais ce qui est souvent ignoré, c'est que ces termes peuvent correspondre à deux réalités différentes, deux points de vue différents. C'est tout le problème de la précession des équinoxes. Les deux points de vue différents sont celui des astronomes et des astrologues tropicalistes. Ces deux groupes accordent des sens différents au mots Bélier, Taureau, Gémeaux...[1]
Quand ils parlent de Bélier, Taureau, Gémeaux..., les astronomes parlent des constellations (groupes d'étoiles) du zodiaque. Les astronomes étudiant les étoiles, ils mesurent la position de la Terre par rapport à ces dernières. Pour revenir chaque année à sa position initiale par rapport aux étoiles, le Soleil, vu de la Terre, met 365 jours 6 heures 9 minutes et 10 secondes. La précession des équinoxes, c'est tout simplement le fait que le Soleil met un peu moins de temps (365 jours 5 heures 48 minutes 50 secondes) pour aller de sa position sur l'équateur au début du printemps (pour l'hémisphère Nord de la Terre) à sa position sur l'équateur au début du printemps suivant. Ce second point de vue concerne ainsi la position de la Terre, non par rapport aux étoiles, mais par rapport au seul Soleil.
Si l'on considère le Soleil sur l'écliptique comme un cycliste sur un vélodrome, et le point-début du printemps (pour l'hémisphère Nord de la Terre) comme la ligne de départ/arrivée sur cette piste (il s'agit en fait du point vernal, qui est l'une des deux intersections du cercle des signes du zodiaque avec le plan de l'équateur céleste[2]), alors tout se passe comme si la ligne de départ/arrivée était à chaque tour déplacée un peu plus en avant par rapport aux spectateurs (les étoiles) assis autour du vélodrome. Ainsi, chaque année, la position du Soleil par rapport à la Terre accumule un décalage supplémentaire par rapport à la position de la Terre par rapport aux étoiles. Ce décalage fait lentement passer le Soleil vu à l'équinoxe de mars d'un signe du zodiaque des constellations (zodiaque des astronomes) au signe du zodiaque des constellations qui précède, d'où le terme de précession des équinoxes. Il en découle la théorie des ères astrologiques, dont on entend parfois parler à propos de l'Ere du Verseau. Le point vernal a ainsi reculé de la constellation du Taureau (vers il y a 6000 ans) à celle du Bélier (vers il y a 4000 ans), et de la constellation du Bélier à celle des Poissons (vers il y a 2000 ans)[3]. Selon certains, nous sommes déjà dans l'Ere du Verseau; dans son livre L'Ere du Verseau, Jean Sendy fixe par exemple le début de cette ère à 1950. En revanche, selon M. Max Duval, qui se base sur la longitude écliptique de l'étoile Régulus, l'humanité doit entrer dans l'Ere du Verseau en l'an 2012. Tout ce qu'on sait, c'est qu'il faut un peu moins de 260 siècles au point vernal pour faire le tour du zodiaque. De toute façon, il est impossible de déterminer exactement les dates précises des ères astrologiques: le mouvement de passage d'une ère à une autre est progressif, et ne s'opère pas d'un coup, comme si l'on passait la douane à une frontière.
Notes
- ↑ Lorsqu'un astronome dit de quelqu'un qu'il est du signe du Verseau, pour lui, le Soleil se trouvait à cette époque devant la constellation du Verseau. Pour un astrologue tropicaliste, en revanche, une personne est du signe du Verseau lorsque le Soleil se trouvait à sa naissance entre les degrés 300 et 330 de l'écliptique comptés à partir du point vernal.
- ↑ Le nom de point vernal vient du latin ver qui veut dire printemps. Comme son nom l'indique, l'utilité de ce point vernal est de maintenir le début du printemps entre le 20 et le 21 mars par divers correctifs tels que les années bissextiles.
- ↑ Ces grandes ères ont été mises en relation avec les symboles des religions dominantes à l'époque. Ainsi, le Taureau fut l'emblème divin privilégié de l'Egypte (le boeuf Apis était vénéré comme incarnation de Rê sur la Terre), de la Chaldée, l'Inde (culte du taureau Nandi et de la vache sacrée), l'Iran, la Chine, la Crète (culte du Minotaure) et l'Assyrie sous ce qu'on appelle l'Ere du Taureau (entre vers 4300 avant J.C. et vers 2150 avant J.C.). Sous ce qu'on appelle l'Ere du Bélier (entre vers 2150 avant J.C. et vers l'an zéro), Moïse a reçu le commandement: "Vous n'adorerez plus le veau d'or, vous le remplacerez par le bélier" (Exode, 29, 31) et le Dieu Amon avait une tête de bélier en Egypte; à cette époque, la religion du bélier succéda également à celle du taureau en Assyrie, en Crète et en Inde, où le bélier était considéré comme l'emblème d'Agni, le feu sacré. L'Ere des Poissons, dont certains fixent le début avec la naissance de Jésus Christ, porte le symbole chrétien du Poisson (qui était le signe de ralliement des premiers chrétiens), et du signe opposé dans le zodiaque: la Vierge. Un des principes de cette forme d'astro-histoire est que le signe opposé du signe dominant est également valorisé par les religions dominantes de l'époque; ainsi, sous l'Ere du Taureau, le Scorpion (signe opposé à celui du Taureau dans le zodiaque) fut porté sur sa coiffure par l'épouse du Pharaon d'Egypte, et, sous l'Ere du Bélier, la religion de Moïse avait pour deux symboles le Bélier et la Balance (signe opposé à celui du Bélier dans le zodiaque).
Article connexe
Sources
- Michel Lacroix, L'idéologie du New Age, éditions Flammarion, collection Dominos, 1996
- Paul Le Cour, L'Ere du Verseau, éditions Dervy, 5e édition, 1991
- Jean Sendy, Les cahiers de cours de Moïse, 2e édition, éditions J'ai lu, 1970
- Jean Sendy, L'Ere du Verseau, éditions Robert Laffont, 1970; éditions J'ai Lu, 1980
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