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Les Cent Contes drolatiques
Les Cent Contes drolatiques Jacques Clément Wagrez
Auteur Honoré de Balzac Genre Conte Pays d'origine France Lieu de parution Paris Éditeur C. Gosselin et E. Werdet Date de parution 1832-1837 Les Cent Contes drolatiques, est un recueil de contes publiés par Honoré de Balzac à Paris, chez C. Gosselin (et E. Werdet) de 1832 à 1837.
- « Cecy est ung livre de haulte digestion, plein de deduicts de grant goust pour ces goutteulx trez-illustres et beuveurs trez-prétieulx auxquels s’adressoyt nostre digne compatriote, esterne honneur de Tourayne, François Rabelays (...) » (Prologue).
- « Colligez ez abbayes de Touraine et mis en lumiere par le sieur de Balzac pour l’esbattement des pantagruelistes et non aultres... »
Sommaire
Le style
Les Cent Contes drolatiques, publiés en 1832, forment un projet insolite d’écriture ludique et d’imitation pour demourer soy-mesme en pastissant devant le moule d’aultrui qui fit un beau scandale à l’époque, autant par sa truculence que par les fantaisies d’une langue imaginée.
En effet, le multilangage de Balzac, d’inspiration rabelaisienne, et qui voulait reproduire dans l’unicité celui d’un Moyen Âge s’échelonnant sur trois siècles et treize règnes, est fait de néologismes, de mots forgés, de termes techniques, savants avec leurs nombreux latinismes, mais également dialectaux et burlesques – sans oublier les calembours –, le tout servi par une graphie et des constructions archaïsantes qui donnent aux contes un ton et un style jugés par l’auteur conformes à son projet, à savoir un « livre concentrique » dans une « œuvre concentrique ».
Ce recueil est beaucoup plus balzacien qu'on ne l'a jugé de prime abord. Notamment en ce qui concerne le style inattendu chez Balzac, déclaré choquant, et sur lequel revient Jean-Claude Polet :« Déjà entre 1830 et 1850 émerge ce que d'aucuns ont appelé la subversion totale du sujet et il s'agira de donner peut-être un jour leur place exacte aux Contes drôlatiques [1]. »
Personnages
Beaucoup de personnages historiques ou célèbres ont inspiré Balzac. Il a notamment consacré un conte entier à Scipion Sardini, comte de Chaumont, 1526-1609, banquier d'Henri III de France et de Catherine de Médicis dont le père était gonfalonier de la seigneurie de Lucques en Toscane.
Ce français d'origine italienne qui compta parmi les "partisans" italiens de l'entourage de Catherine de Médicis[2], a laissé dans Parisune trace architecturale :l'hôtel Scipion Sardini (1565), au no 13 de la rue Scipion, une demeure construite pour sa maîtresse Isabelle de Limeuil. Il devint aussi propriétaire du château de Chaumont-sur-Loire de 1600 à 1667[3]. Dans La Chière nuictée d'amour Scipion Sardini une victime de l'amour qu'il porte à l'épouse de l'avocat parisien Pierre des Avenelles, l'affaire se déroulant sur fond des préparatifs de la conjuration d'Amboise, (1560).
Le Seigneur de Rochecorbon et Jeanne de Craon sont également les protaganistes de le Péché véniel, et ils se trouvent naturellement dans des situations grotesques avec moults références au pucelage et aux questions de lit.
L'évêque de Coire, secrétaire de l'archevêque de Bordeaux est pris lui même dans les filets de la séduction de la Belle Impéria menacée d'excommunication pour avoir péché de chair.
Illustrations
Outre Albert Robida, Gustave Doré, les peintres et caricaturistes ont été souvent inspiré par les contes drolatiques. Albert Dubout en a produit une version délirante.
Notes et références
- ↑ Balzac dans : Patrimoine littéraire européen, renaissances nationales et conscience universelle 1832-1885, romantismes triomphants. vol.11a, Éditions De Boeck-université, Bruxelles, 1999, p. 230 (ISBN 2804128059)
- ↑ Larousse en 10 volumes, vol IX, p. 9424 (ISBN 2031023098)
- ↑ Mémoires de la Société des Sciences et des Lettres de la ville de Blois, t.V, 1856, p. 286-289.
Bibliographie
- Jean-Christophe Abramovici, « Cronos écrivain : jeunesse et vieillesse dans les Contes drolatiques », L'Année balzacienne, juil. 1999, n° 20 (1), p. 47-58.
- Marie-Claire Bichard-Thomine, « Le Projet des Contes drolatiques d’après leurs prologues », L’Année balzacienne, 1995, n° 16, p. 151-64.
- Eric Bordas, « Quand l’écriture d’une préface se dédouble : l’‘Avertissement’ et le ‘prologue’ des Contes drolatiques de Balzac », Neophilologus, July 1998, n° 82 (3), p. 369-83.
- Véronique Bui, « Ave Eva : la Femme, la Genèse et Balzac », Genèses du roman : Balzac et Sand, Amsterdam, Rodopi, 2004, p. 179-93.
- Roland Chollet, « La Jouvence de l’archaïsme : libre causerie en Indre-et-Loire », L’Année balzacienne, 1995, n° 16, p. 135-50.
- Rolland Chollet, « Le Second Dixain des contes drolatiques : Ébauche d’une chronologie de la composition », L’Année balzacienne, 1966, p. 85-126.
- Étienne Cluzel, « Quelques remarques sur Les Contes drolatiques de Balzac illustrés par Gustave Doré », Bulletin du Bibliophile et du Bibliothécaire, 1957, n° 3, p. 79-90.
- (en) Wayne Conner, « The Influence of Tabourot des Accords on Balzac’s Contes drolatiques », Romanic Review, 1950, n° 41, p. 195-205.
- (en) G. M. Fess, « A New Source for Balzac’s Contes Drolatiques », Modern Language Notes, June 1937, n° 52 (6), p. 419-21.
- René Favret, « Balzac, un autre Rabelais : propos sur Les Contes drolatiques (1832, 1833, 1837) », Bulletin de l’Association des Amis de Rabelais et de La Devinière, 2000, n° 5 (9), p. 555-68.
- Abdellah Hammouti, « La Moralité dans les Contes drolatiques de Balzac », L’Année balzacienne, 1995, n° 16, p. 165-78.
- (de) Ernst Hartner, Probleme der euphemistischen Ausdrucksweise: Dargestellt anhand ausgewahlter Beispiele aus den Contes drolatiques von Honoré de Balzac, Zurich, 1970.
- (de) Wolf-Dieter Lange, « Poetik des Pastiche: Zu Balzacs Contes drolatiques », Honoré de Balzac, Munich, Fink, 1980, p. 411-35.
- Pierre-Robert Leclercq, « L’Hommage à Rabelais », Magazine Littéraire, fév. 1999, n° 373, p. 58.
- Scott Lee, « Retour à Tours : les Contes drolatiques ou la lettre des origines », Réflexions sur l’autoréflexivité balzacienne, Toronto, Centre d’Études du XIXe siècle Joseph Sablé, 2002, p. 181-88.
- Catherine Nesci, « ‘Le Sucube’ ou l’itinéraire de Tours en Orient : essai sur les lieux du poétique balzacien », L’Année balzacienne, 1985, n° 5, p. 263-95.
- Catherine Nesci, « Balzac et l’incontinence de l’histoire : à propos des Contes drolatiques », French Forum, Sept. 1988; 13 (3), n° 351-64.
- (en) Anne Lake Prescott, « The Stuart Masque and Pantagruel’s Dreams », ELH, Fall 1984; 51 (3), n° 407-30.
- Eberhard Valentin, « Le frere d’armes: Examen de l’archaïsme d’un conte drolatique. », L’Année balzacienne, 1974, n° 69-90.
- (en) Andrew Watts, « Two Tales of One City: Balzac and the Decline of Tours », French Studies Bulletin, Summer 2006, n° 99, p. 37-40.
Édition
- Éditions Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade » (œuvres diverses), 1990. Sous ce titre se cachent Les Cent Contes drolatiques (édition de Roland Chollet et Nicole Mozet) : Premier dixain, secund dixain, troisième dixain et reliquat des contes drolatiques. Un glossaire en fin d’ouvrage.
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