Les Quatre cents coups

Les Quatre cents coups

Les Quatre Cents Coups

Les Quatre Cents Coups
Réalisation François Truffaut
Acteurs principaux Jean-Pierre Léaud
Claire Maurier
Albert Rémy
Guy Decomble
Scénario François Truffaut
Marcel Moussy
Musique Jean Constantin
Photographie Henri Decaë
Production François Truffaut
Société de distribution Cocinor
Durée 99 min
Sortie 4 mai 1959
Langue(s) originale(s) français
Pays d’origine France France

Les Quatre Cents Coups est un film français, premier long-métrage réalisé par François Truffaut, sorti le 3 juin 1959 en France.

Sommaire

L'auteur

Né en 1932 à Paris, François Truffaut enfant admire sa mère, mais elle ne le supporte pas, et l'oblige souvent à se taire. Il apprendra plus tard, que son père officiel n'est pas son père biologique. Avec son camarade Robert Lachenay, il sèche fréquemment l'école pour le cinéma et adore les livres. Dès l'âge de 14 ans et demi, il quitte volontairement l'école et exerce des "petits métiers" : garçon de course, soudeur à l'acétylène... Après un chagrin d'amour, il s'engage dans l'armée dont il désertera vite, ce qui lui vaudra la prison.
Il a eu la chance de rencontrer André Bazin, militant actif de la cause cinématographique, qui jouera un rôle de père et le fera travailler. Il devient vite célèbre par ses articles virulents contre le cinéma français et réalise deux courts métrages. En 1958, il tourne son premier long métrage, Les Quatre cents coups, qui sera un énorme succès.

Synopsis

Largement autobiographique, le film raconte l'enfance difficile d'Antoine Doinel, interprété par Jean-Pierre Léaud, ses relations avec ses parents, ses petits larcins qui lui vaudront d'être enfermé dans un centre pour mineurs délinquants.

À la fin des années 50, Antoine Doinel, 14 ans, vit à Paris entre une mère peu aimante et un beau-père futile. Il plagie la fin de La Recherche de l'absolu lors d'une composition de français. Le professeur lui attribue la note zéro au grand désarroi d'Antoine, qui en fait se rappelait involontairement du passage qu'il avait lu récemment.

Antoine Doinel éprouve une admiration fervente pour Balzac. Il lui a consacré un autel, une bougie éclaire un portrait de l'écrivain et met le feu à un rideau, provoquant la colère de ses parents. De plus, malmené par un professeur de français autoritaire et injuste, il passe, avec son camarade René, de l'école buissonnière au mensonge. Puis c'est la fugue, le vol d'une machine à écrire et le commissariat. Ses parents, ne voulant plus de lui, le confient à l'« Éducation surveillée ». Un juge pour enfants le place alors dans un Centre d'observation où on le prive même de la visite de son ami René. Profitant d'une partie de football, Antoine s'évade. Poursuivi, il court à travers la campagne jusqu'à la mer et se retourne vers la caméra.

La spirale dans laquelle le jeune Doinel s'enfonce est décrite avec sensibilité mais aussi avec fermeté. Elle est rendue d'autant plus touchante que le film montre parallèlement la constante bonne volonté maladroite du héros. Le spectateur s'identifie aisément à Antoine Doinel, avec lequel Jean-Pierre Léaud, acteur débutant semble se confondre totalement. Le désarroi affectif et la fuite en avant de l'adolescent sont de toutes les époques.

Fiche technique

Distribution

Autour du film

Les années 50

Le tournage des Quatre cents coups (10 novembre 1958- 3 janvier 1959) coïncide avec la chute de la IVe République et la naissance de la Ve, dont le général de Gaulle devient président le 21 décembre. La réputation de faiblesse de la IVe République engluée dans la guerre d'Algérie, ne doit pas faire oublier la croissance économique et la modernisation du pays. Le logement reste le point noir. En 1959, on dénombre plus de 350 000 taudis, 41% de logements sans poste d'eau, 73% sans WC individuel et près de 90% sans douche ou baignoire. L'enseignement est obligatoire jusqu'à l'âge de 14 ans, et les classes sont surchargées. Ne vont en 6ème que les élèves qui réussissent l'examen d'entrée. De 1948 à 1959, le nombre d'élèves dans le secondaire a doublé, mais reste beaucoup plus faible qu'aujourd'hui, le nombre de bacheliers passant à peine le cap des 40 000 en 1956.

40 000 fugues par an

Chaque année en France, près de 40 000 parents signalent au commissariat la fugue de leur enfant. Ces fugues sont de courte durée, et très souvent le fugueur rentre de lui-même. Lorsque la police retrouve le fugueur ou qu'épuisé, il pousse lui-même la porte d'un commissariat ou d'un centre tel que Paris Ados Services, commence un délicat travail de médiation avec le représentant légal. La plupart du temps le mineur est remis à sa famille. Lorsque la Brigade de Protection des Mineurs craint que la fugue ne cache un problème plus grave, le procureur de la République est saisi. La fugue naît d'une poussée d'angoisse. Cet acte, souvent disproportionné par rapport à ses causes (la dispute avec les parents, une mauvaise note...), permet de prendre de la distance vis-à-vis des tensions internes... La fugue peut aussi servir à vérifier le degré d'attachement qu'éprouvent les parents pour leur enfant.

L'éducation surveillée

L'éducation surveillée est chargée depuis 1945 de s'occuper des mineurs délinquants. À l'époque des Quatre cents coups, Centres d'observation et Institutions publiques d'éducation surveillée, sont des internats à gros effectif. Discipline militaire, paternalisme, autoritarisme, sport, préparation aux métiers manuels, caractérisent ces centres. Actuellement, des foyers axés sur l'action éducative en milieu ouvert, sont animés par des équipes d'éducateurs, professeurs d'enseignement technique, psychologues et psychiatres, chargés d'aider les jeunes délinquants et leurs familles. Depuis quelques mois, ont été créés des CER (Centres Éducatifs Renforcés) et des CPI (Centres de Placement Immédiat), pour répondre à une demande des mineurs délinquants.

Récompenses

  • Festival de Cannes 1959 : Grand prix de la mise en scène
  • Grand prix Fémina Belge du cinéma
  • Prix du festival mondial d'Acapulco
  • Prix Joseph Burstyn du meilleur film étranger
  • Prix du meilleur film étranger décerné par la critique new-yorkaise
  • Prix Méliès 1959

Voir aussi

(fr+en) Les Quatre Cents Coups sur l’Internet Movie Database

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